Intervenant hier sur les ondes de la radio RFI, le président Hannachi était revenu sur cette pénible soirée et la tragique disparition de son attaquant, le Camerounais Albert Ebossé. Sur les qualités humaines et sportives de son défunt joueur, Hannachi n’a pas tari d’éloges sur l’homme et le joueur que fut le regretté Ebossé «C’était un grand monsieur, un bon joueur. C’était quelqu’un qui respectait tout le monde. Je pense que le peuple algérien aimait Ebossé. Sa mort nous a rendus malades. Il m’appelait «papa» depuis qu’il était arrivé à Tizi-Ouzou. Il a été le meilleur buteur du championnat algérien. On comptait beaucoup sur lui cette année. Sa mort est arrivée subitement (suite à des débordements lors d'un match face à l'USM Alger, ndlr). Mais on garde de bons souvenirs d’Albert Ebossé. C’était vraiment quelqu’un de correct.».
«C’est faux, Albert n’avait de problème avec personne»
Sur le fait que son ex-joueur, aujourd’hui disparu, pouvait avoir des problèmes avec certains, Hannachi est catégorique affirmant sans ambages, «Non, aucun problème au niveau du club ou avec les supporters. Il lançait son maillot aux supporters à la fin du match. C’était quelqu’un de très intelligent. Lorsqu’il accordait des interviews, il faisait vraiment honneur à la JSK. C’était vraiment un gentleman. »
«Refaire l’Autopsie traduit un maque de confiance»
Interrogé sur les dernières conclusions contenues dans le rapport d’une autopsie pratiquée par des médecins camerounais qui affirment qu’Albert Ebossé a eu les cervicales brisées, Hannachi a réagi promptement pour couper court à la question et de marteler : «Non, non, non ! Je ne pense pas qu’ils aient refait l’autopsie. Elle a été faite à Tizi-Ouzou, en Algérie, par un organisme qu’on respecte beaucoup. Ce n’était pas bien de refaire l’autopsie parce que ça traduit un manque de confiance. L’Etat algérien a fait une autopsie le plus normalement du monde et a donné un peu d’argent. Nous, on doit continuer à verser le salaire (du défunt à sa famille, ndlr). Je pense que ce n’est pas bien ce qu’ils (l’avocat de la famille d’Albert Ebossé et le médecin mandaté, ndlr) ont dit lors d'une conférence de presse.
«Il est tombé dans le tunnel et je ne pense pas que le service d’ordre l’ait tabassé»
Le président kabyle, auquel il est demandé de répondre à la thèse selon laquelle Albert Ebossé aurait été passé à tabac en rentrant aux vestiaires, répond tout de go : «Il n’est pas rentré aux vestiaires ! Il est tombé juste au niveau du tunnel. […] Le service de sécurité était dans le tunnel. Je ne pense pas que le service de sécurité ait pu tabasser Albert Ebossé, alors que les agents l’aimaient. Il était ami avec tout le monde, y compris avec la police. Tout le monde l’adorait ! C’est impossible qu’il se soit passé des choses comme ça. » Sûr de lui, le président Moh Chérif Hannachi revient à la charge sur le même ton vif et assurant quand il lui est demandé si la famille d’Albert Ebossé va recevoir une compensation financière de la part de la JS Kabylie : «Oui, et c’est tout à fait normal. J’en ai discuté avec son père et avec le manager d’Ebossé. J’ai dit que le père doit désigner quelqu’un par-devant un notaire, qui récupèrera l’argent au consulat d’Algérie. […] Il paraît qu’Ebossé a une petite fille. On voudrait connaître ses héritiers. […] On en a discuté avec le manager plus de vingt fois, mais il n’a rien fait ».