Slimani : «Voilà ce que Belloumi et moi avons enduré au WA Tlemcen»

Sid Ahmed Slimani a été le président du WA Tlemcen en début de saison. Maintenant que le club est descendu en Division national amateurs, il revient sur une expérience qui l’a fortement marqué.

Le WA Tlemcen en Division nationale amateurs, cela vous fait de la peine, non ?

Évidemment. Il y a mille et une raisons expliquant cette descente aux enfers. L'équipe a démarré la saison très en retard, c'est parce que l'équipe dirigeante de 2013-2014 se trouvait au Brésil... Il ne restait qu'une semaine pour démarrer le championnat lorsqu'on m'a remis le spécimen de signature en tant que nouveau président du club. Comment pouvez-vous préparer une équipe pour réussir une bonne saison dans un laps de temps aussi court ?

Malgré tout, il y a eu un bon départ...

Oui, en plus on a opté pour les jeunes. J'ai ramené 7 jeunes joueurs en dehors de Tlemcen, dont 4 très prometteurs : Belfoula, Sbiya, Baba et Hadji. On avait un bon amalgame, mais après le départ du groupe Slimani, comme ils disent, ils ont lâché El Hadi Adel, Aïssaoui, Berkane Krachai, Bahari et le gardien Hadji. De là, il y a eu un déséquilibre, la concurrence n'existait plus. En outre, Tlemcen manque de moyens, les autorités m'ont donné un milliard de centimes après 10 journées de championnat. Au passage, je veux m'adresser à Kerbadj, le président de la Ligue, pour lui dire que le WAT a été le premier club ou l'un des rares à plafonner les salaires.

Peut-on avoir des chiffres ?

Notre masse salariale était de l'ordre de 365 millions de centimes. Le joueur le mieux payé percevait 40 millions de centimes brut, ce qui donne un net autour de 27 millions de centimes. En plus, on a ramené un très grand entraîneur, en l'occurrence Belloumi. Malheureusement, il a gêné certains.

Soyez plus explicite…

C’est parce qu'il a un nom qui a fait de l'ombre à tout le monde. Ils avaient peur de voir Belloumi m'accompagner chez le wali et les gens qui aiment le WAT et que tous se mettent à nous soutenir davantage financièrement. Avec la nomination de Belloumi, j'avais un projet prometteur. Il avait beaucoup insisté pour lancer les jeunes. D'ailleurs, quand un mouvement de grève a été enclenché, on a déplacé un groupe de 18 espoirs qui ont réussi à gagner à Boussaâda. À notre retour, aucune réception n'a été organisée pour les motiver. Toute la ville était triste, je me suis demandé pourquoi. Mais j'ai compris ensuite.

Dites-le nous…

C'est parce qu'ils savaient tous que Slimani était sur le bon chemin. Ils réalisaient que si on me donnait l'occasion de rester, je m'y serais imposé pendant une décennie grâce au travail. Après mon départ, on disait à certains jeunes joueurs : on ne vous alignera pas, vous êtes les joueurs de Slimani. Ils avaient peur de les voir briller et que les gens en concluent que c'était grâce à ma politique. Certains dirigeants se plaisaient à me dire : nous, nous avons les bras longs. Moi, ma fierté aujourd'hui est que 7 jeunes sont contactés par des clubs de Ligue 1 Mobilis.

De là a commencé la dégringolade du WAT ?

Oui. Je dois vous dire aussi que, moi, j'ai mis de l'argent de ma poche, cela n'a pas été apparemment apprécié. En fait, je crois qu'on n'aime pas ceux qui agissent de cette façon. Je défie quiconque pourrait dire qu'il a mis plus d'argent que moi au WAT. Jusqu'à présent, je n'ai même pas réclamé mon dû. C'est mon club, je ne veux pas le déranger. D'ailleurs, après mon départ, je n'ai pas fait de vague, j'ai laissé les gens travailler sereinement. Mais moi, certains m'ont mis les bâtons dans les roues. Quand je suis parti, ils ont fait une réception. Je leur avais dit : après moi, vous ne gagnerez pas plus de 2 matches ! La vérité a éclaté au grand jour : ils ont gagné 2 matches et plus rien après durant 11 rencontres.

H. D.

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