Alors que nous vous annoncions justement dans notre édition d’hier une confrontation entre le jeune et prometteur arrière droit de l’Olympique Lyonnais, Mehdi Zeffane, et le milieu récupérateur de l’AC Ajaccio et cadre de l’équipe nationale version Vahid Halilhodzic, Mehdi Mostefa, une surprise du chef de Rémy Garde, l’entraîneur lyonnais, qui a pris à contre-pied tous les observateurs et les supporters lyonnais, est venue nous faire mentir sur le fil.

Mehdi Zeffane n’a pas pu défier Mehdi Mostefa, hier soir, au stade Gerland de Lyon, tout simplement parce qu’il ne figurait pas dans le groupe des dix-huit, choisis pour figurer sur la feuille de match et donc disputer la rencontre. La raison en est toute simple, il a été, à l’instar de Gael Danic et Steed Malbranque, écarté du groupe pour cette rencontre par son entraîneur.

Rémy Garde l’entraîneur éducateur

Mais lorsqu’on regarde de près le groupe lyonnais en détail, on s’aperçoit que Zeffane, tout comme Danic et Malbranque, ne fait pas partie des blessés lyonnais comme Benzia, Dabo ou encore Gourcuff. Leur entraîneur les a donc écartés à cause de leur rendement sur le terrain. Mais concernant Mehdi Zeffane, son rendement depuis qu’il a du temps de jeu est optimal. Et la seule ombre à mettre au tableau du jeune Franco- Algérien, c’est cette malheureuse bourde, en coupe de France, face au Racing Club de Lens. Zeffane avait crocheté le Lensois Coulibaly dans la surface lyonnaise à la 92^e minute, causant le penalty et l’égalisation des Nordistes. C’est cette bévue du jeune Zeffane qui aurait conduit l’entraîneur lyonnais à écarter son joueur. Comme nous l’a fait remarquer Farid Taleb, chroniqueur sportif Ligue 1, et spécialiste de l’Olympique Lyonnais, sur une radio communautaire basée en France, la réaction de Rémy Garde d’écarter Zeffane est plus celle d’un éducateur que celle d’un entraîneur d’une équipe professionnelle de Ligue 1, car, n’oublions pas que Garde a été le patron de la formation à l’Olympique Lyonnais et qu’il a eu sous sa coupe tous ces joueurs-là, qu’il a façonnés techniquement, mais aussi mentalement. Et même si en temps qu’ancien joueur et en temps qu’entraîneur de football, Rémy Garde sait que la bévue de Zeffane était intervenu à la suite d’une autre bévue de Koné, qui avait laissé passer Coulibaly, et que le solde actions réussies par minutes jouées face aux actions ratées est largement positif, c’est surtout le cœur de l’éducateur qui a parlé. Un éducateur qui sent que son poulain commence à s’enflammer, lui échapper et qui veut le remettre à sa place.

Victime de la malédiction du Fennec ?

Car hormis l’erreur en coupe de France, c’est surtout le « buzz » créé par les bonnes performances de Mehdi Zeffane qui commence à irriter Rémy Garde. Depuis qu’il a remplacé à pied levé Miguel Lopes, le Franco-Algérien marche littéralement sur l’eau. Cela lui a attiré nombre d’articles et de reportages radio et télévisés qui vantent ses grandes qualités. A tel point que la nouvelle de l’intérêt de Vahid Halilhodzic le concernant a fait le tour de la planète foot à la vitesse de la lumière. C’est pour qu’il ne s’enflamme pas et garde la tête froide que Rémy Garde a sans doute pris l’erreur lensoise comme prétexte pour lui faire comprendre qu’il n’était pas encore arrivé et que la route était encore longue pour arriver un jour au très haut niveau, d’autant plus que du côté de l’Olympique Lyonnais, on ne voit pas d’un très bon œil qu’une « jeune pousse », sur laquelle le club a investi, opte pour une sélection nationale africaine, synonyme de longs voyages, de blessures et de CAN en plein mois de janvier. Mais le fait que Mehdi Zeffane connaisse des problèmes avec son club, après avoir été ciblé par l’équipe d’Algérie, comme Belfodil et bien d’autres avant lui, dans un milieu du football très superstitieux, pourrait conduire les plus « mystiques » d’entre nous à conclure qu’il y a vraiment une sorte de « malédiction du Fennecs » qui touche nos internationaux.