Brahimi n'est plus le même en sélection nationale, comment l'expliquez-vous ?
Il sort d'une belle prestation en Coupe du monde, là, il revient peu à peu. Il ne faut pas perdre à l'esprit que la Ligue des champions, une compétition très relevée, l'a quelque peu fatigué. Il est vrai qu'on ne l'a pas vu au top lors des deux derniers matchs amicaux avec l'Algérie, c'est peut-être la fatigue en Coupe d'Europe qui en est la cause. Il y a une autre explication qui vient de son propre jeu. Il garde trop le ballon, il est trop individuel, il ne peut pas beaucoup jouer collectivement. Il ne peut pas jouer simple, cette qualité lui commande de garder le ballon, de réaliser des gestes techniques.
Pourtant, avec Porto, Brahimi parvient toujours à tirer son épingle du jeu...
C'est une vérité, c'est même une logique que tout le monde partage. C'est tout à fait normal par ce que Porto n'est pas l'équipe nationale. Dans son club portugais, Brahimi peut compter sur des joueurs plus talentueux à ses côtés. Dans ce cas, il se contente de jouer son rôle, sans plus. En revanche, en sélection nationale, il fait plus d'effort. Il a un double rôle avec les Verts, il en est le meneur et l'un des buteurs. Cela signifie nécessairement une dépense d'énergie plus accrue, ce qui n'est pas le cas à Porto. En sélection, Brahimi est le seul joueur qui joue pour lui-même et pour ses camarades, il est le seul à distilliez de bonnes balles.
Est-ce aussi lié à son positionnement puisque, à Porto, il joue sur le couloir gauche, alors qu'en sélection nationale, on le voit plus au milieu ?
Oui, c'est ça. Il ne joue pas le même rôle à Porto qu’en sélection nationale. Brahimi est presqu'obligé d'avoir un double rôle avec les Verts parce qu'il est le seul joueur à donner de belles passe, des passes décisives.
En tant qu'ancien grand numéro 10, que doit faire Brahimi pour améliorer davantage son jeu ?
Brahimi n'est qu'à son début, il a encore une grande marge de progression. Cela fait moins de deux ans qu'il joue avec l'EN, il totalise une quinzaine de matches, ce n'est pas beaucoup. Il atteindra les sommets lorsqu'il aura 50 à 60 matches dans les jambes avec les Fennecs. Et puis, il faut le dire, le groupe n'est plus aussi soudé qu'il ne l'était lors de la Coupe du monde au Brésil. Il y a eu quelques changements de joueurs et de poste, cela a fait que l'équipe n'est plus la même.
Y a-t-il des satisfactions parmi les joueurs locaux que Gourcuff à alignés au Qatar ?
Je ne le connaissais pas du tout dans notre championnat, mais je dois avouer que j'ai fait une agréable découverte avec Chenihi. Son incorporation ouvre la porte aux autres joueurs locaux. Il faut avoir des joueurs locaux en sélection. Dommage, en revanche, que tous n'aient pas eu la même chance. Chenihi a disposé d'un temps de jeu appréciable, il a eu la latitude d'exprimer son talent. Ce ne fut pas le cas pour les autres. Je songe notamment à Belaïli. Il méritait de jouer au moins une mi-temps.
H. D.