JSMB: Béjaïa paye cash son recrutement bâclé

Le plus vieux club de la Kabylie, la JSMB, a perdu de son aura en un laps de temps très court.

Hamouche a tenu à apporter une précision de taille : «Je n’ai pas écarté Aït Fergane de mes plans, c’est lui qui m’a demandé de le ménager.»

 Octobre 2013, la JSMB prend un 5-0 face à l’Entente, c’est le début de la descente aux enfers.

 

 

 

 

De notre correspondant

Lyès Chekal

 

 

La responsabilité incombe en premier lieu aux joueurs, principaux acteurs sur le terrain, aux responsables qui sont à la tête de la barre technique, auteurs des choix tactiques et des joueurs alignés, mais la responsabilité de la direction du club est engagée. Cette dernière, à sa tête l’inamovible président Boualem Tiab depuis le retour de la JSMB sur scène au début des années 1990 est connue pour avoir la mainmise sur le volet recrutement en plaçant la charrue avant les bœufs. En effet, cette dernière boucle généralement le volet recrutement des joueurs avant celui de l’entraîneur. Les techniciens, qui sont passés à la barre technique de la JSMB, dénoncent, après leur limogeage généralement, ce qui explique cette valse des entraîneurs dans un club qui a construit sa réputation sur la stabilité à tous les niveaux.

 

Saignée

Le départ massif des cadres de l’équipe qui a terminé double vice-championne d’Algérie vers d’autres cieux était un signe annonciateur de la débâcle qui a débuté l’an dernier avec le maintien au forceps, confirmée cette année avec la descente aux enfers du club cher à Tiab, qui occupe la dernière place au classement général avec 19 points. La barre technique de la JSMB est conduite par le quatrième entraîneur de la saison, l’enfant du club, Hacène Hamouche, qui a pris la place de Kamel Djabour, qui a lui-même remplacé l’intérimaire Hamid Talah, lequel avait suppléé l’expérimenté Noureddine Saâdi.

 

Situation inédite

Le doyen des clubs de la Kabylie qui n’attire plus les joueurs de renom, comme autrefois, puisque, excepté l’ex-capitaine de l’EN olympique, Mohamed Chalali, et à un degré moindre l’ex-Usmiste, Islam Tatem, les nouvelles recrues sont venues des divisions inferieures de la L2, de la DNA, à l’instar du trio paciste : Bouyoucefi-Meddahi-Aggoune, en plus des émigrés de la CFA française, avec le demi récupérateur du SR Colmar, Salim Mezriche, qui a résilié son contrat après quatre journées seulement pour avoir réclamé vainement un temps de jeu à l’ex-entraîneur Saâdi, contrairement à l’autre émigré Chalali, qui a repris du service lors du mercato hivernal, alors que le portier Messara s’est contenté des seconds rôles face aux jeunes gardiens du club Samer et Kacem lors de la première phase du championnat avant de prendre place au frigo avec le retour du portier d’expérience Djabaret. Cela dit, la JSMB, via un recrutement bâclé, est en train de payer cash sa mauvaise préparation de la saison, filant droit vers le purgatoire même si elle garde intactes ses chances de maintien du point de vue statistiques. il lui reste encore six matchs à jouer pour le reste du parcours.

L. C.

 

Messara, une transaction purement sociale
Le gardien émigré de la JSMB, Farid Messara, recruté par la direction de Tiab à la place de son gardien international Si Mohamed Cédric parti au CSC, a dû se contenter du second rôle lors du match de lever de rideau de l’actuel exercice contre le MCA, puisque le coach Saâdi lui a préféré le jeune gardien Yakoub Samer, qui s’est contenté au bout de la seule rencontre, malheureusement pour blessure. Messara, en l’absence de solutions de rechange, a gardé les bois quatre autres matchs en championnat, avant de perdre son statut face à la JSK au profit du gardien de l’équipe espoir, Sofiane Kacem. L’ex-coach Djabour l’a remis dans le bain en coupe d’Algérie face au MCO. L’infortuné Messara, après avoir rempli sa mission lors du temps réglementaire, a commis la bévue de trop, offrant à l’occasion le but de la qualification au MCO. Une bourde qui l’a remis à la case départ avec le statut de remplaçant. Le préparateur des gardiens, Berrarma, lui a évité de justesse la libération lors du mercato, mais le recrutement de l’expérimenté Djabaret l’a mis de facto au frigo, ce qui explique que le recrutement de Laurent Farid Messara est une transaction purement sociale, selon les fans du club, puisqu’il n’a pas réussi à s’imposer dans les bois face à des portiers de l’équipe espoir. Ces derniers exigent que la direction l’invite à résilier son contrat à l’amiable pour insuffisance technique.

L. C.

 

Louhoungou, une mauvaise pioche

La dernière recrue hivernale de la JSM Béjaïa, David Louhoungou, sur proposition de l’ex-entraîneur, l’émigré Kamel Djabour, est rentré en France depuis une semaine après avoir pris connaissance que le nouvel entraîneur Hamouche ne compte plus sur lui, contrairement à son prédécesseur qui le faisait jouer comme titulaire. Il aurait ainsi pris la décision de quitter définitivement le club avant six matchs du baisser de rideau. De son côté, la direction du club, déçu par la prestation du Franco-Congolais sur le terrain, loin des attentes du président Tiab et la famille du club, semble regretter d’avoir lâché l’attaquant malien Boubacar Bangoura, sur demande de Djabour, pour le remplacer par un demi récupérateur en manque de compétition et d’un niveau tout juste moyen. Cela dit, le président Tiab, qui a cautionné un recrutement inutile et injustifié, semble avoir pris connaissance de son erreur tardivement, malheureusement, puisqu’il a remplacé Bangoura, décidé à recouvrer ses droits, par une mauvaise pioche, David Louhoungou.

L. C.

 

Bouziani-Belgherbi, un feu de paille

Annoncés en grande pompe lors de leur recrutement cette année, les deux meilleurs éléments de l’ES Mostaganem, Belgherbi et Bouziani, n’ont pas atteint le niveau souhaité et attendu d’eux par la famille de la JSMB, même si le premier a montré des signes de bonne santé lors de ses rares apparitions en étant décisif contre le RCA et le CSC. Néanmoins, il a été souvent blessé, alors que son complice Khaled Bouziani, qui a bénéficié de plus de temps de jeu, n’a pas été à la hauteur de la confiance placée en lui. La direction a fini par prendre la décision radicale pour sanctionner le duo récalcitrant qui a abusé des absences injustifiées à répétition en l’écartant définitivement du groupe pour indiscipline.

L. C.


I4 entraîneurs en 24 journées, un record !

La stabilité au niveau du staff technique, qui faisait jadis la force de la JSMB, n’est plus d’actualité. Boualem Tiab, après avoir pris l’habitude d’utiliser 2 entraîneurs par saison, a battu le record, en doublant le chiffre, puisque, après 24 journées, la JSMB compte, avec l’entraîneur en poste, Hacène Hamouche, quatre. Tiab pensait avoir mis la main sur l’entraîneur providentiel, Saâdi, mais, après une préparation d’intersaison effectuée à Béjaïa, celui-ci a jeté l’éponge après une humiliante défaite à Sétif contre l’ESS (5-0), et un match nul à domicile contre le CABBA. Son successeur, Talah, s’est contenté de 2 matchs seulement. Djabour,qui a bénéficié des largesses du boss béjaoui, a dirigé le plus de matchs, avant de payer cash la défaite à domicile contre l’ESS, cédant sa place au pompier de service, l’enfant du club, Hacène Hamouche. 
L. C.

 

 

 

Hamouche : «Aït Fergane est indispensable»

Le coach de la JSM Béjaïa, Hacène Hamouche, nous a contacté avant-hier après-midi au téléphone pour apporter une précision de taille concernant l’absence du jeune milieu de terrain Nabil Aït Fergane, qui a pris place sur le banc des remplaçants mardi passé face à l’USMH, après avoir retrouvé sa place de titulaire dès sa prise de fonction à la tête de la barre technique. Hamouche nous a fait savoir qu’à la demande du joueur lui-même il a renoncé à l’aligner dans le onze rentrant à la dernière minute, étant blessé. «Aït Fergane est un élément indispensable, je connais parfaitement ses qualités. C’est un joueur plein d’énergie, généreux dans l’effort et pétri de qualités techniques. Je devais logiquement le titulariser contre l’USMH, mais, comme il m’a demandé de le ménager pour une blessure qu’il a contractée à la dernière minute, je l’ai gardé tout de même sur le banc des remplaçants. C’est dire que je ne l’ai pas écarté de mes plans, c’est un joueur sur lequel je compte beaucoup», a confié l’entraîneur en chef de la JSMB, Hacène Hamouche.

Soulagement

Par ailleurs, le coach Hacène Hamouche comptera sur le retour du trio absent lors des deux derniers matchs de l’équipe face au MOB et l’USMH, à cause de blessure : Megatli Laribi et Cheheima. Le retour des trois joueurs, en plus du probable retour de Nabil Aït Fergane, a soulagé le technicien béjaoui qui aura l’occasion de préparer le prochain match contre la JS Saoura avec un effectif au complet.

L. C.

 

Zeghli, Saïghi et Kacem depuis hier avec l’EN olymique

L’attaquant d’avenir de la JSMB, Kamel Zeghli, a signé dès hier son retour en sélection. L’enfant d’Ihaddaden se trouve à Alger avec ses deux camarades, le gardien Sofiane Kacem et le milieu de terrain Abderrahmane Saïghi, pour un stage avec la sélection nationale olympique qui prépare les JO 2016. Le trio béjaoui ratera à coup sûr la reprise des entraînements programmée pour le 5 avril au stade de l’Unité maghrébine à 17h. 

 

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