Ayant rejoint Naples l’hiver dernier pour un transfert qui a coûté quelque 5,5 millions d'euros, le départ de l’Algérien n’a jamais été envisagé d’autant que juste avant sa signature il avait assuré qu’il allait rester longtemps à l’ASSE. « J'avais déclaré que je me voyais bien imiter Loïc Perrin et réaliser toute ma carrière dans mon club formateur. Mais j'avais ajouté qu'on ne pouvait préjuger de rien dans le football. La preuve, Jérémie Janot est bien parti…Et puis, quand un grand club te veut, si tu ne viens pas, il en prend un autre et c'est fini pour toi. Partir au milieu d'une saison de Coupe du monde était risqué, mais j'ai fait un choix sur le long terme. Je ne pouvais pas refuser l'offre de Naples. Qu'il soit en Ligue des champions ou en National, je resterai toujours supporter de mon club de cœur. Grâce au câble, je continue de suivre Saint-Etienne. C'est là où mon rêve d'enfant a commencé», a indiqué Ghoulam.
El Pibe d’Oro
Qui dit Naples dit, Maradona, le passage de l’Argentin dans ce club a motivé son choix, il raconte comment El Pibe d’Oro a marqué de son empreinte le San Paolo, voire toute la ville. «Je porte le même maillot que Maradona, c'est exceptionnel, ça m'a fait drôle parce que Maradona est l'idole de toute ma famille. J'étais obligé de l'aimer chez moi. J'ai beau être né en 1991, je connais par cœur le parcours de l'Argentine au Mondial 1986. Mes grands frères n'arrêtaient pas de me montrer les cassettes de ses matchs quand j'étais enfant. On collait ses posters au mur. On achetait ses maillots du Coq Sportif. Et aujourd'hui, je porte le même que lui au Napoli. C'est exceptionnel et d'autant plus surprenant que mon transfert s'est conclu au dernier moment.»
Entraînements intensifs
Entre le foot français et italien, il y a une grande différence, Faouzi nous raconte sa souffrance. «Je sors lessivé de l'entraînement et d’ajouter j'avais peur de me retrouver au milieu de stars et d'egos. Je me suis dit : «Faouzi, c'est à toi de t'adapter à eux.» Mais ça a été l'inverse ! Pépé Reina, qui a tout gagné, est venu me souhaiter la bienvenue en me tapant dans la main. Le fait d'avoir appris l'espagnol à l'école et de jouer tous les trois jours a accéléré mon intégration. Les entraînements sont beaucoup plus courts et intensifs. J'en sors lessivé. Je comprends aujourd'hui pourquoi Zidane disait que la période où il a le plus souffert, c'est à la Juve. Ici, on joue pour gagner, jamais pour le nul. Chaque match à venir est le plus important de la saison. L'intensité est énorme», souligne le latéral gauche de l'EN, devenu une star à Naples.
Vie de star
La vie du joueur a été complètement bouleversée, il est passé du jour au lendemain à un statut de star. «Je n'ai plus de vie privée normale, à Saint-Etienne, quand les gens me voyaient, ils se demandaient si c'était bien moi. A Naples, ils me reconnaissent déjà tous. A mon arrivée, je suis allé dans un supermarché. Tout le personnel est venu me demander une photo. A force d'en faire, j'ai perdu Sofiane, mon fils de trois ans. Heureusement, la sécurité l'a retrouvé dans les rayons. Depuis, je mets un bonnet sur la tête et je tire tout droit pendant que ma femme pousse le chariot. Pareil quand je suis allé dans une boucherie dans le quartier arabe de Naples. Il m'a fallu une bonne heure pour en ressortir. Un soir, au cinéma, j'ai passé plus de temps à poser et à signer des autographes qu'à voir le film. La veille de la venue de Porto en Europa League, je suis allé m'acheter une paire de chaussures. Une heure après, ma photo se trouvait sur un forum de tifosi et sur twitter. C'est impressionnant. Je n'ai plus de vie privée normale. Il y a un parc d'attractions pas loin. Je ne pourrai jamais y emmener mes enfants», raconte l'ex-Stéphanois qui n’oublie pas son ancien club. « Grâce au câble, je continue à suivre l’ASSE, c’est mon club de cœur et là où la belle histoire a commencé, que ce soit en C1 ou en national je resterai toujours supporter de mon club », conclura Ghoulam.
S. M. A.
«Je comprends mieux pourquoi Zidane disait que la période où il a le plus souffert, c'est à la Juve»
«Partir au milieu d'une saison de Coupe du monde était risqué»