Gourcuff : «C’est une finale, il faut gagner»

C’est un Christian Gourcuff plutôt serein et décontracté qui s’est présenté hier devant les représentants des medias, lors de la conférence de presse qui a eu lieu au centre de presse du stade de Malabo.

Après une séance d’entraînement la veille et une courte visite sur la pelouse en début d’après-midi, l’heure à 18h était aux bilans, une heure avant la dernière séance d’entraînement qui a eu lieu au stade Rebola.

D’emblée, le coach parle du match et de la manière de l’aborder, de ce qu’il va appliquer pour contrecarrer cette équipe du Sénégal. Avant de se rendre en Guinée équatoriale, il a déclaré qu’il se préoccupera beaucoup plus de son équipe et pas de l’adversaire. A-t-il changé d’avis ? Le coach en parle : «On va essayer de le faire (jouer le jeu habituel), après il y a aussi ici un adversaire pour nous contrarier, on a vu que les deux premiers matches étaient différents, face à l’Afrique du Sud et le Ghana, avec des issues differentes, donc pour l’approche du match il n’y aura pas de modification, sachant qu’ici c’est une finale, puisqu’on est dans l’obligation de gagner quasiment, donc il y a moins de calculs à faire, on  n’a pas calculé non plus pour le match contre le Ghana, mais il y a des conditions de jeu, qui font qu’on n’a pas la maîtrise qu’on souhaite.»

 

«Un match à Malabo n’est pas pire qu’un match à 17h à Mongomo»

Les conditions de jeu vont changer face au Sénégal, le match se jouera à Malabo sur une meilleure pelouse mais avec un taux d’humidité très important, le coach pense que les conditions ne vont pas être pires qu’à Mongomo. «Les consignes, c’est de jouer le mieux possible, pour les conditions, peut-être un peu plus d’humidité, franchement un match à 19h ici n’est sans doute pas pire qu’un match à 17h à Mongomo, vous parlez de l’état de la pelouse, c’est vrai que sur le terrain de Mongomo c’est très difficile d’assurer les premières relances comme je l’ai dit, et j’espère qu’ici on aura l’occasion  d’accélérer le jeu, à travers notre jeu de passes.»

 

«On est dans une position délicate» 

La pression est grande sur les épaules du coach, et sur l’EN, le Sénégal aborde le match en étant plus tranquille et dans de meilleures conditions. «La pression je ne sais pas, mais la position est favorable pour eux. J’aurais aimé faire un nul contre le Ghana que de concéder ce but à la dernière seconde, on est dans une position délicate.»

 

«Soudani est différent de Slimani, mais il peut apporter sa qualité»

En ce qui concerne Islam Slimani, le coach annonce qu’il sera non seulement absent pour le match face au Sénégal mais aussi pour le prochain, et ce comme révélé par nos soins le jour de l’annonce de sa blessure, le coach mettra tout sur Soudani, dont le jeu est différent, mais qui a des qualités que l’EN pourra exploiter. «Slimani a une élongation, les délais de guérison, même si les conditions sont favorables, ça risque d’être court pour le week-end prochain, c’est hypothétique, mais on laissera le temps au temps, maintenant il vaut mieux bénéficier de toutes ses armes, l’absence d’Islam est un handicap, par ailleurs on a des attaquants qui ont des profils différents, on doit évidemment mettre les joueurs dans de meilleurs conditions pour qu’ils expriment leurs points forts et leurs qualités, donc Ishak Belfodil est différent d’Islam Slimani, qui est lui-même différent de Soudani, maintenant chacun peut apporter sa qualité individuelle dans ce registre.

 

«On aspire à un niveau de jeu supérieur»

L’EN et son costume de favori dérangent de plus en plus le coach, l’étiquette du favori est-elle si lourde à porter ? «Pas dans le travail quotidien, après nous ce qu’on veut c’est de montrer un meilleur visage que ce qu’on a fait lors des précédents matches, on a vu dans les qualifications, qu’à domicile notamment on a fait des matches très intéressants, il y a des explications pour les prestations en demi-teinte, contre le Ghana, le fait de concéder le but à la dernière minute change aussi complètement l’analyse qu’on peut faire du match, et le but change complètement les appréciations. De toutes les manières, on aspire à un niveau de jeu superieur, c’est la seule pression qu’on se met, après le reste, on ne peut pas maîtriser les commentaires, ça a beaucoup parlé, mais moi c’est la qualité de jeu qui m’intéresse, pour faire une compétition qui correspond aussi à mes ambitions.»

 

«Bentaleb a stabilisé le milieu contre le Ghana, je suis content de sa prestation»

A la question de savoir s’il compte jouer avec plus de joueurs offensifs, le coach explique que même s’il met un milieu avec des consignes offensives ça change complètement la donne, il n’oublie pas d’encenser le grand match de Bentaleb dans deux registres différents. «D’abord, un joueur n’a pas une étiquette, par exemple si je mets Aïssa au milieu du terrain il ne sera pas défenseur, on a joué en 4-4-2 depuis que je suis là, mais avec des profils différents, maintenant je suis très content de l’expérience de Nabil comme milieu gauche contre le Ghana, car ça a stabilisé le milieu du terrain, et le problème qu’on a eu contre l’Afrique du Sud notamment dans le frein au milieu on ne l’a pas eu contre le Ghana, après évidemment ce sont des profils différents, on a des milieux extérieurs qui font les débordements, on n’a pas joué contre le Ghana pour faire le nul, d’ailleurs c’est Nabil qui a eu les deux occasions très nettes qu’on aurait pu concrétiser, pour le reste, un match on le joue pour le gagner, et on prépare l’équipe pour qu’elle soit la plus compétitive, et ce n’est pas avec plus d’attaquants qu’on a la chance de gagner.»

 

«A Mongomo, même Messi ne réussira pas»

Le jeu offensif a été sévèrement critiqué et lorsqu’on pose une question sur ça au Breton, il a presque envie de s’emporter, mais garde tout de même son sang-froid pour répondre. «Le problème qu’on a eu face à l’Afrique du Sud est un problème, principalement défensif, au niveau de la récupération au milieu du terrain, des freins ; dans un premier temps, on s’est fait contrer face à l’Afrique du Sud, pour avoir vu le match du Sénégal eux, cette équipe causera beaucoup de problèmes à d’autres équipes dans ce registre-là, après sur le jeu si vous allez sur le terrain de Mongomo, essayez de faire 3 passes, à une touche de balle, même Messi je crois qu’il aura du mal à le faire, et la différence avec les matches à Blida, là on pouvait prendre le temps d’avance sur l’adversaire, et ça c’est fondamental.»

 

«Le Sénégal, une équipe avec des qualités athlétiques énormes»

Quand Gourcuff parle du Sénégal, il met toujours en valeur ses qualités athlétiques et physiques, ça nous donne un avant-gout de ce qui sera son plan de bataille aujourd’hui. «Concernant le Sénégal, j’ai eu l’occasion de les voir déjà avant la compétition, c’est une équipe qui a une jeune génération de joueurs qui jouent aussi dans les grands clubs européens, et qui ont des qualités athlétiques hors normes, de puissance  et ce dans tous les secteurs de jeu, on savait que cette équipe est redoutable dès qu’on a su le tirage au sort et ça s’est confirmé avant ce match.»

 

«Bougherra a un impact sur le groupe»

Bougherra est revenu fort et a gagné une nouvelle fois une place de titulaire, le coach en est ravi, et il l’exprime : «Madjid fait partie des cadres de la sélection, sa présence est importante sur le plan mental, et ce n’est pas rien pour une sélection, mais pas seulement sur le plan mental, car il a montré l’autre jour contre la Tunisie lorsque j’ai fait appel à lui en 2e mi-temps, que sur le terrain ausi il pouvait nous apporter son expérience,  et sa rage de vaincre aussi, il a de l’influence sur tous les joueurs, il est très respecté par l’ensemble du groupe, et il a forcément un impact sur l’équipe», l’encense-t-il.

S. M. A.

 

 

Le coach impatient de voir Gassama, mais après le match

A la question d’un de nos confrères sénégalais sur l’un des anciens joueurs du coach à Lorient, à savoir Lamine Gassama, concernant une possible rencontre entre les deux hommes, le coach répond en évoquant de bons souvenirs : «Je l’ai fait venir à Lorient de Lyon, c’était une bonne recrue, je serai ravi de le revoir après le match, car pendant le match…», dira-t-il.

 

 

 

«Avec Giresse, ce n’est pas la guerre»

Gourcuff avoue qu’il a rencontré Giresse, le coach du Sénégal, mais leur rencontre a eu lieu avant l’entrée en lice de l’EN dans cette CAN, il reconnaît son admiration pour l’ancien international français et demande à ce que le face-à-face ne soit pas comparé à une guerre : «On s’est croisés dans les couloirs, on jouait l’un après l’autre, j’ai eu l’occasion de le féliciter pour sa victoire contre le Ghana, les techniciens ne sont pas en guerre les uns contre les autres, en plus c’est un compatriote, et j’ai beaucoup d’admiration pour le joueur qu’il était, il n’y a aucun problème, après chacun fait son job et essaye de préparer son équipe pour gagner, il n’y a aucun souci de ce côté-là.»

 

 

S. M. A.    

 

 

 

 

 

 

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