Un second échec dimanche à Porto Alegre sonnerait définitivement le glas pour les hommes de Vahid Halilhodzic.
C'est dire tout l’intérêt de cette confrontation, la première entre les deux pays où les joueurs algériens auront tout intérêt à réagir s’ils veulent espérer prolonger leur séjour en terre brésilienne et ne pas revenir bredouilles d’une expédition sur laquelle misaient tous les Algériens.
La mission ne sera pas une sinécure pour Vahid et ses joueurs devant une équipe sud-coréenne revigorée par son excellent match contre la Russie qu’elle a longtemps dominée avant de concéder l’égalisation à 15 minutes de la fin.
Mais ce ne sera sans doute pas avec le même visage affiché contre les Belges que les Verts pourront espérer un résultat.
Car, contrairement à ce que déclarait le coach national avant le match, affirmant que l’équipe va jouer avec ses propres qualités, c’est un scénario inattendu auquel on a eu droit.
L’équipe algérienne a laissé ses propres qualités aux vestiaires, et a opté pour un schéma tactique aux antipodes de ce qu’elle a toujours montré et auquel elle a habitué ses millions de fans.
En optant pour un tel schéma, les Verts ont subi le match et ont finalement craqué en fin de partie, concédant une défaite amère à un adversaire loin de sa réputation.
Face aux Coréens, les Verts doivent afficher un tout autre visage quitte à quitter précocement la compétition. Evidemment, la méfiance doit être de mise, mais l’attaque sera son arme essentielle.
Les changements donc s‘imposent à tous les niveaux. D’abord au niveau tactique. Jouer craintivement et attendre l’adversaire dans son propre camp serait une nouvelle erreur que commettrait le coach national, après celle commise contre les Diables rouges où il a privé les joueurs de leur vélocité, de leur touche technique et de leur culot. Soit les qualités propres aux joueurs algériens.
Les changements doivent s’opérer aussi dans le onze rentrant où l’équipe a besoin de plus de créativité et d’explosivité pour tenter de faire la différence. Et là la présence de joueurs comme Brahimi et Djabou, que le coach a mis au placard contre les Belges, est indispensable pour donner plus d’allant au jeu offensif des Verts.
Coach Vahid, qui ne rate pas une occasion pour mettre en valeur l’esprit offensif qu’il a inculqué à ses joueurs mais qu’il a curieusement oublié contre les Belges, se doit de laisser libre cours à l’imagination créative des Feghouli, Brahimi et consorts et laisser les Algériens se réjouir des belles facettes de l’équipe et des beaux gestes techniques que tout le monde reconnaît aux joueurs algériens. Et ce même si au final, l’équipe n’arrivera pas à s’imposer.
Le sélectionneur national doit donc «oser» et «libérer» les joueurs pour exprimer tout leur talent.
Autre clé d’un éventuel succès, l’état d’esprit solidaire et conquérant qui fait la force des joueurs algériens et qu’on a peu vu contre les hommes de Marc Wilmots.
Le sélectionneur national se doit de revigorer ses hommes et un travail psychologique très important doit être entrepris pour les mobiliser après l’échec concédé aux Belges, qui a sans doute suscité beaucoup de regrets et un sentiment de frustration et de profonde déception dans le camp algérien.
Si tous ces aspects technique, tactique et psychologique seront revus et corrigés l’espoir est encore permis, les Algériens étant connus pour leur réaction positive lorsqu’ils sont dos au mur.
Un sursaut d’orgueil est donc envisageable contre les «Guerriers Taegeuk» pour peu que le sélectionneur national tire tous les enseignements de l’échec belge et revoit foncièrement sa copie, surtout que les Verts n’ont plus rien à perdre sinon que de gagner pour espérer perpétuer l’espoir.
D. R.