Il est vrai que les autorités locales multiplient depuis quelques jours les campagnes de sensibilisation dans le but de calmer les gens, mais les Maliens ont manifesté leur grande inquiétude, et ils veulent tout savoir sur la propagation de ce virus. D’ailleurs, à chaque coin de Bamako, le sujet qui revenait le plus sur les lèvres, c’est Ebola. Hier, en sillonnant les ruelles de Bamako, on lisait sur les visages de la population une certaine inquiétude. «On est inquiets surtout avec les derniers cas annoncés par le ministère de la Santé. C’est vrai que le gouvernement est en train d’appeler au calme, mais on a un peu peur», a affirmé Boubacar, taxieur.
Le jeune Hamidou abonde dans le même sens : «Il n’y a pas encore de psychose, mais les gens sont inquiets et commencent vraiment à avoir peur. C’est un virus mortel et, d’après l’OMS, il ne faut pas prendre les choses à la légère, il y va de la vie des personnes.»
Cissé (biologiste) : «La peur est légitime»
Au cours de notre reportage, nous avons rencontré Cissé, un biologiste malien qui travaille dans un grand laboratoire à Bamako. Il nous a fait savoir qu’il connaît l’infirmier décédé récemment à cause d’Ebola. «Cet infirmier âgé de 25 ans a été contaminé par le virus Ebola après un contact avec un vieux patient guinéen qui est également décédé dans une clinique privée à Bamako. Personnellement, je prends tous les jours ma température, j’ai un peu peur, ce qui est légitime. Beaucoup de dispositions ont été prises par le gouvernement depuis l’annonce de ces décès, mais la vigilance doit être de mise pour éviter d’autres cas. Personnellement, là où je travaille, beaucoup de dispositions ont été prises dans le but de se prémunir», a relaté le biologiste malien.
Les Américains sont présents pour aider
La structure américaine CDC implantée à Bamako et qui est très active en matière de santé s’attelle depuis plusieurs jours à apporter son savoir et son expérience pour essayer d’accompagner les équipes maliennes mises en place par le professeur Sow. Beaucoup de tests sont effectués sur des personnes suspectes et, pour l’instant, les choses avancent bien et la population malienne essaye de bien gérer cette situation de crise. Il faut savoir que le Mali n’est pas un foyer d’Ebola et les cas sporadiques diagnostiqués ont été importés de Guinée Conakry.
«Ebola n’est pas une bombe atomique »
Pour un médecin malien, le virus Ebola n’est pas une bombe atomique qui va se propager en un temps record et tuer les gens : «Pour l’instant, on sait qu’Ebola se développe dans les zones forestières. On a vu au Liberia comment ce virus a commencé et comment la situation s’est améliorée ces derniers jours, car les gens, qui ont travaillé sur le sujet, ont réussi à faire reculer la propagation du virus. Il faut savoir que seul le temps pourra nous dire si ce virus va être endigué ou non. Ça dépend de beaucoup de facteurs», nous a fait savoir ce médecin spécialiste.
Tous les passagers sont contrôlés pour la fièvre et le lavage des mains est obligatoire
Dimanche soir, à notre arrivée à l’aéroport international de Bamako, Senou, nous avons constaté que des dispositions strictes étaient prises par les autorités maliennes à cause du virus Ebola. Tous les passagers passent par un appareil à infrarouge et ils doivent obligatoirement se laver les mains avec un produit désinfectant. Le décès de 4 personnes par le virus Ebola au Mali a mis le gouvernement en état d’alerte.
Même chose à l’hôtel Radisson Blu
En nous rendant hier à l’hôtel Radisson Blu, lieu de résidence des Verts durant leur séjour malien, nous avons constaté que des dispositions ont été prises par les responsables de l’hôtel. Ainsi, avant de pénétrer à l’hôtel, toute personne doit se laver les mains avec un produit désinfectant.
Les chambres des joueurs désinfectées
Pour les responsables de la FAF qui prennent très au sérieux ce virus, toutes les dispositions ont été prises à l’hôtel pour éviter sa propagation. A ce sujet, dans un cadre préventif, le vice-président de la FAF, Djahid Zefzef, qui a devancé l’EN au Mali, a demandé aux responsables de l’hôtel de désinfecter les locaux avant l’arrivée de la délégation algérienne.
K. H.