Mbolhi-Courtois : duels des sages
Dans les buts, l’entraîneur des Verts et son homologue des Diables rouges ne doivent pas avoir de soucis pour faire leur choix. Vahid optera pour Raïs Ouahab Mbolhi (CSKA Sofia). Wilmots alignera Thibaut Courtois (Atlético Madrid). Les deux portiers affichent un point commun : la sagesse. Fort de son expérience après avoir réalisé un super Mondial 2010 en Afrique du Sud, le numéro un de l’Algérie est connu pour sa discrétion. Même s’il exacerbe un peu les médias à cause de sa discrétion, M’Bolhi (28 ans) offre de l’assurance à ses coéquipiers. Très zen, il sait rappeler ses coéquipiers au calme. Et ce, au moment fort de la difficulté. Serein, M’Bolhi affirme que les deux protagonistes partent à chances égales. «Je pense que ce sera un bon match et que ça se jouera sur un détail. Je pense que ce sera du 50/50», estimait M’Bolhi. En face, il y aura le colosse Courtois. Annoncé de retour à Chelsea après le Mondial, le gardien de l’Atlético Madrid inspire confiance et assurance. Très calme et ne paniquant jamais sur les rushs adverses, sa «courtoisie» dans la réception des balles est incontestable. Peu prolifique en matière de déclarations, Courtois (22 ans) pense que la Belgique est «capable de gagner même si l’adversaire arrive le premier à marquer».
Bougherra-Campany : entre capitaines
Avec une similitude incroyable sur le plan physique et surtout en matière de style jeu, les axiaux, Madjid Bougherra (Algérie), et Vincent Company, (Belgique). Les deux joueurs développent le même football et jouent au même poste. Capitaines à Lekhwiya et Manchester United, Bougherra et Compagny font les deux 1M90 et 85 KG. Très important dans l’échiquier de Vahid Halilhodzic, Bougherra aura un rôle important à jouer cet après-midi dans l’enceinte de Belo Horizonte. A la faveur de son expérience cumulée disputant son deuxième Mondial de suite, Bougherra devra encadrer ses coéquipiers sur la surface de jeu pour tenter de les mener vers le meilleur résultat possible. Dans ses déclarations, le joueur algérien insistait sur «la concentration et la solidarité» pour contrecarrer la Belgique. Kompany, quant à lui, est un Bougherra en mode «belge». Athlétique, rigoureux et calme, Komany est une assurance par excellence. Wilmots compte beaucoup sur lui afin de «détruire» la vélocité algérienne. Pour Komapny «le mach contre l’Algérie est la clé du Mondial». Une façon de mettre en exergue la nécessité de battre les Verts afin de consolider les chances de qualification pour l’étape suivante.
Feghouli-Hazard : le match des génies
Les milieux offensifs de FC Valence, Sofiane Feghouli, côté algérien, et de Chelsea, Eden Hazard, côté Diables rouges. Ces deux éléments constituent des solutions inépuisables pour les coachs et les attaquants des deux équipes. Deux véritables plaques tournantes. Feghouli est un élément qui a beaucoup apporté au jeu offensif des Verts. Depuis sa venue, le compartiment offensif algérien s’est complètement métamorphosé. Outre ses balles décisives ayant permis à ses coéquipiers de trouver à plusieurs reprises le chemin des filets, Feghouli se permet parfois le luxe de s’y substituer pour se charger lui-même de marquer des buts. Un vrai bijou. Sûr de ses arguments, Feghouli n’hésite pas à taquiner les Belges avec des déclarations du genre «ils n’ont pas les moyens encore de prétendre un coup d’éclat» ou «on ne redoute rien de cette Belgique». De quoi titiller l’orgueil d’Eden Hazard, l’autre bijou des Diables. Somptueux, clairvoyant, orgueilleux et maîtrisant bien son sujet sur la surface de jeu, Hazard peut causer d’importants soucis aux Verts. Celui qui se permet de temps à autre de tacler l’ogre Maurinho à Chelsea, n’imagine pas ses Diables se faire brûler contre les Verts. «Nous sommes au Brésil pour représenter dignement notre pays. Nous possédons une belle génération en mesure de surmonter le groupe H et peut-être de faire encore mieux».
Bentaleb-Chadli : la bataille des «coéquipiers»
Ces retrouvailles algéro-belges offrent une autre particulière qui ne peut passer sans susciter les commentaires. Il s’agit de cette confrontation entre deux coéquipiers évoluant à Tottenham Hotspurs. Il s’agit, en effet, de Nabil Bentaleb, nouvelle coqueluche de l’EN, et Nacer Chadli, attaquant virevoltant de la Belgique. Il faut s’attendre donc à une bataille sans merci entre ces deux joueurs qui, chacun de son côté, veut un démarrage positif pour son pays. Chaldi se veut très respectueux envers les Verts et met en garde contre l’équipe algérienne, car, selon lui, «elle est forte». Il ne manque pas d’évoquer son «frère» à Tottenham. «Nabil est un ami à moi. Je pense que c’est un joueur qui a beaucoup progressé depuis sa venue en Angleterre, il a montré de belles choses cette saison. Il a beaucoup de qualités», fait-il remarquer. Des propos qui vont, sans l’ombre d’un doute, droit vers Bentaleb. Mais cela n’atténuera en aucun cas sa détermination de lui (Chadli) mener la vie dure. Tout en indiquant que «cette Belgique est vraiment redoutable dont il faut se méfier», Bentaleb ne cachera pas son envie «monstre» de réussir cette première sortie officielle au pays de la samba.
Ghoulam-Mertens : potes à Naples, ennemis ce soir
Les regards seront également braqués sur un autre match dans le match opposant l’ailier droit des Belges, Dries Mertens et le latéral gauche des Verts, Faouzi Ghoulam. Une particularité de taille : ces deux joueurs vont s’opposer directement sur le couloir, eux qui sont de vrais amis à Naples, club au sein duquel ils évoluent. «Ghoulam est un pote» reconnaît Mertens, toujours en concurrence avec Miralles sur le poste du titulaire. S’il est aligné dans le onze de départ, il n’hésitera pas à le mettre au défi. Il va jusqu’à annoncer à l’ancien Stéphanois, histoire de jouer sur ses nerfs, sa volonté et celle de tous les Diables de «gagner tous les matches» et surtout montrer à la planète foot «toute l’étendue du talent belge». Ghoulam, son ennemi désormais, va-t-il l’entendre de cette oreille ? Certainement pas. Car, Ghoulam a également un talent à faire valoir ce soir à Bel Horizonte. «Le match contre la Belgique sera difficile. Mais nous ne sentons aucune pression. Nous nous sommes préparés pour ce rendez-vous, nous sauront remplir notre contrat», dixit Ghoulam qui ne cache pas cependant son «estime pour Mertens».
Soudani-Lukaku : langage des buteurs
Il faut également suivre de près la réaction des avants-centre, Hilal Soudani (Algérie) et Romelu Lukaku, (Belgique). Connus pour leur opportunisme, ces deux joueurs auront la tâche de conclure le travail de tout un groupe. Un mission difficile, certes, mais ces deux éléments ont montré à maintes reprises leur savoir-faire en la matière. Lukaku, qui évolue à Everton, est un élément d’exception. Si la Belgique s’est hissée à ce niveau, c’est grâce à lui. Buteur intelligent et doté d’un physique impressionnant, Lukaku a tout pour bouleverser les Bougherra et consorts. Avant qu’il n’y arrive, il se pourrait qu’il soit trop tard. En face, il y a un «Fennec» extrêmement redoutable et capable à frapper à n’importe quel moment. Il a pour nom, Hilal Soudani, pensionnaire du Dynamo Zagreb. Une confrontation à distance entre deux éléments maîtrisant parfaitement le langage des buts.
Halilhodzic-Wilmots : qui l’emportera tactiquement ?
Dans ce match vécu virtuellement dans les colonnes de Compétition, les entraîneurs, Vahid Halilhodzic, et Marc Wilmots, sont les deux clés de la victoire. Le sort de la partie dépend grandement de leurs choix tactiques. Chaqu’un affirme avoir déjà choisi sa propre stratégie pour corriger l’autre. Mais Halilhodzic se veut plus fin dans ses propos tentant de «faire dormir» l’adversaire le qualifiant du «favori en puissance». Tactiquement, Vahid a débuté déjà son match. Du moins psychologiquement. Wilmots, technicien doté d’une ruse exceptionnelle, ne tombera pas dans le piège. Une bataille tactique acharnée en perspective.
M. F.