- Honoré par la Ligue d’Alger, quel est votre sentiment ?
- Vraiment, je suis touché par le geste de la Ligue d’Alger qui reste pour moi l’une des meilleures ligues sinon la meilleure à l’échelle nationale tant sur le plan organisationnel que dans le travail entrepris depuis l’arrivée de Hammoum Khelil à la tête de cette structure. Je remercie le président de la LFWA ainsi que tous les membres de cette ligue pour cette formidable cérémonie.
- Les jeunes arbitres de la Ligue présents vous ont réservé une ovation particulière. Que pouvez- vous leur dire ?
- Ça fait chaud au cœur de rencontrer de jeunes arbitres dynamiques, enthousiastes qui ont envie de réussir à l’avenir. Ce qu’ils ont fait va m’encourager pour bien représenter le pays dans la prochaine Coupe du monde au Brésil.
- Justement, comment vous vous préparez pour ce grand évènement footballistique planétaire ?
- Au fait, depuis ma présélection par la FIFA en 2012, j’ai tracé mon plan de travail pour faire partie du gotha des meilleurs arbitres retenus pour la Coupe du monde. Dieu merci, mes efforts ont été récompensés, mais un grand travail m’attend d’ici l’entame du Mondial. Je dois bosser et surtout faire des sacrifices pour être au top avant le début de la CM 2014.
- Expliquez-nous avec détails votre programme de préparation ?
- J’ai demandé une mise en disponibilité à la CFA pour bien suivre un programme physique spécifique. Je suis soumis à un biquotidien depuis une semaine, et ce, jusqu’à mon départ aux Iles Canaris en Espagne pour participer à un stage FIFA réservé aux arbitres directeurs retenus pour la Coupe du monde du 9 au 14 février. Au mois de mars, et exactement du 20 au 30 mars, je serai en stage bloqué à Tikjda avec mon trio, c’est-à-dire Etchiali et le Marocain Achik. Un autre regroupement est programmé du 7 au 11 avril à Zurich sous l’égide de la FIFA. Il y aura finalement un dernier stage qui se tiendra au Brésil dix jours avant le début de la compétition officielle.
- Quel est votre objectif lors du prochain Mondial brésilien ?
- Sincèrement, j’ambitionne d’aller loin malgré la rude concurrence. Je connais mes capacités et, sincèrement, je vais faire le maximum pour être le digne ambassadeur du pays. Arbitrer un match des quarts de finale est mon objectif principal et pourquoi pas officier une demi-finale.
- Vous avez placé la barre très haut…
- Je suis ambitieux et je ne veux pas me contenter d’un petit match au premier tour pour disparaître après. Je veux honorer les couleurs de l’Algérie au Brésil avant de tirer ma révérence.
- Donc, vous confirmez votre départ à la retraite après le Mondial brésilien…
- Oui, c’est une décision irrévocable. J’ai mûrement réfléchi avant d’annoncer mon départ après la CM 2014.
- On suppose que vous avez réfléchi à votre reconversion…
- Il faut que vous sachiez que je suis dans la formation des arbitres au niveau de la Ligue de Relizane depuis 10 ans dans le but de former des arbitres de haut niveau pour le football algérien. Je vais mettre mon expérience et mon vécu au profit de l’arbitrage algérien. Je suis prêt à aider tous les jeunes arbitres du pays sans exception.
- Paradoxalement, si l’arbitrage algérien se porte bien à l’extérieur, par contre, dans notre pays, l’arbitrage est contesté et décrié par les dirigeants, les joueurs et le public. Comment expliquez-vous cela ?
- Chez nous, l’arbitre officie dans un environnement hostile et difficile, c’est malheureux de le dire, mais les dirigeants et les joueurs de notre championnat n’acceptent pas la défaite, même si elle est logique. Ils ont toujours quelque chose à dire ou contester, même si l’arbitre est correct.
- Mais certains clubs sont victimes d’erreurs d’arbitrage flagrantes, ce qui les pousse à se révolter…
- La méconnaissance des lois du jeu de la part de certains dirigeants et de certains joueurs ne fait que pourrir l’environnement. L’arbitre fait son travail mais des fois, il peut ne pas prendre la bonne décision, car il doit trancher vite et dans un laps de temps record. Maintenant si cet arbitre a commis des erreurs qui ont influé sur le résultat, il y a une commission spécialisée qui prendra les décisions qui s’imposent à l’encontre de l’arbitre fautif.
- Pensez-vous que les arbitres sont bien protégés ?
- C’est la CFA qui protège les arbitres, mais je demande aux arbitres de faire l’union sacrée et de garder la confiance, car ce n’est pas le moment de fléchir. Il faut que les arbitres soient forts mentalement et bien gérer la pression des matches, c’est le conseil que je peux leur donner.
- Quels sont les arbitres que vous voyez capables d’aller loin dans leur parcours ?
- Je vois bien Abid Charef qui a beaucoup de qualités et également le jeune Ghorbal qui ne cesse de progresser.
- Un mot pour conclure…
- Je remercie la FAF qui a mis tous les moyens à la disposition des arbitres pour arriver au plus haut niveau. Je pense que la politique tracée par la FAF en concertation avec la CFA est en train de porter ses fruits.
K. H.
«Chez nous, l’arbitre officie dans un environnement hostile»«La décision de raccrocher après le Mondial est irrévocable»«Abid Charef et Ghorbal ont du talent»