Même s’il n’a joué que le premier match, Saphir Taïder reste concentré. Il affirme qu’il est fier des résultats de l’équipe, et après avoir évoqué un match contre la France après la qualif’ contre la Russie, il a fait machine arrière cette fois-ci, le visionnage de l’équipe allemande y est sans doute pour quelque chose.

Un mot sur l’Allemagne, votre prochain adversaire…

Cette équipe a une grande force sur toutes les lignes, ça ne va pas être facile, on le sait très bien, c’est une grande nation. Mais on donnera tout sur le terrain, comme on l’a toujours fait.

 

Vous vous êtes toujours bien battus sur le terrain ; face à l’Allemagne, il ne faudra pas regarder jouer l’adversaire, n’est-ce pas ?

Il faudra imposer notre rythme et cela ne sera pas facile, puis jouer au ballon parce qu’on a les joueurs qu’il faut pour ça et qui jouent très bien. On ne fera pas que défendre, et je crois qu’on est capables de faire ça. C’est d’ailleurs ce qu’on a essayé de travailler ces 3 derniers jours, essayer de mettre en place ce système, on verra bien ce que ça donnera.

 

Est-ce que le match contre la Corée du Sud a été le déclic pour vous ?

Je ne sais pas si c’était ça le déclic. Mais je sais qu’on a un groupe qui est déjà là depuis un an et demi, deux ans, on vit bien, on est bien ensemble, on a un état d’esprit irréprochable, c’est ce qui fait notre force. Après cette histoire de déclic, je crois que cela fait quand même longtemps qu’on a prouvé que cette équipe a fait un pas en avant.

 

Mais c’est au cours de ce match qu’on a vu le groupe sur ses vraies potentialités…

On peut dire ça comme ça, on a toujours montré nos qualités, on a toujours montré ça sur le terrain. Nos qualités, on en était conscients bien avant de venir au Mondial. Et là, on a su monter petit à petit en montrant à chaque match quelque chose de nouveau.

 

Après le premier match, vous n’avez pas eu beaucoup de temps de jeu, comme vivez-vous cette situation ?

Le fait de voir l’équipe gagner est déjà une satisfaction, je ne suis pas le seul dans ce cas-là. Il faut bien que les uns soutiennent les autres, alors on est là à soutenir ceux qui jouent, et je suis sûr qu’ils le feront eux aussi quand nous on aura cette chance.

 

Maintenant vous n’avez plus rien à perdre, vous allez vous inspirer de l’exemple ghanéen, non ?

On n’a rien à perdre, ça c’est vous qui le dites. Face à l’Allemagne, on sait que ce ne sera pas facile, on est compétitifs, on va vouloir gagner comme on l’a toujours voulu, on donnera le maximum, après on verra ce que ça donnera.

 

Vous avez pris conscience que vous vivez quelque chose d’extraordinaire, d’historique…

Entre nous non, pas encore, ici entre nous il n’y a pas grand-chose. Après ailleurs en Algérie ou en France, l’engouement est plus gros. En tout cas, on est fiers de ce qu’on a pu faire.

 

Vous vous dites on peut être le grain de sable qui pourrait enrayer la machine allemande…

Oui, il faut toujours y croire. Dans le foot, on ne sait jamais, même si tout le monde nous voit perdants, nous, on est conscients de nos qualités, on sait que ça ne va pas être facile, mais dans le foot on ne sait jamais.

 

Vous êtes des ambassadeurs de toute une région, vous savez que les peuples musulmans et arabes sont derrière vous, c’est pour eux que vous jouez aussi…

Après le match contre la Russie et la qualif’, on l’a dédié aux Algériens dans le monde et aux musulmans qui nous ont soutenus, car nous les Algériens, on est des musulmans avant tout.

 

Le Ramadhan, beaucoup d’encre a coulé à cause de ça, vous en dites quoi ?

On nous a conseillé de ne pas en parler, on se concentre sur le match de l’Allemagne et pas sur le reste.

 

L’une de vos forces, c’est quand vous êtes dos au mur, vous avez un grand mental, ça peut vous aider…

C’est vrai, sur le terrain à chaque fois qu’on a été dos au mur, nos efforts ont été récompensés. On essayera de faire la même chose face aux Allemands lundi.

 

Vous avez dans le groupe quelqu’un qui a déjà joué l’Allemagne, Kourichi, en l’occurrence, il vous en a parlé…

Oui, c’est vrai, on en a parlé vaguement, ils avaient réussi l’exploit en 1982, on le sait très bien ; alors pourquoi pas nous, ce serait une belle histoire.

Un bégaiement de l’histoire…

Oui, on va tout faire pour. Après, il y aura les ¼ de finale, ça va très vite, on donnera tout lorsqu’on sera sur le terrain.

 

Vous ne vous dites pas qu’il y a une place pour un Algérie-France…

On sait tout, il y a tant de choses qui nous passent par la tête, mais il faut se concentrer sur le match contre l’Allemagne et ne pas brûler les étapes, on va jouer ce match-là, on verra par la suite.

S.M.A

 

«On veut gagner comme on l’a toujours voulu»

«Fiers de ce qu’on a pu faire jusqu’ici»

« Ramadhan ? On nous a conseillé de ne pas en parler»

«On joue pour le monde musulman»

«On sait réagir quand on est dos au mur»