La conférence de presse de l’entraîneur national, Christian Gourcuff, était riche en enseignements, le Français a fait en, sorte d’éviter les polémiques et a su répondre dans la plupart des cas aux questions des journalistes, mais à chaque fois il a eu recours à des réponses pleines de petites informations concernant ses choix et son système de jeu basé sur le 4-4-2 que la plupart ont du mal à comprendre malgré 6 matches déjà joués sous ses ordres cette année.

On sait tous que le technicien français a émis le souhait, depuis le premier jour de trouver un avant-centre capable de venir renforcer les rangs de l’EN, il avait clairement affiché cela bien avant de débuter son expérience, car il avait déjà décortiqué le jeu développé par l’équipe de Halilhodzic, et en comparant ce system au sien il a fini par arrêter une liste de postes à promouvoir, dont celui d’avant-centre, d’ailleurs depuis le début de la dernière campagne qualificative à la CAN, il a utilisé plusieurs joueurs dans cette position, et à chaque fois il a été déçu, que ce soit par la prestation ou par le comportement en dehors du terrain, les exemples sont là, et cela a mis le coach dans l’embarras, et le pousse à prévoir d’autres solutions, qui pourraient être internes. 

En méforme, Belfodil n’est pas prêt pour la CAN

L’une des premières mesures prises par Gourcuff à la tête de l’EN était la convocation de Belfodil, ce dernier était dans la liste noire des Verts arrêtée par Halilhodzic et à cause de cela il avait d’ailleurs raté le Mondial au Brésil.

Gourcuff, qui connaît très bien l’ancien Lyonnais, espérait bénéficier du talent de ce joueur mais il ne savait pas que son niveau a sensiblement baissé, d’ailleurs le constat a été vite établi, et ce, dès les premiers tests effectués au CTN après l’arrivée d’Ishak pour le premier stage, les événements se sont succédé très rapidement et Belfodil s’est retrouvé dos au mur, que ce soit dans son club ou en sélection où il a même perdu sa place et ne sera sûrement pas du groupe qui ira en Guinée équatoriale.

Bounedjah, son immaturité l’a éliminé

L’autre élément qui pouvait constituer une option de rechange dans ce poste, c’est le centre-avant de l’ES Sahel, Baghdad Bounedjah, ce dernier a eu sa chance et a même été incorporé contre l’Ethiopie, mais très rapidement Gourcuff a constaté que le joueur n’était pas encore prêt mentalement à intégrer son groupe, d’ailleurs cela était visible sur la pelouse, avec un jeu brouillant et un peu trop individuel, et vite il l’a payé cash, en ratant le match suivant au Mali qui pourtant pouvait constituer une occasion de se rattraper.

Ghilas, les fléchettes lui étaient destinées

L’élu du public ne pouvait être pour ce poste que Nabil Ghilas, l’attaquant évoluant en Liga, sous les couleurs de Cordoba, présentait le profil idéal pour être le remplaçant de Slimani en pointe, son gabarit, sa vitesse et sa combativité étaient des points forts qui pouvaient être exploitables, il a bénéficié de plusieurs faveurs de la part du coach qui a attendu que son joueurs soit en forme pour le convoquer, mais dès que celui-ci est arrivé, il a mis une grosse pression sur le staff technique et voulait coûte que coûte jouer, et sa mise à l’écart par l’ancien coach de Lorient l’a mis dans tous ses états, et il ne l’a pas caché, comme nous vous le révélions dans l’une de nos précédentes livraisons, une attitude qui n’a pas été du goût du pourtant très calme coach de l’EN, qui est revenu sur cet incident d’une manière indirecte lors de son point de presse, en évoquant les critères qu’il a arrêtés pour prendre une doublure. «Il faut prendre plusieurs paramètres en compte, dont la complémentarité, la capacité à se fondre dans un groupe, l’aspect mental, la capacité à surmonter la frustration due au fait de ne pas jouer titulaire. » Ce dernier critère évoqué par Gourcuff renvoyait directement à Ghilas et son attitude qui aurait grandement déplu au Français, et qui nous informe par conséquent qu’il ne ferait peut-être plus appel à ce joueur, écoulant donc l’un des derniers jockers qui lui restaient. 

Soudani-Slimani : l’impossible association 

Gourcuff et après avoir essayé toutes les variantes possibles en six matches, dont le duo Slimani-Soudani, a compris que dans son effectif, il n y avait pas vraiment un vrai attaquant de pointe capable d’être complémentaire avec Slimani, il a évoqué la mésentente qu’il y avait entre l’ancien Belouizdadi et l’ancien Chélifien, surtout quand ils sont sur la même ligne, avec un manque de coordination flagrant décelé en quelques minutes en 1^re mi-temps, c’est d’ailleurs l’une des raisons de l’échec des Verts dans ce match, qui devait être le match du 6/6 mais ni Soudani, ni Slimani n’ont été en mesure de montrer ce que Gourcuff attendait d’eux, c'est-à-dire une entente qui pourtant a déjà existé par le passé, au temps de Halilhodzic, mais dans un cadre tout à fait différent, à savoir le 4-2-3-1, où l’actuel pensionnaire du Dinamo Zagreb occupait le couloir gauche, et il arrivait même à trouver des failles pour marquer, mais tout cela a changé depuis le passage au 4-4-2, et l’installation de Mahrez sur ce couloir ou encore les prérogatives accordées à Brahimi, cela a rétrogradé Soudani comme doublure à Mahrez et le voilà maintenant qui va être promu comme remplaçant à Slimani, après l’impossibilité de trouver un vrai attaquant de pointe.

Mali, la défaite de tous les enseignements

Soudani a toujours joué dans ce poste que ce soit en A’ ou même à l’ASO, et ça ne sera qu’un retour aux sources, seul bémol, c’est qu’il va retrouver son poste de prédilection dans la peau d’un remplaçant, il lui sera en effet difficile de débuter un match dans les conditions actuelles, et il est presque évident que c’est Slimani qui sera aligné contre l’Afsud lors du match d’ouverture comme révélé par le coach, une situation qui déplaira à coup sûr au joueur de Zagreb mais qui n’aura pas un autre choix que d’accepter ce nouveau statut, en attendant peut-être du nouveau, d’une manière comme d’une autre, qui pourrait lui offrir la chance de redevenir ce qu’il était dans un passé très proche.        

S. M. A.