Quel a été votre sentiment en apprenant le décès d’Ebossé ?
C’est une mort tragique qui nous a doublement touchés. D’une part, c’est arrivé en Algérie à un footballeur étranger, d’autre part il est mort avec le maillot de la JSK au stade du 1er-Novembre. C’est une première dans notre pays, je n’irai pas jusqu’à dire que j’aurais souhaité que cela se soit produit ailleurs mais, enfin, Tizi Ouzou, la JSK… Maintenant, il ne faut pas que les instances internationales ou nationales s’empressent de prendre des sanctions hâtives contre la JSK qui mérite un peu plus de respect et d’égards pour tout ce qu’elle a donné au football national et africain.
Que dites-vous des déclarations de Joseph Antoine Bell, l’ancien gardien de but du Cameroun, qui a affirme qu’Ebossé a été assassiné dans le tunnel et pas par une pierre ?
C’est excessif ! Ce n’est pas digne d’un grand joueur qui a été international camerounais. Je comprends que tous les Camerounais soient touchés dans leur chair mais pas au point de faire des déclarations aussi incendiaires. Citer des responsables de la JSK ou de l’Algérie en général est un peu hâtif. Bell aurait dû mesurer un peu ses propos.
Dans ses fabulations, Bell croit même avoir des preuves…
En tout cas, moi, je ne peux pas m’avancer, j’ai vu le match comme beaucoup d’autres à la télévision. A la limite, je me contenterai des rapports successifs du tribunal et du directeur de l’hôpital de Tizi Ouzou. C’est à la Justice ensuite de faire son travail.
Comment envisager la reprise après un épisode aussi douloureux ?
Ce sera difficile. Ce dont j’ai peur c’est qu’on reprenne la compétition, que tout le monde retrouve ses repères et qu’on oublie petit à petit Ebossé et tout ce qui a été déclaré à gauche et à droite. Il faut maintenant des sanctions fermes et des mesures concrètes qui peuvent mettre les joueurs à l’abri de ces énergumènes qui fréquentent les stades et qui ont sali notre image et notre football national.
Quitte aussi à sanctionner la JSK ?
Non ! On ne peut pas sanctionner la JSK, elle n’a rien à voir dans cette histoire. Le joueur a été touché par des supporters et rien ne dit qu’ils sont de la JSK. Vous savez, dans un stade il peut y avoir de tout, des fans qui peuvent venir d’un peu partout. La JSK ne doit pas payer à cause d’un, deux ou une centaines d’énergumènes. Il est vrai aussi que la sécurité dans les stades est à revoir. La violence existe dans tous les stades d’Algérie, elle est également dans la rue, nous la vivons quotidiennement dans les rues, sur les autoroutes… La JSK a représenté dignement l’Algérie, c’est le club le plus titré du pays, il faut la laisser continuer sa marche vers l’avant.
H. D.