Un match capital où seule la victoire pourrait entretenir l’espoir d’une qualification au second tour en attendant le troisième match face à la Russie de Fabio Capello, le 26 juin à Curitiba.
Prompt à toutes ces critiques, coach Vahid veut, à travers ces changements, atténuer la déception et le sentiment d’amertume qu’ont ressentis tous les Algériens après le raté contre les Diables rouges, rencontre au cours de laquelle l’équipe algérienne a fait un «non-match» particulièrement en seconde mi-temps, où les joueurs se sont contentés de subir la pression adverse sans amorcer une seule action offensive.
Une option craintive et prudente du coach qui avait décidé d’imposer à ses joueurs un schéma tactique qui ne sied guère à leur vocation portée davantage sur l’offensive.
Mea-culpa
Avec ces nombreux changements dans l’équipe qui sera alignée ce soir, le Bosnien s’est totalement remis en cause, prouvant ainsi qu’il s’était totalement planté sur ses choix tactiques en privant le onze national de ses armes favorites, à savoir son esprit offensif, sa vélocité, son jeu court et le culot des ses attaquants.
Une forme de «mea-culpa» du sélectionneur national qui voudrait à travers les changements redonner une âme plus offensive, mais aussi faire taire toutes les langues qui se sont déliées contre lui après le ratage belge.
Ce qui a manqué aux Verts contre les Diables rouges, c’était incontestablement l’animation dans le jeu, où l’équipe a manqué d’inspiration faute de joueurs ayant cette vocation et cet entrain à garder le ballon et construire des actions offensives à partir du milieu du terrain.
A l’exception de Feghouli, ni Taïder, ni Bentaleb, et encore moins Medjani, alignés contre les Belges dans l’entrejeu, et de surcroît confinés à des tâches exclusivement défensives, n’avaient cette vocation d’enchaîner des attaques pour porter le danger dans la surface de réparation des Belges qui avaient joué sans crainte particulière d’une ligne médiane totalement absente au plan offensif.
C’est à ce niveau et en ligne d’attaque que Vahid a décidé d’apporter des changements afin de redonner de l’animation dans le jeu en incorporant des joueurs comme Brahimi et Djabou, des joueurs de talent réputés pour leur technicité et leur vélocité pour désarçonner la défense sud-coréenne et que le Bosnien a laissé végéter sur le banc, mardi dernier.
Avec l’incorporation de Ghilas à la pointe de l’attaque, le coach algérien veut jouer toutes ses cartes offensives et se donner toutes les chances de marquer contre la Corée du Sud dans une compétition où ceux qui ont osé ont réussi.
L’exemple du Costa Rica
Le Costa Rica, une des premières équipes qualifiées au second tour, en est la parfaite illustration. Jouant avec ses propres qualités et son football très chatoyant, la sélection costaricaine a damé le pion à des équipes réputées comme l’Uruguay et l’Italie. Un exemple dont devrait s’inspirer le coach algérien en laissant libre cours à l’imagination créatrice du joueur algérien tout en maintenant une part de méfiance et de rigueur pour ne pas tomber dans les travers de l’improvisation.
Si le remplacement de Mehdi Mostefa par Aïssa Mandi était attendu, compte tenu du fait que le joueur d’Ajaccio n’a jamais été le profil type du défenseur latéral droit que la sélection algérienne recherche et qu’il n’a jamais tiré son épingle du jeu à ce poste, malgré l’entêtement du coach à le maintenir, le changement de Fawzi Ghoulam a de quoi surprendre.
Le défenseur de Naples n’a pas été aussi mauvais que cela pour justifier son remplacement par Djamel Mesbah, son compère du football italien.
Réputé pour son esprit offensif sur le flanc gauche et ses centres millimétrés en direction des attaquants, qui pourraient créer beaucoup le danger pour n’importe quelle défense adverse, Ghoulam se retrouve sacrifié par le nouveau choix du coach national, en dépit du fait que la présence de l’ex-Stéphanois aurait pu être utile dans l’animation de jeu sur le couloir gauche aux côtés de Djabou et Brahimi et surtout pour ses centres en cordeau en direction de Ghilas.
L’énigme Vahid
Mais coach Vahid voit les choses probablement autrement en choisissant Mesbah pour occuper ce poste, songeant sans doute à la vocation plus défensive du joueur de Livourne. Mais la question qui est aujourd’hui posée à quelques heures du match, est : est-ce que tous ces changements ne vont pas créer un dysfonctionnement dans le jeu et affecter quelque peu la complémentarité entre les joueurs ?
Fidèle à son habitude, le sélectionneur national, depuis sa prise de fonction il y a 3 ans, n’a jamais aligné la même équipe deux matchs de suite. Il en donne encore une fois la preuve dans une compétition aussi relevée que la Coupe du monde où chaque menu détail a son importance et où toutes les équipes, à un ou deux éléments près, ont constitué leur onze type depuis plusieurs mois, voire des années. L’énigme Vahid, c’est aussi ça !!
D. R.