Buteur contre la Corée du Sud, passeur décisif sur un coup franc bien botté qui a vu Slimani sauter plus haut que tout le monde pour égaliser, Yacine Brahimi est en train d’épater durant cette Coupe du monde. Lui, qui ne jouissait pas beaucoup de la confiance de Vahid Halilhodzic, est devenu une pièce maîtresse du 11 rentrant. Dans cet entretien, le milieu de terrain de Grenade nous parle de la qualification, mais aussi de ce fameux match face aux Allemands, ce lundi.

Vous avez réussi à vous qualifier au deuxième tour. Quel est votre sentiment en ce moment ?

C’est très important pour nous. Nous avons écrit une nouvelle page de l’histoire du football de notre pays, c’est exceptionnel. Nous sommes très fiers de ce que nous avons fait ce soir. On espère que tout le monde sera heureux. Comme je l’ai toujours dit, nous ne jouons pas pour nous, c’est un match pour tout le peuple algérien.

 

 

Il y avait de la pression, on a senti une équipe un peu timorée en début de match…

C’est sûr qu’il y a eu de la pression. N’oubliez pas que c’est un match de qualification au deuxième tour d’un Mondial. C’est vrai, nous avons encaissé un but en début de match, mais cela ne nous a pas vraiment perturbés. On savait que nous avions le temps de revenir. Nous avons poussé et nous avons eu la chance de revenir. Puis, nous avons su garder ce résultat nul qui nous permet de nous qualifier au prochain tour. Nous sommes fiers.

 

 

N’y avait-il pas de place au doute après le but russe intervenu au début du match ?

Franchement, je peux vous assurer que nous n’avons pas paniqué. Je pense que c’est cet état d’esprit qui a fait notre force. Hamdoulah, nous avons réussi à faire l’essentiel et nous qualifier au deuxième tour et c’est ça le plus important.

 

 

Quel a été le discours du coach lors de la pause citron ?

C’était de ne pas s’affoler et de jouer notre jeu. Il nous a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter puisque nous avions les moyens de marquer. Le but est venu sur balle arrêtée, c’est tant mieux pour nous. Nous avons abordé le match avec la ferme intention de le gagner. Nous n’avons rien changé à notre jeu. Je pense que c’est grâce à cela que nous avons réussi à revenir au score.

 

 

La prochaine sortie, ce sera l’Allemagne. Comment se présente ce match ?

Nous allons affronter l’une des meilleures équipes au monde. Nous allons savourer la victoire d’aujourd’hui (ndlr : entretien réalisé jeudi après le match) et après nous allons plonger dans la préparation du prochain rendez-vous.

 

 

Le fait que l’Algérie reste sur une mémorable victoire face à l’Allemagne ne sera pas une pression sur vos épaules ?

Non, je ne crois pas. Ce ne sont pas des matches pareils. Ce n’est pas la même génération et ce n’est pas aussi la même époque. La génération de 1982 avait réalisé quelque chose d’exceptionnel en battant l’Allemagne, une grande nation du football à l’époque. Ce sera différent et nous allons entamer le match en tant qu’outsiders. Mais une chose est sûre, nous allons tout donner comme nous l’avions toujours fait.

 

 

Peut-on dire que tout ce qui vous arrivera par la suite ne sera que du bonus ?

C’est sûr que notre objectif principal était de nous qualifier au deuxième tour, nous l’avons atteint, maintenant il faudra aller chercher d’autres exploits. Nous n’allons pas baisser les bras. Nous sommes des compétiteurs et nous allons donner le maximum lors du prochain match.

 

 

Les échos qui nous viennent d’Algérie évoquent une ambiance incroyable…

C’est indescriptible. Je crois que nous ne réalisons pas encore ce que nous venons de faire. L’exploit est exceptionnel et lorsque nous voyons les images de nos supporters, on ne peut qu’être super fiers. Je dois remercier nos supporters qui ont toujours été derrière nous. Nous sommes très contents de leur offrir la victoire et la qualification.

 

 

Nous sommes à la veille du Ramadhan, comment allez-vous aborder la suite de la compétition ?

Je pense que c’est une affaire personnelle. Le Ramadhan, c’est plus qu’important pour nous. Mais je peux vous dire que chacun fera selon ses envies.

A. H. A.

«Ce match face à l’Allemagne sera différent de celui de 1982»

 

«Nous sommes des compétiteurs, nous nous battrons»