A bord de l’avion affrété par la CAF, les camarades de Kevin Constant ont rejoint l’aéroport international de Mongomo pour prendre la place de l’équipe nationale qui avait vidé l’hôtel Akouakam et était sur la route pour rallier l’aéroport. Le pensionnaire du groupe D de la compétition aura un match à couperet à disputer demain face aux Aigles du Mali pour essayer d’aller chercher l’un des billets qualificatifs pour la suite de la compétition et tenteront donc de créer la sensation dans un groupe où rien n’est joué et où toutes les équipes sont classées à la même enseigne avec le même nombre de points. Dès qu’on est arrivés sur place, on a trouvé une centaine de supporters en train d’attendre désespérément l’arrivée des joueurs. Drapeaux, t-shirts et casquettes aux couleurs du Sily national, ces fans ont bravé la grosse chaleur qui a régné hier à Mongomo et attendaient de rencontrer leurs idoles qui sont en train de proposer une farouche opposition aux grosses écuries que sont le Cameroun et la Côte d’Ivoire dans ce groupe D. Il est 13h, l’avion se pose sur le tarmac de l’aéroport et les joueurs commencent à sortir un par un et se dirigent vers le hall pour se reposer un peu.
Haie d’honneur Peu avant l’apparition des joueurs, les supporters qui, faut-il le souligner, étaient très organisés, ont tenu à faire une haie d’honneur pour applaudir les leurs à leur sortie de l’aéroport, cependant, les responsables de la CAF se sont empressés de faire savoir à ces fans qu’il était strictement interdit de faire ainsi et qu’il fallait se disperser. C’était ainsi la déception et la stupeur du côté guinéen. Une fois les joueurs apparus dehors, c’était l’euphorie non, c’était l’hystérie la plus totale puisque Kevin Constant et Ibrahim Traoré sont les stars de cette équipe et ont été longuement acclamés.
Indésirables La Guinée Conakry a été l’un des tous premiers pays à être frappés de plein fouet par le virus dévastateur d’Ebola qui a fait des milliers de morts dans ce pays mais aussi au Liberia et au Sierra Leone. Cependant, les Guinéens se refusent cette étiquette d’indésirables et tirent leur motivation de ce paramètre pour puiser dans leurs ressources et aller enregistrer les meilleurs résultats possibles.
I. Z.
Ibrahim Traoré (attaquant Guinée) :
«Si on rencontre l’Algérie en ¼ de finale, on sortira un gros match»
L’attaquant vedette de la Guinée Conakry se montre confiant pour réussir une belle partie face au Mali et évoque une possible rencontre avec les Fennecs en quart de finale si les deux équipes parviennent à se qualifier.
Finalement, les choses ne se décantent pas dans ce groupe D, un commentaire ? Effectivement, c’est un groupe très relevé avec de grandes équipes sur le plan africain. On a joué deux matchs face à deux grandes nations du football et on n’a pas perdu. Maintenant, il reste une finale à jouer face au Mali. Ce sera sûrement le match le plus dur à négocier pour nous. On s’attend à un match difficile. Cependant, on prépare ce match sereinement, dans le calme et sans aucune pression. On sait ce qu’on a à faire durant ce match.
Avez-vous une idée sur les autres groupes ou peut être avez-vous suivi les matchs ? Oui, bien sûr j’ai une idée sur le déroulement de la compétition. A mon avis, tout le monde se vaut dans cette compétition puisque c’est serré depuis l’entame du tournoi. Aucune équipe n’est pour le moment qualifiée et tout se jouera lors de la dernière rencontre. Le niveau est élevé et tous les matchs sont compliqués à jouer pour toutes les équipes. Au final, il n’y a pas de favori.
Avez-vous une idée sur l’équipe nationale algérienne ? Oui, c’est une bonne équipe, les favoris de la compétition. Cependant, on voit qu’au fur et à mesure du déroulement de la compétition, les équipes se valent et aucune ne parvient à se détacher. L’écart s’est resserré.
Pensez-vous réellement que l’EN est la favorite de la compétition ? Avant oui, mais là les choses sont de plus en plus compliquées. Ils ne sont pas sûrs de se qualifier pour la suite du parcours. Il y a beaucoup d’équipes qui sont en difficulté et dans le même état d’esprit. Je pense que l’équipe qui parviendra à maîtriser ses nerfs aura le plus de chances d’aller au bout.
Pensez-vous à l’éventualité d’un Algérie-Guinée en quart de finale ? Bien sûr. On sait que c’est possible. Si ça se fait, ce serait une bonne chose pour nous. De toute façon, on a l’habitude de faire quelque chose pour battre les grandes équipes et là, on a affaire qu’à de grandes équipes. Donc, si on arrive à s’imposer et aller loin c’est qu’on l’aura mérité. Si on affronte l’Algérie, on fera tout pour faire un gros match et se qualifier.
Votre pays, c’est l’histoire d’une équipe indésirable dans la compétition. Comment gérez-vous ce statut ou plutôt ce fardeau ? Non, c’est vrai que le pays est touché par le virus Ebola mais on gère sereinement la situation. Pour nous, ce n’est pas un fardeau, c’est plutôt une motivation supplémentaire pour aller chercher le meilleur de nous-mêmes et faire le meilleur parcours possible. Je sais qu’on ne veut pas nous voir et que notre présence dérange. Le plus important, c’st qu’on est là, sans pression et qu’on fait ce qu’on a à faire.
I. Z.