Entre convaincre le pays initialement retenu de renoncer à ses menaces, ou aller fouiller dans d’autres endroits en Afrique, le cœur de Haytatpu a balancé, car d’un côté, il ne voulait pas mettre en péril son institution et sa souveraineté, de l’autre, il voulait coûte que coûte sauver la compétition phare de sa Confédération.
Il a fallu plus d’un mois pour que les choses bougent, et ce, dans le bon sens, la CAF a négocié avec plusieurs parties, avant de tomber d’accord avec la Guinée équatoriale avec tout le risque que ce choix pouvait comporter, mais Hayatou voulait tellement perpétuer la tradition et montrer au Maroc l’étendue de son tort qu’il s’est engagé dans un défi qu’il a juré de réussir.
Plus de peur que de mal
C’est donc le 17 de ce mois que le coup d’envoi de la CAN a été donné officiellement, les premiers matches se sont joués dans la ville de Bata, une ville qui a déjà abrité la CAN en 2012, les carences ne pouvaient donc pas exister là-bas, il a fallu attendre les rencontres du groupe B et C pour juger l’énorme travail effectué par ce pays, petit mais si riche et si capable qu’est la Guinée équatoriale.
Trafic contrôlé
Le 13 janvier dernier, lorsqu’on a rencontré le membre exécutif de la CAF, à savoir Hany Abourida, ce dernier nous avait déclaré qu’on ne pouvait en aucun cas exiger quoi que ce soit à la Guinée équatoriale qui a accepté de sortir la CAF d’un vrai pétrin, on s’attendait alors à un minimum, mais finalement et vu l’organisation qui a régné lors des 3 premiers jours de la compétition, on peut dire que le pays a relevé et réussi son défi, il faut dire que mis à part le problème d’hébergement qui continue de poser problème notamment à, Mongomo et Ebibeyin, l’organisation de la compétition s’est pas mal passée, on parle là des stades, puisqu’hier on a remarqué dès notre arrivée au stade que les autorités locales n’ont rien laissé au hasard.
Il n’y avait ni circulation ni problème d’accès au stade, la police équato-guinéenne a quadrillé le stade et les alentours, ne laissant pas les taxis s’approcher de l’enceinte, mais il faut dire que la population locale les a aussi bien aidées grâce à une discipline légendaire et irréprochable
Une fouille minutieuse même pour les journalistes
A notre arrivée au stade, on s’attendait à une anarchie, il faut dire que tout a été organisé à la hâte, que ce genre de choses étaient possibles, mais grande était notre surprise en s’apercevant que tout était bien ficelé. D’ailleurs, il fallait à chaque fois demander aux policiers la route pour accéder aux stade comme journalistes pour éviter les chaînes des supporters des 4 équipes, les cordons de sécurité étaient nombreux et inévitables, quelques mètres plus loin, la fouille commence par les bouteilles d’eau, les bouchons sont tous enlevés, et devant le portail, on vous demande de boire de cette eau devant leurs yeux, rien n’est laissé au hasard car Ebola fait plus peur que tout autre chose.
Le gel désinfectant pour tout le monde
Afin de s’assurer que toute personne accédant au stade est propre et ne porte aucun virus après tout contact corporel, du gel désinfectant a été pulvérisé sur les mains de toute personne se présentant devant les portails du stade de Mongomo, les Chinois qui ont pris tous les chantiers à l’intérieur du stade, notamment pour tout ce qui est électricité et réseau internet, et qui circulaient partout dans le stade ont même porté des masques, mesures préventives contre d’autres maladies transmissibles par l’air, ce qui n’est pas le cas d’Ebola.
Après le gel, et ce premier portail, les supporters doivent subir une nouvelle fouille sous les tribunes, et là, ils auront droit à une casquette et des ballons floqués du sponsor de la compétition, l’opérateur connu de la téléphonie mobile.
Le stade presque parfait
Ce dernier barrage enfin dépassé, le supporter peut enfin prendre place dans la tribune, les journalistes sont quant à eux orientés vers la tribune qui leur a été réservée, on l’avait déjà visitée, et elle était déjà prête, mais pas le centre de presse, mais grande était notre surprise en constatant que la nuit de dimanche à lundi aura servi à quelque chose, les travaux ont continué toute la nuit, et des tables et des chaises ont été mises en place dans cette salle, alors que dans la salle des conférences, il y a eu du nouveau par rapport aux difficultés de la veille, les micros sont devenus opérationnels, une sonorisation a été mise en place pour pouvoir enfin écouter les entraîneurs et les joueurs parler, sans qu’ils n’élèvent leur voix.
Le confort pour la CAF
Et comme il fallait s’y attendre, la CAF n’a pas oublié de préparer le terrain pour sa délégation, hier Hayatou et ses agents ont débarqué à Mongomo, et au stade on a remarqué que tout était prêt pour que la Confédération soit à l’aise, un salon VIP a été aménagé et a permis aux «fortes» dames de la CAF de prendre leur plaisir et d’assouvir leur soif et leur faim, les journalistes quant à eux ont eu droit à de l’eau et à des boissons gazeuses.
Une première réussie
C’est donc comme ça que la première journée de ce premier tour de la CAN dans le groupe C qu’abrite Mongomo est passée, une journée mouvementée mais tout s’est finalement bien passé, même la pelouse qui inquiétait plus d’un a tenu le coup, cela prouve que ce pays n’a pas perdu son temps depuis sa désignation le 15 novembre dernier par la CAF pour corriger l’erreur du Maroc, ils ont promis de tout préparer le 7 janvier, ils ont eu un peu de retard, mais l’essentiel c’est qu’ils ont pu tout préparer pour le jour J.
S. M. A.
Les commerces ont baissé rideau à midi
Quand le Tout-Mongomo déménage au stade
D’habitude, au lendemain du dimanche, jour du Seigneur, et des prières à Mongomo, la population retrouve son activité, les commerces s’activent et les gens bougent dans tous les sens pour gagner leur croûte, c’est le but de tout Equato-Guinéen, un peuple vivant dans la difficulté.
Hier matin on a donc assisté pour la première fois à cette activité, à ce brouhaha dans la ville, le mouvement des taxis était important et les banques et les administrations ont rouvert leurs portes, mais au fil des heures, on sentait l’atmosphère changer petit à petit, les voitures étaient de plus en plus colorées des couleurs des sélections du groupe C.
Les Mauritaniens étaient fiers de porter le drapeau algérien, les Sénégalais vivant en grand nombre dans ce pays, ont eu enfin l’occasion de crier leur fierté d’appartenir à leur nation, au même titre des Ghanéens qui étaient nombreux, alors que les Sud-Africains ont tablé sur leur fan club constitué en urgence.
A midi, et au moment où on voulait faire un peu de shopping, on a vite constaté que cela n’allait pas être facile, il faut dire que les locaux fermaient un par un leurs portes, et à chaque fois, on entendait les mêmes mots : «On va tous au stade, aujourd’hui c’est jour de foot.»
A la découverte de l’ambiance de la CAN
C’est donc grâce à cette CAN que la population de Mongomo a décidé de lâcher la routine, une nouvelle occupation est venue bouleverser leur quotidien, les habitants de la ville avaient tous envie de goûter à cette joie que procure le ballon rond, on les voyait se diriger à pied vers le stade, le tout dans un grand respect des lois et une discipline dignes des grandes nations du foot.
Un peuple discipliné et ordonné
Ce qui a attiré notre attention, à travers ce nombre important de supporters qui ont afflué au stade, et cette ferveur pour la balle ronde, c’est que tout s’est passé dans de bonnes conditions, avant de venir ici, les gens craignaient le désordre, vu que 2 mois n’étaient pas suffisants pour tout préparer et sensibiliser la population de l’importance de l’événement pour leur ville, mais ce qu’on a vu hier prouve que tout cela est inutile, car les habitants de cette petite et simple ville de Mongomo ont l’ordre et la discipline dans le sang, car à titre d’exemple, on les a vu faire des chaînes interminables de pas moins de 200 mètres pour avoir accès au stade, sans qu’un agent de l’ordre ne vienne les recadrer ou utiliser la force pour les organiser, cela nous a grandement étonnés et impressionnés, comme nous a impressionnés aussi la propreté de la ville qui reflète la mentalité et l’hygiène de vie des habitants de ce grand village, qui va parfaitement avec les exigences du football et des principes de la CAF, basés sur le fair-play.
La CAF débarque à Mongomo
Après avoir assisté aux premières journées des groupes de Bata et d’Ebibeyin, la CAF et tous ses agents ont debarqué hier à Mongomo.
Hayatou, El Omrani et les autres membres exécutifs étaient présents au stade pour suivre les deux matches du groupe C.
Aujourd’hui, ils se déplaceront, une nouvelle fois, cette fois à Malabo pour suivre les matches du groupe de la mort.