La victoire sur la Roumanie confirme que l’équipe nationale est en constant progrès ?
On retient surtout de ce match la belle prestation d’ensemble. C’est une victoire d’autant plus rassurante vu le niveau de l’adversaire, à savoir la Roumanie, qui est une équipe solide. On ne peut qu’être fiers de notre prestation.
L’EN a pris du volume dans son jeu, êtes-vous de cet avis ?
Absolument. Pour atteindre un tel niveau, il a fallu bosser durement, c’est ce qu’on a fait depuis le début du stage à Sidi Moussa. Certes, devant l’Arménie, on était un peu usés physiquement vu qu’on avait, avant, énormément travaillé le côté physique. Les bienfaits de ce travail, nous commençons à les ressentir. Je dirai même que l’équipe est en train de monter en puissance, ce qui est une grosse satisfaction pour nous avant d’attaquer le Mondial.
Depuis le mois de mars, vous alignez victoire sur victoire. Vous irez donc au Brésil avec un excellent moral…
Vous faites bien de le souligner, ces victoires ont eu un impact positif sur le moral du groupe. Désormais, on se sent mentalement blindés. Néanmoins, sachant qu’en football les choses vont vite, on reste très concentrés sur le match du 17 juin face à la Belgique. Certes, c’est bien de gagner en amical, mais, pour faire durer le plaisir, on doit sortir le grand jeu face aux Belges.
Dans un tournoi, il est important de gagner le premier match ou éviter au minimum la défaite, en êtes- vous conscients ?
On l’a appris à nos dépens à la CAN 2013, alors que l’équipe traversait une bonne phase. Il a suffi qu’on rate le premier match pour que tous nos plans soient chamboulés. On a, bien entendu, retenu la leçon. Effectivement, dans un tournoi, il est important de ne pas perdre le premier match.
L’EN est-elle prête pour ce grand rendez-vous du football ?
Franchement, il reste encore quelques retouches à faire pour rendre notre jeu plus fluide et efficace. Nous avons une dizaine de jours devant nous pour rectifier nos lacunes.
Le délai n’est-il pas court ?
Mais j’ai bien précisé qu’il ne reste que quelques retouches à opérer, sinon pourquoi le cacher, l’équipe est actuellement sur une bonne phase, pourvu que ça dure.
Etes-vous frustré d’avoir raté cette occasion en fin de match ?
Frustré non, car ça peut arriver à n’importe quel joueur de rater une ou plusieurs occasions dans un match. La réussite, on ne l’a pas tous les jours. Le plus important est de se défoncer sur le terrain pour l’équipe et, de ce côté-là, on ne peut me faire aucun reproche.
La veille du match de Sion, Halilhodzic a déclaré que votre mariage, récemment, a influé sur votre niveau...
(Il nous coupe !) Que je me marie, je ne vois pas où est le problème ? Bien au contraire, depuis que je me suis marié, je suis le même qu’avant.
Malheureusement, on ne l’a pas constaté lors des derniers matches ?
Je reconnais que je n’ai pas brillé dans ces matches amicaux. Franchement, je préfère marquer en Coupe du monde plutôt qu’en amical.
Donc, vous réservez votre réponse au Mondial ?
C’est une compétition qui enivre tous les joueurs. De mon côté, je suis hyper motivé pour frapper les esprits dans ce Mondial et répondre comme vous le dites à toutes les critiques.
Ce sera aussi l’occasion d’effacer le mauvais souvenir de la CAN 2013…
Ce souvenir est lointain, ça remonte à une année et demie. On va jouer une Coupe du monde, on fera le maximum pour faire honneur à notre pays et procurer des sensations fortes à nos supporters.
Doute-t-il ?
Muet depuis plusieurs matches avec l’équipe nationale, Islam Slimani est un joueur frustré. Certes, quand vous lui posez la question, il refuse de le dire, mais on sent chez l’ancien attaquant du CRB qu’il n’est pas bien dans sa peau. Dégageant habituellement une grande sérénité, Islam est apparu en zone mixte avec un visage un peu triste. Un sentiment légitime vu que cet attaquant, qui claquait but sur but en sélection, connaît un manque de réussite qui a tendance à perdurer. Pourtant, il aurait renoué mercredi face à la Roumanie avec les filets s’il avait, avec un peu de lucidité, gagner son face-à-face avec le portier roumain. Toujours est-il que lorsqu’on le voit, que ce soit contre l’Arménie ou la Roumanie, placer des coups de tête loin du… cadre, alors que le jeu aérien est sa force principale, on ne peut que s’interroger sur la forme actuelle du sociétaire du Sporting Lisbonne et qu’au même moment son concurrent direct Hilal Soudani marque un but splendide, même s’il préfère se la jouer collectif. «Je suis content pour mon frère Soudani. Quel que soit le joueur qui marque, on est surtout heureux que l’EN gagne ses matches», dira-t-il, à propos de sa rivalité avec l’attaquant du Dinamo Zagreb. Cependant, refusant de se noyer dans le doute, Slimani promet qu’il se rachètera en Coupe du monde, où, estime-t-il, «les buts valent de l’or». Islam est pris au mot.
M. S.