Sid-Ahmed Mahrez : «Il faut donner du temps à Gourcuff»

Pur produit du WA Boufarik, Sid-Ahmed Mahrez est un ancien gardien de but international de la fin des années 90. Après son passage au CRB, à la JSK, avant de terminer sa carrière à l’OMR, il a exercé également le métier d’entraîneur des gardiens de but dans le championnat avec notamment un passage au Chabab et chez les Canaris. Il est aujourd’hui à Doha où il forme les portiers du club de Lekhwyia, avec lequel il s’est engagé depuis quatre ans. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il parle du football qatari et des raisons qui l’ont poussé à quitter l’Algérie.

Cela fait quatre ans que vous exercez au Qatar ; que pouvez-vous nous dire sur la progression du football dans ce pays ?

Sur le plan footballistique, il y a une grande progression, que ce soit au niveau des infrastructures, des joueurs, de l’encadrement. Comme vous le savez, il y a l’académie d’Aspire qui englobe les meilleurs joueurs du Qatar. Le club de Lekhwiya, par exemple, est un nouveau club créé en 2009. Aujourd’hui, il gagne en expérience et a une meilleure assise. Il y a une bonne équipe de jeunes. Il y a aussi une bonne infrastructure, une bonne équipe senior qui a déjà quatre titres. Donc je peux dire que ça progresse et à une vitesse grand V.

 

On a l’impression que le Qatar, c’est un peu l’eldorado des entraîneurs et sportifs algériens ; vous qui êtes concerné, pouvez-vous nous dire ce qui les pousse à venir ici ?

(Il sourit) D’abord il y a de meilleures conditions de travail à tous les niveaux. Que ce soit du côté logistique, matériel, infrastructures, toutes les conditions sont réunies pour assurer un bon travail. Vous dites l’eldorado, mais il n’y a pas que ça. Même sur le plan familial et la vie sociale qui est meilleure qu’en Algérie. On peut prendre l’exemple du match de notre sélection face au Qatar où l’on a pu voir des familles dans les gradins, chose qui est impossible à voir chez nous, alors que partout sur cette planète, les gens vont en famille au stade.

 

En parlant du match Algérie-Qatar, comment avez-vous trouvé le rendement de l’EN ?

Sur le match face à Qatar, tout le monde a vu que l’EN n’a pas montré un très beau visage. Je n’ai pas compris quelles sont les raisons qui ont fait que l’équipe est passée à côté. Peut-être qu’elle a sous-estimé l’adversaire et pensé que c’était gagné d’avance. La réalité du terrain était tout autre puisque l’Algérie s’est heurtée à une bonne équipe qui a mérité sa victoire. Ce sera une leçon pour notre EN parce qu’en réalité, l’Algérie aurait dû gagner face à Qatar qui est tout de même loin derrière les Verts au classement FIFA. Face à Oman, ce fut autre chose, on a vu une équipe algérienne pimpante, avec un jeu plus aéré. Vous savez, en Asie, le football a beaucoup progressé, donc il fallait être vigilants et tant mieux si les garçons n’ont pas refait les mêmes erreurs que face à Qatar.

 

Vous avez sûrement vu Doukha jouer le dernier match ; en tant qu’entraîneur des gardiens, quel est votre avis sur les gardiens de but de l’EN ?

Pour le moment, Mbolhi occupe la première place. Mais il ne faut pas omettre qu’il y a de bons gardiens à l’image de Doukha qui peuvent arriver à la hauteur de Mbolhi. Lors du match face à Qatar, j’ai beaucoup apprécié ce qu’il a pu montrer. Dans ce match, Doukha a prouvé qu’il reste une valeur sûre. Et puis il y a aussi Asselah à qui on peut faire confiance tant il a du potentiel, lui aussi. En tout cas moi, j’ai confiance en les deux et même en Cédric qui peut faire du bon travail. La concurrence est rude puisque les niveaux sont presque similaires même si Mbolhi est un peu au-dessus du lot et je sais qu’ils ont les moyens d’être aussi performants que lui.  

 

Christian Gourcuff, qu’est-ce que vous en pensez ?

(Il hésite) Je pense qu’on devrait lui laisser le temps de peaufiner le tout. Il est capable de faire de bonnes choses. Il essaye et fait de son mieux pour y parvenir. Il faut aussi savoir que l’EN a hissé son niveau, et c’est toujours difficile de se maintenir dans le haut niveau. Quand un entraîneur vient après un autre qui a placé la barre haut, c’est toujours difficile, mais je pense qu’il peut relever le défi à condition que sur le terrain tout soit fait comme il faut. Là, on est en phase de préparation. Si on a la CAN 2017, on jouera sans pression puisque ça ne comptera pas et ce sera une bonne occasion de progresser. Je pense que si l’on laisse Gourcuff travailler, ça peut marcher, mais il faut s’investir et corriger les erreurs et, pourquoi pas, avoir un avenir radieux.

R. H.

 

 

 

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