«Je suis très triste, je n’ai pas reconnu mon équipe. J’aurais voulu qu’on joue notre jeu, quitte à perdre par la suite, peu importe le résultat. Je suis vraiment très triste», nous a confié Hassan Hammar, qui n’a pas voulu trop s’étaler et a aussitôt filé, sans doute pour ne pas en dire davantage et fracasser son technicien sur une terre où un incident du genre aurait très certainement été amplifié de manière démesurée. Le président de l’Entente semblait tellement affecté que lorsqu’on avait aussi évoqué avec lui le comportement des Marocains, qui se sont ralliés aux Néo-Zélandais, il ne paraissait nullement outré, disant même : «Je m’en fiche !», avant de rappeler une nouvelle fois : «J’aurais voulu qu’on joue notre jeu !»
Que s’est-il passé ensuite entre les deux hommes ? On l’ignore pour l’instant, même si quelques personnes très proches du club nous ont laissé entendre que le courant passerait moins entre le président et son entraîneur. On argue à ce propos par le fait, vrai ou supposé, que la composante de l’équipe alignée samedi à Rabat aurait subi quelques modifications que Hammar n’aurait pas appréciées. S’achemine-t-on vers la séparation ? Ce serait aller très vite en besogne que de l’affirmer. On ne se sépare pas, sur un coup de tête, d’un entraîneur qui a récemment fait le bonheur des Algériens en général et des Sétifiens en particulier en brandissant la première Coupe de la Ligue des champions gagnée par un club algérien. Comme on ne songe pas aussi à se délester d’un coach qui a récemment rempilé et dont la séparation coûterait une fortune au club. Et le mot de la fin, on le connaîtra probablement au retour en Algérie où les langues pourront se délier, loin du Maroc et du match que l’ESS doit encore livrer et pour lequel la sérénité demeure recommandée. Peut-être qu’au final, il ne s’agissait que d’un coup de colère momentané d’un président, qui n’en est pas à sa première…
H. D.
Les Marocains sur les traces des Egyptiens…
On le sait, la rivalité sportive entre l’Algérie et l’Egypte est de notoriété mondiale. Le point d’orgue a été le match d’Omdurman où les deux pays ont montré combien ils pouvaient déborder du cadre sportif. Maintenant, il semble que les Marocains veulent succéder aux Pharaons.
Samedi passé, les Algériens ont été surpris de voir les Marocains prendre fait et cause avec les Néo-Zélandais d’Auckland City au détriment de l’Entente de Sétif, le club du pays voisin. Chaque fois que les joueurs d’Auckland City héritaient du ballon, ils étaient fortement soutenus par la petite masse de supporters marocains, qui ont bravé le mauvais temps pour faire témoignage de sympathie inattendue. Lorsque l’unique but du match a été inscrit, les gorges se sont décuplées pour l’accueillir en s’en délectant ou presque. Quand les Néo-Zélandais enchaînaient les passes, des «olé !» ont fusé des tribunes pour chambrer davantage les Algériens devenus subitement indésirables, comme en témoignaient par ailleurs les sifflets réservés systématiquement aux Ententistes chaque fois que la balle était en leur possession. Il y a eu aussi de la bassesse sortie des tribunes, lorsque plusieurs fois les Marocains se sont amusés à insulter le président de la République algérienne, dans des propos indécents et que la morale nous interdit de reproduire. Pas un officiel n’a osé prendre le micro pour un éventuel rappel à l’ordre…
Bien sûr, à la fin de la rencontre, plusieurs journalistes marocains se sont rapprochés de leurs homologues algériens pour se démarquer de la regrettable attitude des supporters, en expliquant qu’«ils ne représentaient qu’eux-mêmes». Cela est sans doute vrai quelque part, mais les faits sont là et les supporters algériens qui les ont endurés ne manqueront pas d’en parler au pays. On sait ce que donne, ensuite, le bouche à oreille et les versions parfois exagérées qui sont véhiculées… La prochaine confrontation algéro-marocaine s’est donné des chances de prendre les allures d’une grande explication. Les Marocains ont marché sur les traces des Pharaons.
H. D.