EN : Positionnement du bloc, la pomme de la discorde

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur le rendement de l’EN contre la Belgique, on s’attendait à une meilleure prestation, voire à un scénario différent et à un jeu, enfin offensif, mais finalement, on a eu l’impression de regarder la même équipe que 2010, c'est-à-dire scotchée en défense et incapable de répliquer et mettre en difficulté les Diables rouges.

Pourtant, cette fois-ci, Vahid a fait en sorte d’emmener avec lui des attaquants de métier, pas seulement des avant-centres, ni d’ailiers, mais un mélange homogène de joueurs talentueux qui pouvaient donner l’avantage à l’EN dans ce match, et le terminer sur une bonne note.

Le discours du sélectionneur avec Bougherra, lors de la séance de reprise et devant la presse nationale et internationale, nous a permis de voir de près qu’il y a eu effectivement quelque chose de grave qui s’est passée, un désaccord, voire même un malentendu entre l’entraîneur et ses joueurs.

Message non transmis, à qui la faute ?

Le coach paraissait remonté en essayant d’expliquer à Bougherra les erreurs constatées sur le terrain, Vahid a préféré laisser passer la tempête pour refaire le match avec son capitaine, lequel paraissait vouloir défendre ses coéquipiers, car lui aussi apparemment n’a pas reçu le message du coach, alors quel était le problème qui a coûté à l’EN deux buts et qui a renversé la vapeur en faveur des Belges ? Et pourquoi le message n’a pas été transmis comme ça a toujours fonctionné ?

Pression

A voir la façon avec laquelle Bougy se défendait farouchement devant son coach, et que ce dernier tentait d’expliquer, on comprend que l’erreur a sans doute été celle de Vahid, car Bougy n’était pas le seul à évoquer avant-hier ce problème, il y a eu pas moins de trois joueurs qui ne comprenaient toujours pas le choix de leur entraîneur, et pourquoi il a décidé de changer de discours, l’EN n’a pratiquement pas été dangereuse en seconde mi-temps et il est évident que le speech entre les mi-temps n’a pas été fructueux, on aurait pu dire que les joueurs n’ont peut-être pas compris le message, mais il est visiblement clair que ces derniers sont tous d’accord pour dire qu’ils n’ont appliqué que ce que le coach leur a dit de faire, autrement dit, Vahid était visiblement dépassé par la pression, ou peut-être par l’euphorie, lui qui ne s’attendait peut-être pas à terminer la première mi-temps devant au score face à ces Diables qui l’ont empêché de dormir pendant plusieurs nuits.

Avancer et contre-attaquer haut

Les explications de Bougherra avant-hier au niveau de la zone mixte en disent long sur ce problème qui a coûté aux Verts trois précieux points dans la course à la qualif’ au second tour, il a évoqué notamment environ 5 à 10 mètres de retard qui auraient pu être exploités par l’équipe pour presser haut les Belges que ce soit quand ils ont la balle ou quand ils ne l’ont pas, au même temps, le capitaine avoue que les contre-attaques sont le point fort de l’équipe, et quand on conjugue contre-attaque avec bloc haut, on peut comprendre le gâchis causé par le repli du bloc, car l’EN pouvait bien exploiter ces 5 à 10 mètres pour créer le danger, en gagnant des espaces et de temps en cas d’erreur des Belges, et lorsqu’on sait ce que peuvent représenter 5 à 10 mètres sur un terrain de foot mesurant 120 mètres, on comprend pourquoi Vahid a reproché à ses joueurs ce repli et cette «tendresse de ses joueurs» contre les Belges, car le pressing haut, qui se fait en phase défensive, a pour but d’empêcher la progression adverse sur-le-champ en pressant le porteur, en coupant les trajectoires de passes, bref en isolant le porteur, et c’est tout à fait le contraire de ce qu’on a vu mardi passé.

La sentinelle : fonction désactivée

Si l’attaque est le compartiment qui souffre habituellement le plus quand une équipe ne presse pas haut et ne déplace pas son bloc vers le haut, que dire de quelques postes dans le cadre du schéma de Vahid Halilhodzic qu’est le 4-1-2-2-1, on parle notamment de la sentinelle occupée par Carl Medjani, ce dernier s’est retrouvé perdu dans sa position entre la charnière centrale et les milieux défensifs, il faut dire que son rôle a toujours été le trait d’union entre les deux lignes précédemment citées, et lorsque l’EN a été privée du ballon, et surtout que les Belges ont choisi les ailes pour percer la défense, sa fonction a été tout simplement réduite à néant, en d’autres termes, c’était le joueur de plus sur le terrain, un ‘’gaspillage tactique’’ qui n’aurait pas eu lieu si on avait positionné le bloc un peu haut, l’EN aurait pu profiter du jeu sur les côtés des Belges, car il y a moins de lignes de passes à couper et la ligne de touche proche offre un autre moyen de pression, soit autant de brèches offertes par Wilmots et qui n’ont pas été exploitées, Vahid le sait et tente coûte que coûte de s’en laver les mains.

Wilmots plus communicatif et entreprenant

Dans le monde du football, il est connu que le déplacement du bloc vers le haut, qui engendre un pressing fort sur l’adversaire, est souvent exercé dans des périodes bien précises dans le match, et l’EN a eu la chance de traverser ces moments clés, puisqu’elle a mené au score, et il est préconisé de le faire immédiatement après avoir marqué. Juste après la mi-temps, les Verts ont pu rejoindre le vestiaire avec une avance, et dans les moments de difficulté de l’équipe adverse, alors que notre adversaire ne nous a pas montré cela en 2e mi-temps, c’est dire que théoriquement, on était le plus proches du succès que les Belges, mais on a mal exploité nos avantages, à cause peut-être d’une mauvaise communication, ou tout simplement de la peur de se tromper chez Vahid, au moment où Wilmots a géré avec calme son groupe, il a pris les joueurs qu’il faut pour réduire à néant le danger algérien, et comme Vahid a préféré reconduire le même schéma et les mêmes consignes que lors de la première mi-temps, les Diables ont profité de l’offrande et nous ont jetés en enfer.

S.M.A.     

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