Même si les hommes du sélectionneur Christian Gourcuf n’ont pu à aucun moment se hisser à la hauteur de leur prestige de favori en puissance, il reste qu’ils ont bien bataillé, tels des lions, pour venir à bout d’une équipe sénégalaise, vulnérable en défense. L’Algérie est passée, du coup, à la deuxième position du groupe. Elle devra affronter en prévision du prochain tour le leader du groupe C. L’équipe nationale sera fixée ce soir au terme des matches du groupe D en clôture de la phase des poules. Si dans la première période les coéquipiers de Bougherra ont su maîtriser le jeu profitant de la passivité d’une équipe sénégalaise dont un nul lui suffisait pour assurer sa place dans la liste des huit nations animatrices des quarts de finale. La deuxième période aura été plus difficile pour les « nôtres » sachant que les Diouf et consorts mettaient la pression pour revenir au score.
Un premier half largement favorable aux Algériens
Dès le coup d’envoi de la première période donnée par l’arbitre mauricien Seechurn, crédité d’une prestation correcte, les Verts ont affiché leurs ambitions. Deux minutes à peine après le début, Sofiane Feghouli rate lamentablement l’ouverture du score. Se présentant seul face au gardien Coundoul, le pensionnaire du FC Valence a failli dans le dernier geste. Grosse déception dans le camp algérien. Mais c’était un signe des grandes ambitions de l’Algérie de gagner le match. Chose qui s’est confirmée à la 11e minute quand l’excellent Mahrez est parvenu à donner l’avantage aux Verts. Suite à un coup franc bien botté par Mandi, Mahrez sort du dos des défenseurs sénégalais avant d’aller battre de près et facilement le keeper du Sénégal. C’est l’explosion de joie. L’équipe est totalement libérée. Elle ne pouvait espérer un meilleur scénario. Soudani, titularisé pour la circonstance en raison de l’indisponibilité de Slimani (blessé), a failli donner l’estocade sur un tir puissant (21’). Sentant le danger, l’adversaire desserre l’étau et tente de porter le danger dans le camp algérien. Une réaction qui aurait pu donner ses fruits si Sadiou Mané (22’) et Papy Djilobodji (32’) ont su exploiter les opportunités qui leur ont été offertes. L’occasion la plus dangereuse des Sénégalais est intervenue dans les arrêts de jeu (45’+2) quand Idrissa Gueye a vu son tir à l’intérieur des six mètres repousser par un Bentaleb héroïque. Les deux protagonistes rejoignent leurs vestiaires respectifs avec ce petit avantage au score pour l’Algérie.
Les Lions pressent, Bentaleb libère les siens
Et comme il fallait bien s’y attendre, l’Algérie est revenue en deuxième mi-temps avec des orientations tactiques différentes. Les Medjani et consorts font en sorte de gérer le score favorable pour leur qualification, non sans procéder par des contres dangereux. Les Lions mettent la pression. La défense algérienne résiste parfaitement. Sadio Mané, encore lui, rate de peu l’égalisation après un retrait millimétré de Badji (60’). Mais le danger provient des capés de Gourcuff. Ceux-ci loupent une belle opportunité de tuer le match par Taïder d’un tir puissant à l’intérieur de la surface repoussé par un défenseur alors que la balle prenait le chemin des filets (75’). Les Verts sont à moins d’un quart d’heure de la qualification. La tension monte crescendo. L’adrénaline aussi. L’on appréhendait le scénario du Ghana. C’était sans compter sur Bentaleb, auteur d’un match plein. Sur une passe lumineuse de Belfodil, Feghouli hérite du ballon avant de le remettre sur Bentaleb qui adresse à la limite des 20 mètres un bolide corsant ainsi la marque. L’Algérie mène par 2 buts à 0 à quelque huit minutes de la fin. Le sort du match est scellé, les jambes sénégalaises sont coupées. Un état de fait confirmé par les ratages de Diouf et Badji. L’Algérie jouera bel et bien les quarts de finale. La course vers la consécration se poursuit.
Le trophée n’est plus un mirage
A la faveur de cette qualification acquise avec les tripes dans une poule extrêmement difficile constituée des gros poissons du continent (Afrique du Sud, Ghana et Sénégal), l’équipe d’Algérie a montré qu’elle a le potentiel requis pour briguer le sacre final. Evoluant dans des conditions difficiles à Mongomo et sous une terrible pression devant les camarades de Sadio Mané, les Verts ont su tirer leur épingle du jeu. Ils se sont distingués par un comportement digne des grandes équipes. Ils affichent le profil d’un favori en puissance. Le scénario de 1990 où l’Algérie a remporté son unique sacre continental se profile à l’horizon. Le rêve est désormais permis.
Stade de Malabo, Affluence moyenne, temps relativement chaud et humide, arbitrage de Mauricien Rajindraparsad Seechurn assisté d’Angesom Ogbamariam (Erythrée) et Zakhele Thusi Siwela (Afrique du Sud)
Buts : Mahrez (11’), Bentaleb (82’) Algérie.
Averts. : Taïder (51’), Mbolhi (78’) Algérie. Badji (66’), Diouf (41’), Souare (81’) Sénégal.
Algérie : Mbolhi, Mandi, Ghoulam, Medjani, Bougherra, Bentaleb, Taïder, Feghouli, Soudani (Belfodil 80’), Brahimi (Lacen 71’), Mahrez (Kashi 90’+2)
Ent. : Gourcuff.
Sénégal : Coundoul, Djilobodji, Mbodji, Sané, Mbengue (Souare 29’), Badji, Guèye, Kouyaté, Diop (Papiss 53’), Mané (Ndoye 65’), Diouf.
Ent. : Giresse.