Pressé par ses supporters, le MCA est dans une mauvaise posture. Tarek Lazizi, l’ancien défenseur central international du Mouloudia, recommande vivement de gagner aujourd’hui au 20-Août-1955. Cela calmerait aussitôt les Chnaoua, se plaît-il à souligner.

CRB-MCA frappe à nos portes, comment le voyez-vous ?

C’est un derby, ce sera difficile pour les deux équipes, surtout pour le Mouloudia qui souffre après la défaite face à la JSK. Le MCA est obligé de réussir un bon résultat au 20-Août-1955 afin de calmer ses supporters qui sont en colère et l’ont fait savoir à travers les descentes qu’ils ont effectuées lors des entraînements. Le Doyen est dans l’obligation de l’emporter, seule la victoire pourra apaiser les Chnaoua.

A ce point…

Oui, d’ailleurs même le point du match nul n’arrangerait pas les affaires des Vert et Rouge s’ils veulent remonter au classement et jouer ensuite les premiers rôles. Il ne faut pas oublier que le MCA va enchaîner trois matches très difficiles d’affilée, puisqu’après le CRB, il affrontera l’USMA et l’USMH, des derbys explosifs, sans compter le CSC entre les deux. Donc, pour aborder la suite avec sérénité, le Mouloudia doit gagner au 20-Août-1955. Ce sera un match à 6 points.

Comment faisiez-vous à votre époque pour vous en sortir dans de telles situations ?

Il est vrai qu’on a vécu des scénarios pareils en notre notre temps, la différence est que les joueurs se parlaient entre eux, il y avait les enfants du club et la communication passait facilement. Quand on devait affronter le CRB ou l’USMA, on pensait surtout à l’intérêt du club. C’est de cette manière qu’on se tirait d’affaire. Et même si ça ne marchait pas, le public se montrait tolérant parce qu’il voyait qu’on se donnait à fond sur le terrain. Le public est connaisseur, il sait faire la part des choses.

Est-ce à dire que ce n’est pas le cas des joueurs actuels du MCA ?

A part un ou deux rares éléments, on ne voit plus des joueurs qui se soucient vraiment de leur club. Là, je parle en général, pas du MCA spécialement. De nos jours, on a l’impression que le joueur vient s’acquitter d’une besogne, il jouer son match puis s’en va. Quoiqu’il arrive, il perçoit sa paie et il se contentera de dire : on se rachètera au prochain match.

Pensez-vous que le MCA a les moyens de gagner au 20-Août-1955 et refaire le coup de l’an passé ?

Oui, au vu de son effectif, le MCA est meilleur que le CRB. Le Mouloudia a au moins 4 ou 5 éléments valeureux que le Chabab n’a pas. Ce samedi, le Mouloudia peut effectivement gagner le derby et provoquer le déclic qui le remettra sur les bons rails.

En quelques mots, où situez-vous le problème du MCA cette saison ?

Ce n’est pas aisé de libérer 15 joueurs et reconstruire une autre équipe. Il faut du temps et on n’en a pas au Mouloudia et ses supporters exigeants qui réclament le résultat immédiat. Personnellement, j’aurais préféré qu’on garde certains joueurs, à l’image de Metref, Bouguèche et Babouche. Voilà des cadres qui auraient pu régler pas mal de soucis et trouver la parade quand ça ne va pas. Jadis, il y avait moi, Meraga, Benali, Dob, Saïfi, Rahmouni, bref pas mal de chevronnés en mesure de prendre la parole et de s’adresser au public pour lui donner les explications qu’il réclame. Aujourd’hui, on a l’impression que chaque joueur joue pour son propre compte. Il n’y a pas de cadres susceptibles de parler pour tout le groupe.