Kerbadj : «Les entraîneurs étrangers exerçant en Algérie doivent faire preuve de retenue»

-«Le Mouloudia a été sanctionné par ses propres supporters»

Les critiques à l’encontre de la Ligue que vous présidez, la CFA et la CD-LFP continuent de fuser de partout, et ce, malgré les sanctions prises à l’encontre des présidents, joueurs et entraîneurs. Comment prenez-vous cela ?

 

Vous me connaissez très bien. Vous savez que je suis quelqu’un qui accepte la critique, surtout quand elle vient de gens sensés et honnêtes. Et là, ce n’est pas le cas. On dirait que tous les maux des clubs algériens sont causés par Mahfoud Kerbadj ! Un match nul à domicile, c’est la faute de Kerbadj, un arbitre omet de siffler un penalty, on accuse Kerbadj, la CD-LFP présidée par Hamid Hadadj annonce des sanctions, c’est aussi Kerbadj… j’ai peur qu’on me mette sur le dos l’affaire du train qui a déraillé à l’Hussein Dey !

Vous voulez dire qu’il y a une campagne contre vous…

Je n’irai pas jusque-là, mais, franchement, qu’ai-je  à voir avec la suspension de Gourmi ? Qu’ai-je à gagner ? Le joueur a critiqué l’arbitrage, il a été sanctionné, tout comme Lamouri Djediat ou Rebouh Haddad. Le huis clos lors du match MCA-USMA, qui l’a provoqué ? Moi ! Certainement pas. Le terrain a été bombardé de projectiles… heureusement que personne n’y a été blessé. Il faut arrêter ça. Que chacun assume ses responsabilités. Si les supporters du Mouloudia voulaient vraiment soutenir leur équipe face à l’USMA, si les Chnaoua se souciaient réellement de leur club, ils auraient évité de lancer des projectiles face à la JSK, car, comme tout le monde le sait, la sanction dans ce cas de figure est le huis clos. C’est pour dire qu’il est plus facile pour certains responsables de clubs, pas tous heureusement…et même entraîneurs et joueurs de critiquer la LFP, Kerbadj ou la CD-LFP que d’assumer leurs responsabilités dans un échec.

Quand vous parlez des entraîneurs et des présidents, à qui pensez-vous au juste ?

Vous savez, j’ai remarqué que les entraîneurs étrangers, notamment les Français, ont tendance à dépasser les limites. Ce sont toujours eux qui lancent des critiques acerbes à l’encontre des arbitres et des instances officielles. A ce propos, je tiens à  lancer un appel à tous les techniciens étrangers exerçant en Algérie : soyez dignes et contentez-vous de faire votre job. Respectez votre rang et votre statut. Vous êtes les bienvenus chez nous tout comme votre savoir-faire, mais, de grâce, un peu de respect pour la FAF, la LFP et aussi et surtout les supporters algériens.

Mais ils sont dans leur droit ! Pourquoi un Algérien peut-il critiquer les arbitres et pas un étranger ?

Je n’ai jamais dit cela ! Je dis seulement que ce sont généralement les entraîneurs étrangers qui s’attaquent aux arbitres et aux instances footballistiques algériennes. Et puis, je voudrais vous poser la question suivante : font-ils cela dans leurs pays respectifs ? Jamais. Je vous défie de me sortir une critique de Velud, à titre d’exemple, à l’encontre des arbitres français, de la FFF ou de la LFP française

Peut-être que les arbitres français sont bons et que les instances françaises sont irréprochables…

Vous croyez ? Comment expliquez-vous la sanction dont a écopé Leonardo au temps où il était DTS du PSG ? Les lois en France dans ce genre de cas sont les mêmes qu’en Algérie. On n’a donc besoin de leçons de personne, surtout pas de la part d’entraîneurs qui, en voulant fuir leurs responsabilités, accusent des parties qui ne sont pour rien dans leur échec. Goavec, entraîneur du MCEE, a daigné critiquer l’arbitre et même ma personne après la défaite de son équipe face à  l’USMA. Mais ce n’est pas moi qui ai raté le penalty ! Au lieu de s’en prendre à moi et à l’arbitre, il devrait déverser sa colère sur son joueur, ou son équipe… ou, s’il est courageux, assumer la responsabilité de la défaite, comme le font les grands entraîneurs.

Puisqu’on parle de sanctions contre les acteurs du foot qui critiquent les arbitres, qu’en est-il de l’affaire Hannachi ?

Hannachi est malade et on est de tout cœur avec lui. Je l’ai eu au téléphone il y a deux jours, il m’a semblé serein et reposé. J’espère très sincèrement qu’il va nous revenir très vite. Je crois que ce n’est pas du tout le moment de parler de sa sanction.

A. B. 

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