. Jamais l’Algérie n’avait réussi à placer trois équipes dans la phase des poules, ce qui donne plus de piment à cet exploit réalisé par les clubs algériens en 2015. Le plus remarquable dans les résultats des matches retour des 1/8 de finale de la LDC c’est l’élimination de grands ténors du football africain à l’image du Ahly du Caire, de l’Espérance de Tunis ou du CS Sfax, ce qui montre bien que les choses sont en train d’évoluer dans le continent africain avec l’émergence de certains équipes pourtant inexpérimentées.
Déjà l’année dernière l’ES Sétif a déjoué tous les pronostics réussissant un exploit historique en prenant le dessus sur les deux grosses cylindrées du football congolais, en l’occurrence, le TP Mazembe et le Vita Club remportant le trophée africain haut la main .L’Aigle noir sétifien qui par la force des choses a pris une autre dimension en Afrique est toujours là et ambitionne de refaire le coup de la saison dernière. Les spécialistes et les observateurs ont tenu à saluer l’exploit des trois équipes algériennes qui se sont surpassées pour arriver à ce stade de la compétition. Mais la question qui mérite d’être posée et que beaucoup de techniciens éprouvent des difficultés pour l’expliquer, c’est un peu cette pyramide qui est en train de se renverser dans la LDC avec une hiérarchie bousculée et l’intronisation d’équipes considérées par le passé comme des novices mais qui sont devenues des animatrices de cette prestigieuse compétition continentale.
Les Egyptiens, les Camerounais et le Nigérians reculent
La LDC dominée il n’ya pas si longtemps par les clubs égyptiens, nigérians, tunisiens et même camerounais est en train de faire une mue avec l’émergence des équipes algériennes et congolaises puisque à chaque édition l’ESS ou le TP Mazembe sont là pour donner du tempo à cette compétition profitant de la baisse de régime des équipes habituées à jouer les premiers rôles, à l’image du Ahly, de l’EST, d’Enyimba ou du Canon d’Yaoundé. Il est vrai que les problèmes politiques ont influé directement sur le niveau du football de ces pays et par conséquent sur les finances des équipes qui ont vu les meilleurs de leurs joueurs partir ailleurs. L’Algérie a souffert également sportivement lors de la décennie noire qu’a connue notre pays mais avec l’avènement du professionnalisme en 2010 qui a coïncidé avec la qualification des Verts au Mondial sud- africain le football algérien a pris conscience qu’il pouvait rivaliser avec les grandes équipes africaines, du moins sur le continent africain.
Le soutien de l’Etat
Malgré les problèmes de gestion dans la plupart des équipes algériennes, le soutien financier de l’Etat n’a pas disparu, ce qui a permis aux clubs algériens de rester debout malgré des dettes considérables. Le soutien financier de l’Etat a encouragé les dirigeants de nos clubs à recruter et assurer les salaires des joueurs .Un facteur qui a beaucoup joué permettant à nos clubs de voyager dans de bonnes conditions en Afrique et de faire face aux adversaires africains.
Autre facteur qui a contribué aux résultats positifs des trois clubs algériens cette saison, c’est la programmation du championnat puisque quoiqu’on dise les équipes jouent régulièrement et les joueurs ont eu le temps de jeu nécessaire pour mieux gérer leurs rencontres. On a vu comment l’ESS a pu gérer la phase des poules, sa demi-finale et sa finale la saison passée pour arriver à décrocher le trophée africain.
Une finale 100% algérienne, c’est possible
Avec la qualification de l’ESS, du MCEE et de l’USMA à la phase des poules, on peut dores et déjà commencer à rêver pour voir deux équipes algériennes en finale de la LDC 2015 . Si on prend en compte les autres adversaires qualifiés également à cette phase, on peut penser qu’une finale 100% algérienne est du domaine du possible, mais à condition qu’ils arrivent à maintenir cette dynamique et être ambitieux jusqu’au bout . En tout cas, croisons les doigts et attendons le tirage au sort de ce mardi dans la capitale égyptienne.
K. H.