Biskri : «Nous ne retenons pas les leçons» Mehdaoui : «On a été trop gourmands» Ghimouz : «On a manqué de profondeur vers l’avant» Djelloul : «Notre erreur est d’avoir joué devant et se dégarnir derrière»

 

 

Biskri : «Nous ne retenons pas les leçons»

 

Pour Mustapha Biskri, la défaite reste une énigme pour lui, cependant il estime que le problème ne réside pas dans le match en lui-même mais dans la façon dont on prépare les compétitions.

«C’est difficile de dire pourquoi ça n’a pas marché, peut-être que les conditions en Afrique ça a perturbé le groupe. L’équipe n’arrive toujours pas à démarrer, j’avoue que c’est une énigme. Je pense que le problème réside dans le fait qu’on ne fait pas le bilan après les compétitions. A chaque fois c’est pareil, on joue des compétitions sans en tirer les leçons pour mieux avancer. Moi je pense qu’après chaque compétition, il faut faire des études sur tous les plans. Voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. Il faut savoir tirer les enseignements pour ne pas refaire les mêmes erreurs. A partir de là on peut préparer l’équipe pour les échéances à venir. Chose que l’Algérie n’a jamais fait et je pense qu’il est grand temps de se pencher sur ce sujet et faire en sorte de faire les analyses nécessaires après les compétitions afin de tirer les bons enseignements. Je pense que le fait qu’à chaque Coupe du monde ou coupe d’Afrique que nous jouons on n’a jamais travaillé pour tirer les enseignements et on retombe à chaque fois dans les mêmes erreurs, selon moi. Maintenant si on revient sur la défaite face au Ghana, je dirais que dans ce match nous avons montré un meilleur visage que lors du premier match face à l’Afrique du Sud. Dans ce deuxième match ça s’est joué sur un détail et on n’a pas eu de chance. Maintenant face au Sénégal, on n’a pas le choix, on doit prendre des risques et aller de l’avant. A mon avis le 4-4-2 mis en place par Gourcuff n’a pas été encore parfaitement assimilé par les joueurs qui ne s’y sont pas encore très bien adaptés, donc pour pas ne pas jouer le 4-2-3-1 face au Sénégal qui est une tactique qui nous convient mieux que le 4-4-2. Je pense que si nous jouons avec le schéma que connaissent les joueurs ça pourrait permettre à l’équipe de gagner son prochain match et se qualifier aux quarts de finale.»

K. H.

 

Mehdaoui : «On a été trop gourmands»

 

Abderrahmane Mehdaoui estime que l’Algérie s’est montrée trop gourmande en fin de match, ce qui lui a coûté ce but encaissé en fin de match.

«Ce qu’il faut dire c’est qu’on a été un peu naïfs. On s’est fait avoir comme des petits parce qu’on aurait quand même pu éviter ce but dans les temps morts. Peut-être parce qu’on avait oublié qu’un nul aurait pu nous rassurer davantage. Par contre, je pense que nous avons été pris par l’envie de gagner, ce qui nous a aussi permis de dégarnir un peu notre défense et d’aller chercher ce but qui aurait pu nous qualifier directement, finalement voilà dans le football tout peut arriver. C’est dommage parce que notre équipe a plus ou moins montré un meilleur visage que face à l’Afrique du Sud. Maintenant si on juge en comparaison du premier match, on pourrait dire que notre équipe a mieux joué. Mais si on la juge à travers le potentiel qui existe on est en train de passer à côté. L’équipe a mieux joué par rapport au premier match, les joueurs étaient mieux répartis sur le terrain, il y avait en place une bonne tactique défensive, car le fait de harceler le porteur du ballon a été bien fait pendant pratiquement tout le match. On s’est fait avoir à la dernière minute, là où une grande équipe ne se fait pas avoir. Je pense que les joueurs aurait dû se dire qu’il faut se contenter du nul et ne pas être trop gourmands. L’inquiétude maintenant c’est de savoir si on va passer ou pas. Cette question ne s’était pas posée au début du tournoi, à présent le tournoi nous met dans la réalité du moment qui dit qu’il faut faire attention et qu’on n’est pas encore cette grande équipe capable de tout bouleverser. Je pense que maintenant le match de vérité sera face au Sénégal. Je dois dire que cette équipe est prenable et pour nous ou ça passe ou ça casse. On doit savoir que toutes les équipes du groupe sont de gros calibres. Maintenait il faut une grande concentration, une grande débauche d’énergie et des efforts, de lucidité et d’intelligence car ça peut se jouer sur des détails. Il faudra donc aller bousculer cette équipe du Sénégal. A l’heure actuelle nous avons pris un coup derrière la tête, psychologiquement on n’est pas au mieux de notre état, il faudra donc sortir les véritables armes, si on possède l’arme nucléaire il faudra l’utiliser maintenant pour gagner face au Sénégal. C’est un match décisif, il ne faut pas se contenter des petites armes.»

R. H.

 

Ghimouz : «On a manqué de profondeur vers l’avant»

«Je pense que le match s’est joué sur un détail. Une erreur de replacement défensif nous a été fatale en fin de rencontre. Pour revenir à la rencontre je dirais qu’on a été trop prudents, ne prenant pas trop de risques offensifs. L’entraîneur a préféré renforcé le milieu de terrain afin d’empêcher l’adversaire de développer son jeu habituel. Il a réussi dans un sens mais un moment de déconcentration dans le temps additionnel a permis au Ghana de s’imposer grâce à Gyan, une faute partagée par Ghoulam et Medjani. On a manqué de profondeur vers l’avant, puisque Ghoulam a tendance à jouer sur les côtés en plus de ça Feghouli n’était pas dans son jour, il fallait le remplacer. Pour la prochaine rencontre contre le Sénégal, il faudra prendre des risques car si on veut passer on doit gagner», a indiqué le technicien algérien.

K. H.

 

Djelloul : «Notre erreur est d’avoir joué devant et se dégarnir derrière»

 

L’ancien entraîneur adjoint des Verts, Zoheir Djelloul, estime que la défaite face au Ghana a plusieurs raisons, entre autres il citera les aspects tactique, physique et de discipline tactique.

 

«C’est un peu le tout qui n’a pas marché. Si on compare avec le premier match on a mal joué et on a gagné, c’était un peu le hasard qui a voulu que nous remportions ce match. Lors du deuxième match, on a vu que Gourcuff a changé de système de jeu en 4-4-2 et a joué avec deux attaquants, mais l’application de la tactique sur le terrain n’était pas comme il fallait qu’elle soit, on était presque naïfs, on a flanché aussi sur le plan physique. Donc, notre équipe n’a pas montré son vrai visage. Je pense que l’erreur était 1- sur le plan tactique, 2- sur le plan physique et 3-sur la discipline tactique, les joueurs n’ont pas bien appliqué les consignes et rester concentrés au maximum jusqu’au coup de sifflet final. Dans les 20 dernières minutes, on a vu qu’il y avait un manque de concentration de la part de certains joueurs. D’autres ont déserté leurs postes puisqu’on attaquait avec quatre ou cinq joueurs et laissé le milieu vide, l’équipe adverse a profité de l’occasion avec une longue balle en profondeur dont a profité Gyan. Il a su profiter du manque de concentration et surtout de la mauvaise couverture de l’axe. Par la suite revenir dans les temps additionnels c’est quand même très difficile. Peut-être que l’entraîneur a pris un risque non calculé car si ce sont  vraiment les consignes du coach le fait que les joueurs soient partis devant et se dégarnir derrière ça sera une grosse erreur, parce que le plus important dans ce genre de matches est de ne pas perdre et nous on tenait le match nul. Je dois dire que cette défaite est un gros coup de marteau sur la tête, on n’a pas tiré les enseignements du premier match. Maintenant si on ne tire pas les enseignements des premier et deuxième matches pour essayer de fournir une bonne prestation face au Sénégal, je pense qu’on va passer à côté, mais j’espère que nos joueurs et le staff seront au rendez-vous. Nous allons jouer sur un grand terrain là où on peut développer notre jeu avec une meilleure pelouse. Il faut savoir aussi que l’état d’esprit du Sénégal est meilleur que le nôtre actuellement. Perdre à la dernière seconde vous fait prendre un coup sur le plan mental, ça va être très difficile pour le staff de remonter le moral des troupes, aussi il y a ce qu’on entend à gauche et à droite qu’il y a un petit malaise au sein de l’équipe entre les joueurs, j’espère que ce n’est pas le cas car ça peut créer une catastrophe. Pour le troisième match, tout le monde doit s’y  mettre corps et âme pour aller décrocher le billet, sinon ce sera un échec total. Mais en tant que technicien, je suis optimiste, je pense que l’Algérie peut remonter la pente, on a une équipe solide et des joueurs qui peuvent relever le défi, j’espère pour l’EN que le troisième match sera le bon.»

R. H.