Notre subconscient de victime collatérale du football a été submergé depuis nos premiers intérêts pour ce jeu qui a pris à notre insu la place de passion par excellence ! Nous avons été bercés par des paroles mythiques, des dires éternels, des maximes, des citations, mais aussi, par des pléonasmes authentiques, des phrases bateaux, des discours fleuves ou des répliques sorties de leur contexte !

 

En effet, autant le football a évolué sur le plan technique, autant il a régressé  au niveau de la présentation dans le sens littéral, l’image et le son ayant pris le pas sur le commentaire, le sensationnel sur le rationnel, le verbiage sur la narration !

Il est clair que la société de loisirs ayant pris les devants, et le football est la locomotive de cette facette du déclin de nos sociétés actuelles, et ce, par le support médiatique incontournable qu’est la télévision, devenue la conscience collective dans l’éducation populaire, à lire «vers une civilisation du loisir» «télévision et éducation populaire» de Dumazedier.

On ne change pas une équipe qui gagne, une phrase culte en football, mais a-t-elle encore sa place dans un football où la performance des équipes se mesure par sa capacité à tourner son effectif (turnover) ?

La première mi-temps aux joueurs, la seconde aux entraîneurs ! Comment peut-on encore se permettre de balancer ce genre de banalités populistes, limiter l’influence de l’entraîneur à la pause est aberrant, croire qu’un coach peut changer le cours d’une partie par un discours est complétement irrationnel dans un football moderne ou rien n’est laissé au hasard, de la préparation des matchs  au coaching. Si c’est vraiment le cas, les grands clubs diviseraient sûrement le salaire du coach par deux afin de le payer juste pour la 2^e mi-temps !!!

L’art et la manière, autre phrase classique signifiant la totale, jeu et résultat, elle n’a plus sa place dans le jargon footballistique moderne,le football actuel a atteint la perfection dans l’art de la manière : de faire jouer son équipe (Guardiola), de déjouer l’adversaire (Mourinho), de changer de philosophie de jeu (Van Gaal) ou de maintenir son équipe dans un niveau de performance exceptionnel sur plusieurs générations (Sir Alex Ferguson)

Si l’art est fait surtout pour dérouter, la science rassure, et la meilleure manière reste le savoir !