La JSK et le MCA, vos anciens clubs, animeront la finale de la coupe d’Algérie, qu’en dites-vous ?
C’est une finale historique puisque c’est la première fois que ces deux grands clubs algériens se retrouvent en finale de l’épreuve populaire. J’espère qu’on assistera à une belle rencontre, à hauteur du standing des deux formations. Le championnat est quasiment joué, c’est l’USMA qui sera sacrée, il reste à désigner le vainqueur de la coupe, la lutte sera féroce entre le MCA et la JSK.
Comment jugez-vous les deux équipes ?
Le Mouloudia n’a pas été régulier cette saison en championnat, des fois il donnait des coups d’accélérateur avant de freiner par la suite. Mais le MCA reste dangereux, il dispose de deux attaquants redoutables. Bouguèche et Djallit sont la force du Mouloudia, ce sont deux poisons qui constituent une menace pour toutes les défenses du championnat. Quand ils sont au niveau qu’on leur connaît, ils peuvent causer pas mal de problèmes à la JSK. De plus, le Doyen peut compter sur une bonne recrue, à savoir Boucherit, mais également sur le retour appréciable de Hocine Metref. A mon avis, le sort de la finale se jouera au milieu du terrain.
Et que pensez-vous de la JSK ?
La force de la JSK réside dans sa défense, notamment au niveau de l’axe central où Benlamri et Rial maîtrisent non seulement bien leur sujet mais se permettent le luxe de marquer des buts, comme ils l’ont fait maintes fois cette saison. C’est incontestable, la JSK est solide derrière.
Donc, on risque de voir un match entre une attaque redoutable contre une solide défense…
C’est cela, ce sera d’ailleurs un beau duel. Si l’attaque du MCA sera dans son jour, la JSK aura bien des soucis. Mais si la défense kabyle répond présent comme d’habitude, il ne sera pas aisé de la contourner. De toutes les manières, le match sera très serré et il ne faut pas s’attendre à voir beaucoup d’occasions de but, encore moins beaucoup de buts. Donc, l’équipe qui se montrera le plus efficace devrait l’emporter.
Vous ne croyez pas qu’Ebossé peut, lui aussi, être un poison pour la défense du MCA…
Non, je n’y crois pas et je dis pourquoi. Le MCA, avec Bouguèche et Djallit, peut compter sur deux attaquants qui, plus est, sont rapides. Ce n’est pas le cas d’Ebossé qui n’est pas aussi véloce et qui évolue malheureusement seul en pointe de l’attaque des Canaris. Certes, Ebossé est solide, mais si les balles ne lui parviennent pas, il lui sera difficile de s’imposer. Pour moi, ce n’est pas un attaquant qui a les capacités de venir de loin et créer le danger, c’est plutôt un avant-centre qui attend les ballons dans la surface. Cependant, devant le but, il ne rate pas. C’est un finisseur qui a besoin d’avoir de bons ballons. Bouguèche et Djallit, eux, n’ont pas forcément besoin de ça. Ils peuvent venir de loin, peut-être même du milieu du terrain, et parvenir à faire la différence.
La défense de la JSK vient d’encaisser 4 buts face à l’Arba, n’est-ce pas inquiétant ?
Personnellement, je crois que les joueurs de la JSK n’avaient pas l’esprit à ce match sans grand enjeu, ils pensaient beaucoup plus à la finale, ce qui explique cette déroute. Je ne pense pas que cela se rééditera contre le MCA parce que, comme je vous l’ai dit, il n’y aura pas beaucoup de buts ou d’occasions de but. Cela d’autant plus que les deux équipes sont du même niveau.
Le MCA a perdu 3 à 0 à Tizi Ouzou, est-ce un avantage psychologique pour la JSK ?
Ce peut être le cas comme ce peut être le contraire. Un match de coupe diffère de celui en championnat. En coupe, on peut se faire surprendre même par une petite équipe. Aussi, il ne faut jamais le perdre de vue, il est toujours difficile de battre la MCA en finale. La saison passée a été une exception puisque c’est la seule fois où le Doyen s’est incliné à l’ultime stade. Cela étant, la coupe d’Algérie aime beaucoup la JSK également. J’ai eu l’opportunité de discuter récemment avec des joueurs des deux équipes, je peux vous dire qu’ils sont pareillement aptes à l’emporter.
Avec qui avez-vous parlé au juste ?
Côté JSK, j’ai eu Walid Bencherifa au téléphone, tandis que mon interlocuteur mouloudéen a été Mehdi Kacem. Je peux vous assurer qu’ils en veulent énormément.
Pouvez-vous nous rappeler les finales que vous avez personnellement livrées ?
J’ai joué six finales de coupe d’Algérie, j’ai perdu les trois premières et j’ai gagné les trois suivantes. Avec le maillot de la JSK, l’USMA m’a battu à deux reprises en finale, puis avec l’USMA j’ai perdu contre le Mouloudia. Après, j’ai battu l’USMA avec le maillot du MCA, puis avec l’ESS j’ai battu le CAB et le CRB.
Où situez-vous la différence selon qu’on prépare une finale avec la JSK ou le MCA ?
Comme la finale se joue à Alger, la pression est plus grande quand on prépare une finale avec le MCA. Le public du Mouloudia est impressionnant, on sent sa présence durant toute la semaine qui précède le match. La JSK sera quelque peu avantagée à ce propos, c’est sans doute une bonne chose parce que c’est toujours mieux quand on se prépare plus sereinement.
Quel souvenir gardez-vous de la finale du championnat perdue par la JSK contre le MCA, au stade Zabana d’Oran ?
C’était la première finale que j’avais jouée, je ne peux évidemment pas l’oublier, d’autant que nous l’avons perdue dans les circonstances que vous savez… J’en garde un goût amer.
Honnêtement, avec quelle équipe serez-vous jeudi prochain ?
Je le reconnais, le choix sera difficile. Moi, j’aime le Mouloudia, mais j’ai joué aussi à la JSK durant huit saisons, c’est presque mon club de cœur. J’aime les deux clubs, mais si on me contraint de faire un choix et de trancher, j’opterai pour la JS Kabylie. Le MCA a gagné six coupes d’Algérie, la JSK en eu cinq, ce sera une opportunité pour les Canaris d’égaliser. Pour ne pas faire de mécontents, il y a un scénario qui me plairait bien.
Lequel ?
Je souhaite que la rencontre se termine sur le score de deux buts partout, que la marque reste inchangée même au bout des prolongations et qu’on procède ensuite à l’épreuve fatidique des tirs au but. Et alors, je voudrais bien que la JSK l’emporte !
Parlez-nous maintenant de vous à l’USM Bel-Abbès, comment vous y sentez-vous ?
Très bien ! Je suis tranquille à Bel- Abbès, le club est premier du championnat de Ligue 2 à quatre journées de la fin. Notre objectif est évidemment l’accession, on est sur la bonne voie. On prépare un match décisif qui se tiendra ce mardi.
Oui, celui qui vous opposera au Nasria…
Voilà, à ce titre, je peux parler d’une finale ou presque qui nous mettra aux prises. Le NA Hussein Dey est notre dauphin, il y aura une grosse pression autour du match, comme quoi le MCA et la JSK ne seront les seuls dans leur cas. En fait, je suis tenté de dire que le match USMBA-NAHD sera plus qu’une finale ! Incha Allah, on l’emportera parce que Bel-Abbès est une ville de football qui mérite bien de revenir en première division. Je porte le maillot d’un club qui a les mêmes couleurs que le Mouloudia, à savoir le vert et le rouge, j’espère qu’on réalisera le souhait de toute la ville et qu’on montera au bout de cet exercice.
H. D.
«J’aimerais un 2 à 2 et la JSK vainqueur aux tirs au but
«Ce mardi, l’USMBA jouera plus qu’une finale contre le NAHD
«J’ai appelé Bencherifa et Kacem, ils en veulent beaucoup
Bio express
Farouk Belkaïd est né le 14 novembre 1977 à Bordj Ménaïel, il a fait ses débuts à la JS Bordj Ménaïel où il n’a pas tardé à se faire remarquer. Vite repéré par la JSK, il devint un élément clé de la formation kabyle. Au bout de 8 saisons pleines, il opte pour l’USMA, puis le MCA avant de rallier l’ESS. Que des gros bras. Cette saison, il joue à l’USMBA, club avec lequel il est en passe d’accéder en Ligue 1. Cet ancien milieu de terrain international, reconverti en libero, a gagné deux fois le championnat avec la JSK et deux autres fois avec l’ESS. Il a remporté trois coupes d’Algérie, une avec le MCA et deux avec l’Entente. Sur la scène internationale, il a soulevé trois fois la coupe de la CAF avec la JSK, puis une coupe arabe, deux coupes de l’UNAF et une Supercoupe de l’UNAF avec l’ESS.
Le top de la filière de Bordj
Bordj Menaïel et son club phare, la JSBM, n’ont eu cesse de produire des talents qui ont fait les beaux jours des gros bras de la D1 et de la sélection nationale. Avec les Ferhat, Hamrani, Bendahmane, Driouèche, Hamadou, Sid Rouhou et Chaouchi, entre autres, cette ville a surtout enfanté Farouk Belkaïd, le roi de la filière de Bordj avec tant de titres raflés avec plusieurs clubs.