Objectivement, pas grand-monde n’imagine l’Algérie, qui est tombée dans un groupe difficile (Russie, Corée du Sud, Belgique), se qualifier pour les huitièmes de finale…
Mais c’est mieux comme ça ! C’est normal qu’on parle de la Belgique et de la Russie comme les deux favoris du groupe. La Belgique a du talent, c’est une équipe d’avenir, la Russie a de l’expérience et la Corée du Sud est très disciplinée tactiquement et bonne techniquement. L’Algérie n’a rien à perdre et on va aller au Brésil avec ambition. Il faudra jouer plus relâché qu’en 2010, où on avait peut-être eu peur de mal faire.
Qu’a apporté Vahid Halilhodzic à cette sélection depuis juillet 2011 ?
Une façon de manager différente de celle de M. Saâdane, qui laissait le groupe s’autogérer. M. Halilhodzic maîtrise tout : les horaires d’arrivée des joueurs, les repas, la récupération… Pendant les entraînements, il est à fond et est très exigeant. On bosse dur. Mais c’est aussi quelqu’un avec qui on peut discuter de tout. Il aime la discipline tactique et le beau jeu. Il a également appelé beaucoup de jeunes joueurs. Ce qu’il veut, c’est que chacun se batte pour l’autre.
Les tensions entre Halilhodzic, en fin de contrat après la Coupe du monde qui laisse planer le doute sur son avenir avec l’Algérie, et Mohamed Raouraoua, le président de la fédération, peuvent-elles nuire au groupe ?
Non, je ne pense pas. Je suis certain d’une chose : connaissant le coach, il sera à 200% pendant la coupe du monde, qu’il ait décidé ou non de son avenir.
Plusieurs joueurs algériens ont peu joué cette saison en club…
Oui, mais je préfère aborder cette question positivement. La coupe du monde se jouera sur la fraîcheur. Certains auront peut-être peu joué cette saison, mais ils n’arriveront pas fatigués au Brésil. Et il y aura un stage et au moins deux matches amicaux (Arménie le 31 mai et Roumanie le 4 juin en Suisse) pour retrouver du rythme.
Vous arrivez vous aussi en fin de contrat avec votre club (Lekhwiya, Qatar). Que ferez-vous la saison prochaine ?
Je dois bientôt rencontrer mes dirigeants. Ma priorité, c’est de rester au Qatar. Si ce n’est pas possible, je regarderai du côté des Émirats arabes unis ou de l’Arabie Saoudite. Mais j’ai aussi une piste en Angleterre, où j’ai déjà évolué (Crewe, Sheffield Wednesday, Charlton), dans un club de Premier League. Le championnat turc me tente aussi. Revenir en France ? Non, ce n’est pas un projet…
In Jeune Afrique