Feghouli : «Lors de mon premier match, Vahid m’a dit : ne me déçois pas !»

Dans une interview accordée à France Football, Sofiane Feghouli a fait certaines révélations. Dans cette synthèse, nous avons tiré quelques passages où il a évoqué plusieurs points. La deuxième partie de l’interview sortira dans France Football dimanche prochain.

«Guinée équatoriale : on est chevronnés, on sait à quoi s’attendre»

En premier lieu, Feghouli évoquera le changement de lieu du déroulement de la CAN 2015. Pour lui, même si l’EN s’était préparée à jouer au Maroc, toujours est-il que les objectifs ne changent pas et les conditions seront les mêmes pour tout le monde. «Le plus dommageable est le timing. Dans nos têtes, on s'était préparés pour jouer au Maroc dans un pays voisin et frère avec des conditions similaires, et la possibilité d'avoir nos supporters en masse. Il est vrai aussi que les conditions climatiques et la qualité des pelouses auraient été un plus certain pour notre style de jeu. On ira en Guinée équatoriale avec un état d'esprit de conquérant pour pouvoir aller jusqu'au bout. Je ne cherche pas d’excuse. Les difficultés seront les mêmes pour tout le monde. Maintenant, on est un groupe de joueurs chevronnés et qui sait à quoi s'attendre.»

 

«Deschamps : c’est bien de recevoir des éloges mais mon choix était déjà fait»

Le sélectionneur des Bleus aurait eu l’intention de convoquer Feghouli, il aurait confié à Adil Rami qu’il aurait pu le convoquer s’il avait patienté. «Tout d'abord, M. Deschamps est un grand entraîneur avec un énorme palmarès. C'est bien de recevoir des éloges, et cela fait toujours plaisir. Mais pour ma part, la question ne s'est jamais posée. Même si quand j'étais plus jeune, j'étais fan de Zidane, car il était le symbole de «notre» réussite. Il était un exemple en termes d'humilité. L'Algérie, c'est l'Algérie. Avec le temps, ce genre d’échos est revenu à mes oreilles, cela ne m'a pas perturbé. C'est l'Algérie, et cela a toujours été mon choix numéro 1. L'hymne national français ne me fait pas le même effet.»

«Ça sera la grande classe de gagner le titre de meilleur joueur africain»
«Cela fait quelques années que je suis dans cette liste. Il y a de grands joueurs. Ce serait vraiment la grande classe de le gagner un jour. Si je devais choisir, je prendrais un trophée collectif avec l'Algérie, comme une coupe d'Afrique ou un titre avec mon club.»

«J’ai pleuré après la défaite face à l’Allemagne, car il existait la possibilité de ne pas jouer un autre Mondial»

«C'était un match exceptionnel. On était à deux doigts de passer contre les futurs champions du monde. La Coupe du monde, depuis que je suis petit, c'est un rêve. C’est une pression incroyable de la jouer. Cela a été le meilleur moment de ma carrière. Et puis se dire que c’est terminé… Je suis quelqu'un qui intériorise beaucoup, et là, je n'ai pas pu me retenir. Je suis un homme... Le fait qu'il existe la possibilité que l'on ne rejoue pas un autre Mondial, c'est ça qui a fait que j’ai pleuré.»

 

«Si j’ai un conseil à donner à Fekir, c’est de gagner une place dans son club, et s’il se sent Algérien il sera le bienvenu»
«J'ai entendu parler de Fekir. Je ne l'ai pas assez vu jouer. Mais si le sélectionneur de l'Algérie a un intérêt pour lui, c'est qu'il s'agit d'un jeune de qualité. Si j'ai un conseil à lui donner, c'est de gagner sa place dans son club. Et s'il se sent Algérien de cœur, il sera le bienvenu parmi nous. Il sera alors accueilli comme nous l'avons tous été. Bougherra et d'autres anciens nous ont ouvert les portes. Si maintenant il ne se sent pas Algérien, on lui souhaitera le meilleur.»

 

«Nous sommes petits face à la BBC, mais notre force réside dans le collectif»

Une question qui a fait éclater de rire Feghouli, lorsque lui, Brahimi et Mahrez (BFM) ont été comparés à la BBC (Benzema, Bale, Cristiano Ronaldo). «Non pas du tout, je ne savais pas qu’on nous avait donné ce surnom. C'est marrant, on est des petits à côté de la BBC ! Après, il n’y a pas seulement qu’Yacine, Sofiane ou Riyad, c'est vraiment un collectif. On n'a pas de star majeure qui peut nous faire gagner un match à elle toute seule. Si on perd notre solidité collective, on redeviendra une équipe prenable et abordable. Il faut vraiment rester sur ces valeurs.»

 

«Halilhodzic gérait tout lui-même, avec Gourcuff, c’est de l’autogestion»

Prié de donner son avis sur les différences entre le dernier sélectionneur et l’actuel, Feghouli se montrera direct. «Cela se situe au niveau de la gestion humaine. Vahid Halilhodzic, il gérait tout lui-même et dans les moindres détails. Il avait la main sur tout. Avec Christian Gourcuff, c'est tout le contraire, c'est de l'autogestion de la part du groupe. Il y a plus de collaboration dans certaines décisions.»

Malgré des appels du pied des Algériens, Vahid Halilhodzic est parti…
«Je pense qu’on arrivait à la fin d'un cycle, c'était le bon moment pour tous de voir autre chose. Pour lui qui a accompli de belles choses avec l'Algérie, et pour nous aussi. Lui et nous on était arrivés à saturation. L'arrivée de Christian Gourcuff est bonne pour nous. Notre président de la Fédération a vraiment fait un bon recrutement. Pour le moment, ça se passe bien avec une nouvelle philosophie de jeu et d'autres consignes. On s'est qualifiés au bout de quatre matches à la CAN. J'espère que ça continuera et qu’on pourra donner du plaisir aux Algériens.

«Vahid m’a mis une pression terrible lors de mon premier match face à la Gambie»

Racontant une anecdote avec Vahid Halilhodzic, le joueur racontera son premier match auquel il a pris part avec Vahid. «C'est ma première sélection contre la Gambie en février 2012. Il m'a mis une pression de fou. Je venais d'arriver. Je ne m'attendais pas à ça. Je me disais qu’il allait me mettre à l'aise. Au contraire, il m'a pris seul et m'a répété : «Il ne faut pas que tu me déçoives. Je t'ai mis à la place de certains.» Cela n’a pas été facile. J'avais vraiment à cœur de lui démontrer que si j'étais là, c'était pour mon pays, et pas pour lui faire plaisir. Ce jour-là, ça s'est bien passé en Gambie, j'ai marqué, et on a gagné (2-1). Le début d'une belle aventure. J'étais fier d'avoir répondu présent.»

Synthèse Rachid Hamadi

 

Classement