C’est une sacrée expérience qui attend Marc Wilmots au Brésil. À 45 ans, l’ancien Bordelais va mener la sélection belge et sa génération dorée au Mondial. Et ce muni d’un statut de novice à ce niveau de la compétition lui qui était adjoint depuis 2009. S’il n’affiche pas le même CV que certains collègues prestigieux, Marc Wilmots a cependant su tirer le meilleur d’une équipe que certains voient comme un outsider pour la Coupe du monde. Avec des éléments comme Courtois, Kompany, Witsel et Hazard, la Belgique dispose de joueurs majeurs du football européen dans chaque ligne. Mais c’est aussi grâce à l’exigence du sélectionneur que la Belgique fait figure d’épouvantail. Son interview accordée à Het Laatste Nieuws en est la preuve.
Contrairement à beaucoup de sélectionneurs qui laissent planer le mystère, Wilmots ne craint pas d’annoncer cinq titulaires inamovibles pour le Mondial. Il s’agit de «Courtois, Kompany, Witsel, Hazard et De Bruyne». Reste donc à trouver entre autres l’attaquant qui accompagnera les deux ailiers virevoltants. Ce ne sera pas Christian Benteke, touché au tendon d’Achille et absent pour plusieurs mois. Wilmots n’a, semble-t-il, pas trouvé l’homme adéquat malgré la révélation en Jupiler League de Batshuayi (que vous avez retrouvé régulièrement dans le classement des meilleurs buteurs européens). «Mboyo, De Camargo, Batshuayi : ce sont des gars qui sont en course. Concernant Mboyo, j’attends un peu plus qu’un simple bon match... Je trouve aussi que les PO1 (les play-offs) de Batshuayi pourraient être de meilleure facture. Il joue de façon trop égoïste. Et au Brésil, je n’ai surtout pas besoin d’un joueur qui joue son propre Mondial... Je pense que les médias exercent une trop forte pression sur lui, tout comme lui-même», a lancé Wilmots, pas langue de bois pour un sou.
La surprise pourrait donc venir de Lille, puisque le jeune Divock Origi est particulièrement apprécié. «C’est un excellent joueur que nous suivons de façon intensive depuis six mois... Les rapports de Geert Verheyen chez les U19 sont très bons. C’est un garçon avec une mentalité irréprochable. Il est rapide, peut jouer à gauche et à droite. Finalement, il est celui dont le style se rapproche le plus de Benteke. C’est une option, tournée vers le futur», a-t-il détaillé. Le sélectionneur est donc prêt à donner sa chance à un très jeune joueur. Normal au sein d’une sélection où les cadres aussi sont jeunes, à l’instar d’Eden hazard, dont le tempérament de compétiteur s’exprime pleinement en sélection. «Eden a besoin de beaucoup jouer pour élever son niveau. Les matches sont ses entraînements. En général, il termine très bien les saisons. La pression sur ses épaules ? Vous pouvez la mettre, elle glissera sur lui. Une anecdote : à la mi-temps en Croatie, alors que nous menions 0-2 et que la qualification était en poche, il râlait parce que, selon lui, l’équipe ne jouait pas assez au football. J’ai failli exploser !», raconte Wilmots. Entraîneur à poigne, capable de secouer des joueurs reconnus dans les meilleurs clubs du moment, Wilmots ne veut pas passer à côté d’une formidable occasion de briller au Brésil. Les Diables rouges n’auront pas une telle génération éternellement !
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