Candidature CAN 2017 : C’était un dossier en carton !

L’Algérie n’arrive toujours pas à digérer la défaite essuyée avant-hier contre le Gabon. L’annonce de l’organisation de la CAN 2017 dans le pays d’Ali Bongo a suscité beaucoup d’indignation dans la rue algérienne et même ailleurs, notamment en Afrique du Nord, qui rêve de revoir la CAN revenir dans cette région qu’elle n’a pas visitée depuis 2006 et la virée en Egypte.

Il n’y a plus l’ombre d’un doute, l’Algérie a perdu la bataille dans les coulisses. Il y a eu de l’argent dans l’air et dans les sacs aussi. Hayatou et sa bande ont assené un coup très brutal aux espoirs de notre peuple de voir les stars du ballon rond africain s’exprimer sur les pelouses algériennes, ça c’est une certitude. Le Gabon, pour sa part, a su profiter de quelques ‘’largesses’’ laissées par les défenseurs du dossier algérien pour rafler la mise. Il faut dire qu’Ali Bongo Ondimba, le président gabonais, connu pour être un bon ami à Hayatou, joue sa survie avec les présidentielles prévues l’année prochaine. BOA a un bilan très négatif pour ses premières 5 années à la tête du pays et avait besoin de cette CAN, offerte sur un plateau par Hayatou.

Des projets très en retard !

Ceci dit, malgré le jeu de coulisses et l’argent qui a coulé pour que la CAF accorde l’honneur au Gabon aux dépens de notre pays, qui était pourtant favori, il faut reconnaître que le dossier algérien qu’on nous disait ‘’en béton’’ n’était pas vraiment consistant.

Certes, ce qui a été fait depuis des années au pays, avec le réseau routier et les aéroports très actifs ainsi que les hôtels de plus en plus nombreux, pouvait jouer en notre faveur, mais il faut reconnaître que, côté infrastructures sportives, on est très loin du compte. Le Gabon en 2012 a réussi un grand coup, avec une CAN co-organisée avec la Guinée équatoriale, et 2 stades déjà construits et prêts à accueillir de grands matches. Le pays a choisi de s’occuper de deux autres chantiers en réhabilitant deux autres stades, une solution qui garantit la fin des projets à temps.

Au même moment, l’Algérie avec tout ce dont elle dispose, n’a encore pas préparé l’un de ses 4 stades inclus dans le dossier défendu par Tahmi au Caire ; le stade du 5-Juillet est loin d’être fini, d’autant que le projet inclut son agrandissement et sa couverture en entier. Idem pour Annaba ou encore le stade d’Oran. Ce dernier stagne depuis un moment, après avoir atteint un degré avancé dans les travaux. Ce qui n’est pas le cas de Baraki, où on aperçoit 10 à 15 ouvriers effectuer des tâches, chose qui ne pouvait pas faire avancer les choses. D’ailleurs, ce stade situé sur l’une des routes les plus utilisées à Alger, à savoir la rocade sud, alimente les commentaires des passants qui s’interrogent sur ce qui se fait vraiment vu la lenteur du projet.

Du retard dans l’envie aussi

Dans une interview qu’il nous avait accordée l’an dernier, le professeur Tahmi nous avait déclaré que le dossier de candidature allait contenir 4 villes et 4 stades. C’était l’idée initiale de l’Etat. Le stade de Tizi Ouzou devait faire partie du programme, mais à cause de soucis techniques concernant le chemin de fer et la ligne toujours inactive entre la capitale et Tizi Ouzou, ainsi que la mésentente entre l’ETRHB et le groupe CFC d’Espagne qui a coûté le retardement des travaux du stade de la ville, le ministère a choisi de mettre le paquet sur Baraki. Cela a fait perdre du temps au dossier algérien, car l’envie a changé au point où la perte de la CAN 2019  a failli pousser l’Algérie à retirer la candidature. Ce n’est qu’après réflexion et coordination avec la FAF que le dossier a été envoyé au Caire.

Un dossier qui n’aura pas fait le poids

On aurait souhaité que les affirmations du ministre, qui n’arrêtait pas de nous dire et redire que le dossier était solide et en béton, soit vraies, mais, d’après les personnes ayant assisté aux exposés des autres nations, parmi les 3 dossiers, le nôtre était le moins loti. D’après des échos en provenance du Caire, le dossier du Ghana était plus intéressant avec 4 stades déjà construits et prêts pour la compétition, et 2 autres qui sont en construction. C’est dire que, finalement, malgré tout ce qui a été dit, la CAN qui est allée au Gabon, n’est pas vraiment une surprise ; l’Algérie a manqué de tranchant et même d’envie, elle doit désormais prendre son mal en patience pendant au moins 10 ans.

S. M. A.

 

 

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