Impressionnants, les Verts. Impressionnants en tout point de vue. Dès le coup d’envoi du match Sénégal-Algérie ont a vu des Fennecs affamés, se dépensant sans compter. Allant au charbon, défiant physiquement l’adversaire, les camarades de l’inusable Madjid Bougherra ont fait montre d’une envie extraordinaire. Mentalement, les Algériens ont montré qu’ils peuvent revenir à la surface même quand ils sont au fond du trou. Déjà lors du premier match face à l’Afrique du Sud, même en ayant très mal joué, même en étant très mal inspirés, ils ont pu renverser une situation qui paraissait tellement compliquée. Contre le Ghana, lors de leur deuxième sortie, Feghouli et consorts ont fait le match qu’il fallait, sauf que, durant cette rencontre et au fil des minutes qui s’égrenaient, ils ont cru tenir le bon bout avec ce match nul, et puis ce qui devait arriver arriva. Mais mardi, face au Sénégal, dos au mur, ils ont trouvé les ressources nécessaires pour faire fléchir les Lions, les acculant jusque dans leur tanière, pour ensuite leur donner une tannée. Sur le plan technique, il n’y a pas à dire, les Verts ont admirablement joué le coup. Derrière, bien regroupés en défense autour d’un Bougherra étincelant comme jamais et d’un Medjani très rassurant, les défenseurs ont tenu tête aux attaquants sénégalais, bloquant toutes velléités, le plus loin possible de leur zone. A droite, Mandi s’est battu comme un …Lion. Balayant ce couloir droit de bas en haut, donnant le tournis à l’adversaire. A gauche, Ghoulam s’est beaucoup dépensé, défendant de toutes ses forces, attaquant en y mettant son énergie. Dans l’axe, le duo Bougherra-Medjani a été tout simplement intraitable, que ce soit dans les duels d’homme à homme ou dans les airs. Et c’est ce qu’il fallait face à une équipe qui cherche les espaces, préférant lancer ses attaquants dans l’intervalle. Dans l’entrejeu, les hommes ont été merveilleux. Au cours de la première mi-temps, ils ont défendu en bloc, harcelant inlassablement les Sénégalais dans cette partie sensible du terrain, les obligeant à céder des parcelles entières. La paire Bentaleb-Taïder a fait un excellent boulot, tout le mérite revient à ces deux garçons qui étaient positionnés en première ligne dans cette confrontation. Tels des affamés, ils ont couru à en perdre haleine derrière le ballon pour le récupérer, réduisant les espaces, collant au marquage, gênant toutes tentatives adverses. L’acharnée bataille qu’ils ont livrée et gagnée durant ce match est en grande partie la clé de la réussite algérienne. Feghouli, Brahimi et Mahrez ne sont pas en reste, ces trois hommes ont su garder le ballon quand il fallait le garder, accélérer quand il fallait déborder les Lions de la Teranga, et porter le danger devant les buts adverses. Devant, Soudani s’est lui aussi battu, multipliant les appels, répétant sans cesse. Même s’il n’a pas eu le privilège de marquer un but, il a le mérite d’avoir fixé la défense sénégalaise, la baladant de droite à gauche, d’un côté à un autre. Avec tous ces atouts, avec toute cette envie qui est la leur, les Verts ne doivent pas s’arrêter en si bon chemin. Le chemin, celui de la plus belle des aventures dans ce sport, roi par excellence, ne fait que commencer. Aller le plus loin possible et ramener le trophée n’est plus une simple vue de l’esprit, c’est une opération possible, tout ce qu’il y a de possible.
M. O.