Comment avez-vous trouvé l’Algérie face au Sénégal ?
J’ai vu une équipe très forte. J’avais entendu dire que la sélection algérienne avait des problèmes physiques et, là, j’ai été surpris de voir ses joueurs finalement très bons sur le plan athlétique et très costauds même. Le collectif algérien a remporté la majorité des duels et s’est imposé largement. Très tôt dans le match, Feghouli s’était déjà retrouvé seul devant le gardien. Par la suite, sur une longue ouverture de Bougherra, Mahrez a ouvert la marque. D’ailleurs, pour moi, Mahrez a été l’homme du match.
Votre choix est celui de la CAF, qui l’a également élu meilleur joueur de la partie…
En plus, à la dernière minute, il a fait une accélération au milieu de terrain extraordinaire. Il a été omniprésent. Il y a également un autre joueur qui était présent, c’est Bentaleb. C’est lui qui a inscrit le deuxième but, c’était mérité.
Peut-on dire que l’Algérie a maintenant retrouvé son rang de mondialiste ?
Vous savez, la Coupe d’Afrique et la Coupe du monde sont deux compétitions différentes avec des critères différents. C’est difficile de comparer. La CAN n’est jamais simple, c’est un peu comme pour les équipes championnes du monde qui enchaînent ensuite un championnat d’Europe. Il y aussi de gros adversaires et, là, c’est en Afrique avec toutes ses difficultés. Moi, il y a quand même une chose qui m’a plu.
Laquelle ?
On a senti chez les Algériens la sérénité d’une équipe qui a joué la Coupe du monde. Le vécu du Mondial a joué en faveur de l’Algérie. On n’a pas vu ça chez les Sénégalais, qui ont eu de la fougue, certes, mais beaucoup d’incohérence. J’ai trouvé plus de maturité chez l’équipe algérienne.
L’Algérie a aussi répondu dans les duels aériens face aux géants sénégalais, ça vous a surpris ?
Ce n’était pas simple, effectivement. Les sénégalais ont beaucoup usé du jeu aérien, avec des remises de la tête, des deuxièmes ballons dans les 16 mètres. Et là, des bales auraient pu retomber dans des pieds sénégalais et faire mouche. Mais, d’un autre côté, il y avait une très bonne défense derrière. Bougherra a bien tenu le match. Les défenseurs ont été au contact dans le jeu aérien, dans tous les duels en fait. C’était un match très complet, car, en plus des arguments physiques, il y avait aussi la maîtrise du ballon. On a vu que l’Algérie était mieux en place et gardait le ballon plus que le Sénégal.
Au moment où on vous entretient, l’Algérie ne connaît pas encore son adversaire en quart de finale. Ce pourrait être la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la Guinée ou le Mali, qu’est-ce qui serait le mieux pour les Verts ?
Le mieux serait d’avoir le Mali. C’est, entre guillemets, une équipe un peu plus facile. De toute manière, c’est un quart de finale, avoir telle ou telle équipe n’est pas un avantage en soi. A ce niveau de la compétition, les matches sont serrés, ça se joue à 1-0, ça peut basculer à tout moment. Et puis c’est un tournoi, ce n’est pas parce que vous avez bien joué l’autre jour que vous serez mieux en jambe ou meilleurs mentalement. Il y a l’incertitude du tournoi, chaque match est un match de coupe. Il faut aussi de la chance et de la réussite.
H. D.
André Ayew : «Faut pas s’enflammer»
Héroïques Ghanéens ! Menés 1-0 par l’Afrique du Sud en première mi-temps lors de la troisième journée des matchs de poule de la CAN 2015 dans le groupe C, les Black Stars ont réussi à renverser la vapeur (2-1) pour finalement obtenir leur ticket pour les quarts. Auteur du deuxième but ghanéen, André Ayew savoure. «On gagne ce match avec les tripes, la détermination, avec beaucoup d’envie», a d’abord expliqué le Marseillais au micro de RFI, avant de se calmer. «On doit rester sereins et ne pas s’enflammer parce que ce n’est que le début de la compétition. Il faut savourer, mais ce n’est pas la fin. On sort d’une poule très compliquée, alors on peut être très fiers de nous et on va essayer d’aller le plus loin possible.»
Mamadou Niang : «Un sélectionneur à côté du sujet»
Mamadou Niang n’est pas du tout tendre avec Alain Giresse après l’élimination des Lions du Sénégal. Sur Twitter, il a lui aussi fustigé Giresse. «Soyez fiers de nos Lions mes frères sénégalais, ils se sont bien battus, mais ne peuvent rien contre les choix d’un sélectionneur», a écrit l’ancien Marseillais avant de lancer : «Un sélectionneur à côté du sujet pendant cette CAN (pas de Demba Ba, une défense à 3 qui ne sert a rien du tout, la sortie de S. Mane) pffff.»
Quant à Amara Traoré, ancien sélectionneur du Sénégal, il prône la continuité. «C’est une équipe très jeune qui regorge de bons joueurs. Les gosses que j’ai vus à l’épreuve ont du talent et de la hargne de vaincre. A les voir jouer, on sent qu’ils en voulaient, mais ils ont perdu», a lancé le coach, invité sur le plateau de la Télévision Futurs Médias avant d’ajouter : «Je sais ce que c’est une défaite. Au retour de Bata, on a souffert. Ce soir, les joueurs ne vont pas fermer l’œil. Ils ne dormiront pas de toute la nuit, car ils ont mal, très mal. Rien n’est plus pénible que d’être éliminé lors d’une compétition, surtout dès le premier tour. Il ne faut pas éclater l’équipe. Non, on ne doit pas changer cette équipe. Il y a juste quelques aménagements à faire, certes, mais cette équipe peut donner des résultats. On doit renouveler notre confiance à ces jeunes qui ont de beaux jours devant eux.»
Kouyaté : «Ça fait mal au cœur»
«On rentre avec une grosse tristesse. Ça fait mal au cœur parce qu’on ne s’attendait pas à ça», reconnaît Cheikhou Kouyaté, interrogé par RFI. «On a mal commencé cette rencontre. On a trop pensé à un match nul. On n’était pas venu aujourd’hui pour gagner ce match. On a hésité entre attaquer et défendre», regrette le milieu de terrain sénégalais. «On a encaissé un but très tôt dans ce match. C’est ça qui nous a déstabilisés. Après, il a fallu courir derrière le score. La déception est énorme.»
Cédric Mongongu : «On a à cœur de battre le Congo»
Habitués aux qualifications étriquées, les Léopards savent que ce sera un match particulier face à leurs voisins du Congo-Brazzaville, le 31 janvier à Bata. «Ça nous fait bizarre d’affronter le Congo. Je crois que c’est la première fois que ça nous arrive en quarts de finale. En plus, on va jouer contre notre ancien sélectionneur, Claude Le Roy. On a à cœur de gagner ce match. Lors du premier match contre la Zambie, ça s’était bien passé, si on excepte le but qu’on a encaissé. Mais depuis notre match face au Cap-Vert, on n’a pas été bons. On va devoir beaucoup travailler à l’entraînement pour corriger tout ça», a indiqué Cédric Mongongu, le défenseur congolais.
Habib Beye : «La supériorité de l’Algérie a été évidente»
Habib Beye, ancien défenseur sénégalais et consultant pour Radio Foot Internationale, a livré son explication sur la défaite des Lions de la Téranga 2-0 face à l’Algérie : «Cette équipe d’Algérie était supérieure sur le papier, en termes d’expérience et de certitudes. Ils disputent cette CAN après avoir joué un huitième de finale de Coupe du monde. Certains Algériens évoluent dans de très bons clubs. Les Sénégalais n’ont rien à leur envier à ce niveau-là. Mais, en termes d’expérience, ils sont inférieurs. Sur ce match, la supériorité de l’Algérie a été évidente.»
William Gallas : «Giresse n’a pas été à la hauteur»
L’ancien international et ex-capitaine de l’équipe nationale française de football, William Gallas, dit ne pas comprendre les choix de Giresse : «L’entraîneur a changé de tactique et de joueurs. Vu la compétition, cela a été une grosse erreur de la part du coach. On ne peut pas faire tourner son effectif dans ce genre de compétition. On le fait quand on est qualifié. A partir du moment où l’on n’est pas qualifié, vous devez faire jouer les mêmes joueurs, sinon ils peuvent être déboussolés. Ça peut aussi renvoyer un mauvais signal au groupe. Je pense qu’après la victoire sur le Ghana, le Sénégal pouvait aller très loin. Malheureusement, cela a été une erreur de l’entraîneur de faire tourner (son effectif). Vous ne pouvez pas faire tourner l’équipe pour faire plaisir aux joueurs. La preuve, malheureusement, le Sénégal ne s’est pas qualifié. L’entraîneur n’a pas été à la hauteur.»
Lamine Sané : «C’est un désastre pour nous»
Lamine Sané a dit toute sa déception et exprimé ses regrets en conférence de presse : «C’est une très grosse déception. On était leaders avant ce match et on se retrouve éliminés à la fin. C’est très triste parce que cette année on avait l’équipe pour faire quelque chose. Mais encore une fois on trébuche sur la dernière marche. Il y a eu un manque de communication et il y aurait pu avoir des buts évitables. On prend deux buts et c’est malheureux pour nous. On a beaucoup de regrets parce que la compétition s’arrête ici pour nous. C’est un désastre pour nous.»
Bacar Dia (ancien ministre sénégalais) : «La fédération doit démissionner»
L’ancien ministre des Sports, Bacar Dia, pense qu’on se focalise trop sur l’entraîneur de l’équipe national de football, Alain Giresse. Réagissant sur les ondes de la Rfm après la défaite des «Lions», il déclare que la Fédération sénégalaise de football (Fsf) doit tirer les leçons de cet échec et ne pas chercher un bouc-émissaire. «L’entraîneur a été choisi par des gens qui sont en train de cumuler des défaites. C’est à la fédération de prendre ses responsabilités et démissionner, surtout que ce sont les mêmes qui sont là depuis des années. Ils ne doivent même pas attendre d’être démis», dit-il.
Florentin Pogba rentre à Saint-Etienne
Florentin Pogba était à l’Etrat hier lundi puisqu’il a, semble-t-il, quitté la CAN pour rejoindre l’équipe de Christophe Galtier. Le défenseur guinéen est revenu à l’ASSE qui est en souffrance depuis le début de cette CAN. Cette arrivée ne sera toutefois pas profitable pour l’instant aux Verts puisque le Stéphanois de 24 ans est rentré sur blessure. Il était sorti suite à un claquage au cours de la rencontre contre le Cameroun samedi dernier avant la pause. Il doit effectuer des examens pour connaître la durée de son indisponibilité pour laquelle on évoque une période de 4 semaines en attendant la confirmation du club.
Finke clashé par les journalistes camerounais
On connaît des entraîneurs français qui auraient bien du mal dans certaines conférences de presse durant des CAN. Celle des Camerounais, ce mardi, valait ainsi beaucoup plus par ses questions que par ses réponses. Des questions ? Plutôt envers Volker Finke, le sélectionneur du Cameroun, qui a subi des attaques en règle en conférence de presse pour ne pas avoir utilisé Clinton Njié, l’attaquant lyonnais devenu l’attraction numéro 1 du pays. Il est reproché à l’entraîneur de laisser le joueur sur le banc en raison d’une altercation qu’il aurait eue avec Stéphane Mbia. Première question pour Finke : «Vous acceptez tout ce que votre capitaine vous demande ?» Réponse de l’Allemand : «C’est une question bizarre, c’est moi qui décide...» «Vous n’avez pas répondu», s’irrite alors un confrère. Finke s’emporte, rappelle ses vérités. «Faut pas bavarder ! C’est moi qui fais l’équipe, vous faites beaucoup de bruit dans vos papiers, mais je ne fais pas un vote pour savoir qui joue. J’ai préféré Salli et Moukandjo qui ont fait de très bons matches. C’est tout. Je travaille tous les jours avec les joueurs, je crois que je les connais.» Un confrère se lâche. «Vous savez que le peuple camerounais vous déteste. Si vous perdez, vous démissionnerez ou vous attendez qu’on vous chasse ?» Finke regarde, atterré. «Je me concentre sur le match...»
Grant : «On a fini premiers du groupe de la mort»
Avram Grant, le sélectionneur du Ghana, s'est montré heureux de la qualification de son équipe pour les quarts de finale de la CAN après sa victoire contre l'Afrique du Sud (2-1) : «On a très bien commencé le match, avec deux ou trois bonnes occasions, on avait le match en mains. Je suis très heureux que les joueurs aient montré comme lors du dernier match un bon esprit et une bonne attitude. On le mérite parce que l'Afrique du Sud n'était pas meilleure que nous. On a fini premiers du groupe de la mort, ce n'est pas si mal. J'ai regardé toute ma vie la CAN, bien sûr, c'est un peu différent d'être dedans. Chaque jour, j'apprends de mon équipe, j'ai commencé le 1er décembre avec elle, ce n'était pas facile. Après avoir perdu le premier match, on a montré une grande attitude au deuxième et on a poursuivi sur cette lancée aujourd'hui (mardi). (Sur les changements) On utilise tout notre groupe; certains joueurs étaient fatigués, on avait besoin de joueurs frais.»
Asamoah Gyan : «On peut affronter n'importe quelle équipe»
Asamoah Gyan, l’attaquant et capitaine du Ghana, souligne les efforts de son équipe. Il est convaincu que les Black Stars peuvent relever tous les défis : «Je remercie les joueurs pour leur combat. J'ai joué cinq CAN, mais ce groupe était le plus dur. On a été mentalement très forts, même en encaissant le premier but, on y a toujours cru, on s'est battus jusqu'à la fin en sachant qu'on pourrait gagner. On a gagné sur l'expérience, et je parle du pays : le Ghana s'est qualifié dans beaucoup de CAN. Malgré notre défaite au premier match, tout le monde était confiant dans les joueurs, surtout le coach. C'est ce qu'on a montré aujourd'hui, tout le monde s'est battu. Avec cette équipe on peut affronter n'importe quelle équipe dans cette compétition.»
Furman : «On a plongé»
«Il faut apprendre de nos erreurs, et très vite. On a eu des occasions qu'on n'a pas converties, on a fait des erreurs techniques et on a plongé dans le match, a déclaré le milieu et capitaine de l'Afrique du Sud, Dean Furman, battu par le Ghana (2-1). Il faut apprendre en tant qu'équipe à ne pas céder à la pression de l'adversaire comme on l'a fait en deuxième mi-temps aujourd'hui.»
Mashaba : «On était les meilleurs»
Le sélectionneur de l'Afrique du Sud, Ephraim Mashaba, a affirmé que son équipe se serait qualifiée pour les quarts de finale si elle avait été aussi bonne dans la finition que dans le jeu : «On a perdu le match en deuxième mi-temps. On a bien joué en première période, on a eu des occasions, puis on a reculé en deuxième période. On a mis trop de temps à fermer les espaces. Les deux buts qu'on a concédés ne l'ont pas été en défendant mal, mais parce qu'il y avait trop de monde dans notre surface et notre gardien ne pouvait pas bien voir. On a bien joué les qualifications, où on a affronté des équipes très fortes, et on est passés. Ici aussi on a bien joué. Contre l'Algérie (1-3), le résultat ne reflétait pas le match, contre le Sénégal (1-1) non plus, on a eu beaucoup plus d'occasions. On est en train de construire une équipe pour l'avenir. On est venus ici pour être compétitifs, et dans les trois matches, on était les meilleurs. Si on avait converti nos occasions, il n'y aurait pas de questions.»
Sénégal : 9 ans sans passer le 1er tour
Battu par l’Algérie ce mardi lors de la 3e et dernière journée de la CAN 2015, le Sénégal termine à la 3e place du groupe C et est une nouvelle fois éliminé en phase de poules. Une nouvelle désillusion pour les Lions de la Teranga, sortis au même stade de la compétition lors de leur dernière participation en 2012... déjà en Guinée équatoriale. Les derniers rendez-vous entre le Sénégal et la Coupe d’Afrique des nations ressemblent à un éternel recommencement. Une histoire qui se répète de façon sempiternelle, et ce, depuis 2006. Depuis le rendez-vous continental sur les terres égyptiennes, les Lions de la Teranga ne sont plus parvenus à passer la phase du premier tour.