La JSK vit une crise, une énième crise. Eliminée de la coupe, menacée de relégation, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Mais ce n’est pas la première fois ces dernières années que la JSK est dans cette situation. Il y a trois années, elle était dans une position similaire. Cette saison, cela avait commencé avec le tragique décès d’Albert Ebossé, que Dieu ait son âme. Après, il y a eu cette suspension du stade de Tizi qui avait obligé le club à s’exiler. Mais pour dire les choses franchement, telles qu’elles sont, ce n’est pas la mort d’Ebossé qui a mis le club dans cette situation. Le club est en état de déliquescence avancé et cela n’a pas commencé cette saison. La JSK vit depuis dix ans maintenant une crise, une instabilité criante qui aura raison de son statut si la situation persiste encore et si on ne fait rien pour stopper cette descente aux enfers.
Vous en avez sur le cœur…
…Et comment ne pas en avoir, le club est clochardisé. Comment voulez-vous que je n’en ai pas sur le cœur quand je vois comment est géré le club aujourd’hui ? Vous vous rendez compte, on attend, tel le Messie, un certain Kerrar qui doit venir d’Irak pour sauver la JSK. Le monsieur fait tout un périple pour venir, il arrive la veille du match, il est titulaire et dans le match il est complètement invisible. Quand vous faites jouer quelqu’un sans entraînement, vous devez savoir que dans le groupe vous êtes en train de créer un climat d’incertitude. Parce qu’il y a des joueurs qui se sont donnés à fond une semaine durant pour jouer ce match et le jour J vous titularisez un joueur qui ne s’était pas entraîné. Mais arrêtez, c’est du n’importe quoi qui se fait dans cette JSK, la situation est cauchemardesque voyons ! Et puis, c’est quoi cette histoire de joueurs qu’on fait signer au mois de décembre et qu’on renvoie un mois après ? Comme c’est le cas de Kooh, Abdeldjallil et l’autre, Boutadjine. Vous pensez vraiment que cette gestion est digne d’un club aussi glorieux que la JSK ? Moi, en tout cas, je ne le pense pas.
Cela vous fait mal de voir votre ancien club dans cette situation ?
Bien sûr. La JSK est un héritage collectif, c’est un patrimoine précieux pour tous les Kabyles. Comment ne pas avoir mal quand voit la JSK d’aujourd’hui devenir la risée de tout le monde ? Comment ne pas avoir mal quand ont voit que ce club qui fut un modèle de gestion dans un passé récent, faire du n’importe quoi ? Comment ne pas avoir mal quand on voit la JSK, modèle de stabilité, changer d’entraîneur comme on change de chemise ? Et puis, je vous le dit maintenant. Walleme ne va pas s’éterniser à la barre, il sera viré comme ses prédécesseurs. Bien sûr que j’ai mal, parce que la JSK ne doit pas être dans la situation actuelle. Elle ne le doit pas parce que c’est la JSK, c’est un club glorieux, prestigieux, tout ce que vous voulez, mais pas un club quelconque.
Qu’est ce que vous préconisez alors dans ce cas-là ?
Un sursaut. Que les gens se révoltent. Que les amoureux de ce grand club disent basta. Il faut un sursaut d’orgueil, la JSK n’est pas une propriété privée à ce que je sache. Alors que ceux qui tiennent les leviers aujourd’hui sachent que ce bien de toute une région on ne doit pas l’accaparer pour soi-même. J’ai lu dans la presse que le président de la JSK va ouvrir le capital et attend de voir. Qu’il ouvre le capital et laisse les gens investir dans ce prestigieux club au lieu de faire tous les deux mois de l’aumône pour trouver les sous qui lui permettent de payer ses salariés. Cela dit, je suis sûr qu’il se trouvera certains qui ne vont pas aimer ce que je dis, mais tant pis si cette vérité ne plaît pas à tout le monde.
Passons à autre chose maintenant. Le feuilleton Fekir a pris fin, le joueur lyonnais vient de décider de porter les couleurs de la France. Un commentaire ?
Il est libre de choisir le pays qu’il veut, le problème n’est pas là. Cependant, je voulais juste dire que, personnellement, j’étais persuadé qu’il allait opter pour la France. Mais ce qui me désole le plus dans cette histoire c’est que certains médias ont parlé de Fekir comme si l’avenir du football algérien allait dépendre de ce joueur. Or, l’Algérie existait bien avant Fekir et elle existera toujours bien après lui.
M. O.