Pour les joueurs, il s’agit notamment d’un challenge intéressant, après ceux vécus l’année passée lors des éliminatoires, car il ne faut pas oublier que cela fait presque 9 mois que les Verts n’ont pas joué un match décisif comme celui de ce soir. Ils jouent pratiquement leur avenir, et tout un travail est lié à cette partie, un travail qui a duré presque 3 ans avec le sélectionneur national Halilhodzic qui était venu en 2011 avec un projet de jeu, dont les fruits ne sont pas encore totalement visibles. Il jouera l’un de ses derniers matches avec l’EN, puisque son départ est annoncé dès la fin de l’actuelle compétition.
Accusé, levez-vous !
Il s’agira donc pour le sélectionneur bosnien de frapper un grand coup dans ce match avec un très grand enjeu pour lui, car, en plus de l’enjeu de l’équipe qui est aussi le sien, à savoir la qualification au second tour, l’ancien driver des Eléphants ivoiriens aura une certaine réputation à défendre, une réputation ternie par le match perdu contre les Belges et qui a permis à la presse nationale et internationale de l’attaquer en lui reprochant son jeu ultra défensif. Il faut dire que l’EN n’aura fait que défendre contre une équipe belge pourtant en manque d’inspiration. Le coach s’en est mêlé un peu les pinceaux et la pression aura fait ce que le coach redoutait, il a baissé les bras et n’a même pas pu transmettre le message à ses joueurs.
Les techniciens du monde entier se sont accordés à dire que l’enjeu de la partie contre les Diables avait tué le jeu, à l’image de Lizarazu, qui nous a déclaré que l’Algérie n’avait rien montré sur le plan offensif, ce qui représente un coup au moral du coach, pointé du doigt après une partie ou tout n’était pas rose.
Projet de jeu
Le compartiment défensif a lui aussi été critiqué, mais le coach ainsi que les techniciens du monde entier savent pertinemment qu’attaquer peut être une solution défensive. Il fallait donc que l’EN nous montre ce qu’elle a appris à faire durant les 36 derniers mois avec l’ancien attaquant du FC Nantes, venu à la tête de l’EN en août 2011 avec des intentions offensives. «Je veux qu’on se rapproche le plus possible du modèle du grand Barça en effectuant un maximum de passes dans un match et en arrivant le plus souvent possible vers la cage adverse», disait-il à l’occasion d’une de ses premières conférences de presse animées à la salle de conférences du stade du 5 Juillet. Il venait de prendre une équipe totalement déchiquetée après un séisme à Marrakech. L’objectif était donc de métamorphoser une équipe qui ne savait pas marquer, ni attaquer. Avec le temps, ça s’est amélioré, mais dés le premier vrai test de haut niveau, les limites de 2010 et les souvenirs de l’EN version Saâdane sont réapparus compromettant les chances des Verts dans la compétition et menaçant Vahid d’une éjection par la porte de derrière…
Rouvrir la grande porte
Le départ du Bosnien de l’EN semble être une question de temps, voire maintenant de jours. Son contrat prendra fin avec la fin de la Coupe du monde et il paraît de plus en plus proche de la porte de sortie. Vahid a déclaré à maintes reprises ces derniers mois avoir été à deux doigts de quitter le navire, partir avec un exploit comme celui de qualifier l’EN à sa 2e Coupe du monde d’affilée lui a traversé l’esprit, mais ses enfants l’en ont empêché. Il faut dire que la tentation d’aller tenter une expérience au Brésil était plus forte, mais, eu même temps, celle de partir par la grande porte était forte aussi. Vahid a tout simplement eu peur des résultats lors de ce Mondial et qui pourraient réduire à néant son long et périlleux travail effectué en 3 ans. C’est pour cette raison que le match d’aujourd’hui, qui sera décisif, va se jouer sous le signe de la réhabilitation. Il permettra à l’EN de respirer et à continuer à espérer une qualif’ historique au second tour et surtout permettre au coach de terminer sa mission avec la sélection sur une bonne note et sortir par la grande porte, chose qui ne sera pas possible en cas de défaite. Une situation qui risque de confirmer les craintes du coach, qui avait déclaré que le football est ingrat, et qu’un fatigant travail de longue haleine peut facilement se transformer en un vrai cauchemar.
S. M. A.