Geiger : «Feghouli et Brahimi peuvent faire gagner l’Algérie à tout moment»

Alain Geiger est au Maroc où il suit de près le Mondial des clubs qui s’y tient. Après la déroute de l’ESS, on l’a sollicité pour évoquer le parcours de son ancien club qui, selon lui, a manqué de gnac.

Comment avez-vous apprécié le match livré par l’ESS contre Auckland City ?

L’Entente a eu de la peine à rentrer dans le match, elle n’a pas trouvé le moyen de faire la différence malgré une possession du ballon en sa faveur. La partie offensive de l’équipe a manqué de percussion. Les Néo-Zélandais ont aussi leur mérite essentiellement puisé d’une grande volonté de bien faire, ils étaient hyper motivés, malheureusement, je n’ai pas senti cela chez les Sétifiens.

Hamar, le président du club, semblait en vouloir à son coach à qui il a reproché de n’avoir pas joué comme sait le faire l’ESS, quitte à perdre. Etes-vous de son avis ?

En tout cas, je m’attendais à voir une équipe ayant encore faim de victoires, dans la continuité de ce qui prévalait jusqu’au sacre africain. Finalement, j’ai vu une ESS sans beaucoup d’engagement, manquant de gnac. Il n’en fallait pas plus pour faire l’affaire d’un adversaire aussi teigneux.

Parlons un peu de l’Algérie. Que dites-vous du groupe dans lequel elle va concourir lors de la CAN 2015 ?

Lors des éliminatoires de cette CAN, l’Algérie a affronté des adversaires de moindre qualité. Là, avec le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Ghana, ce sera très relevé. Mais il ne faut pas perdre de l’esprit que l’Algérie s’est recadrée. Après une longue absence, elle a renoué avec la Coupe du monde à laquelle elle participe de manière plus régulière. Ce qu’elle a réalisé au Brésil a émerveillé plus d’un. Naturellement, cela en fait le grand favori de la prochaine CAN. L’Algérie est le leader africain actuellement, mais ce n’est jamais bien d’être dans cette position. Souvent, il est préférable d’évoluer dans la peau d’un outsider. Tout le monde attendra l’Algérie au tournant !

Qui, selon vous, devrait la menacer sérieusement ?

Je n’ai pas assez de connaissance des forces en présence sur la scène africaine, c’est pourquoi je suis d’avis à dire que tout se jouera d’abord au mental. Les formations les plus volontaires seront forcément mieux loties. Cela étant dit, tous les matches ne sont jamais faciles et si je dois absolument évoquer les principaux rivaux de l’Algérie, je parlerai volontiers du Ghana, du Cameroun, de l’Afrique du Sud et de la Côte d’Ivoire qui constituent de gros calibres.

Quels sont les joueurs qui vous séduisent au sein des Fennecs ?

Il y a évidemment Feghouli et Brahimi, ce sont deux joueurs capables de vous faire gagner des matches contre n’importe quel adversaire. C’est un poids dans l’équipe qui, par ailleurs, est bien équilibrée avec un bon gardien de but, ainsi qu’une défense et une attaque performantes. La sélection algérienne est comme les équipes européennes avec une masse athlétique qui impose le respect.

Un  mot sur le MCA, votre dernier club, qui vient de se faire éliminer en Coupe d’Algérie ?

Oui, j’ai vu ça. Quand j’ai quitté le Mouloudia, j’ai laissé l’équipe quatrième à quatre points du premier. C’est un club qui n’a pas de patience et où il y a une grande rivalité entre les dirigeants, des supporters qui interviennent… Cette saison, ils ont décidé de reconstruire avec Charef, ils n’ont pas tardé à changer de fusil d’épaule. Là, ils repartent avec Artur Jorge. En définitive, je suis tenté de dire que le MCA ne reconstruira avec personne !

Que faites-vous à présent ?

Après avoir drivé le MCA, j’ai décidé de prendre un peu de recul afin d’observer l’évolution du football à travers le monde. Entre-temps, je garde l’œil sur une bonne opportunité, pourquoi pas en Algérie. En tout cas, il est sûr que je reviendrai travailler dans votre pays.

H. D.

- «L’ESS a manqué de gnac»

- «Charef, Artur Jorge, le MCA ne reconstruira avec personne»

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