Charef : «Les Seychelles, c’était pourtant l’occasion pour essayer les locaux»

L’entraîneur Boualem Charef, qui a réussi à assurer la 4e place à l’USMH la saison écoulée malgré le peu de moyens dont elle dispose, a décidé de continuer l’aventure avec ce club banlieusard. L’ex-entraîneur adjoint de la sélection algérienne, fidèle à ses principes, a déjà effectué une série de tests pendant deux semaines afin de choisir les meilleurs éléments venant des divisions inférieures susceptibles d’être recrutés pour la nouvelle saison. Comme c’est devenu une habitude, l’USMH a débuté bien avant le reste du plateau de la Ligue 1 Mobilis.

Vous avez décidé de continuer l’aventure à l’USMH, qu’est-ce qui vous a motivé pour rester ?

J’ai toujours privilégié la stabilité et, franchement, à l’USMH, je suis respecté et personne ne vient s’immiscer dans mon travail malgré le manque de moyens. On travaille avec les moyens du bord pour accomplir un bon travail.

Est-ce que vous vous êtes mis d’accord avec les responsables du club ?

Je n’ai pas encore négocié, ni signer de contrat. Je préfère entamer le travail et puis on aura le temps de négocier et passer à la table pour parapher le contrat.

Mais il y a des entraîneurs qui ne commencent le travail qu’après avoir perçu leur argent et signé leurs contrats respectifs ?

Chacun a sa méthode de travail et sa vision des choses.

Vous avez achevé la prospection qui a duré deux semaines, combien de joueurs avez-vous supervisés ?

Avec mes collaborateurs on a supervisé 600 joueurs venant des différentes divisions du championnat.

Comment faites-vous pour avoir cette patience et cette force pour superviser autant de joueurs ?

C’est mon métier et je dois l’accomplir, en plus, j’ai pris l’habitude d’agir de la sorte.

Combien en avez-vous retenu ?

On a privilégié dans notre choix les joueurs qui sont nés entre 1995 et 1996. On a retenu une dizaine de joueurs et on a prévu encore une liste de réservistes.

Qu’en est-il du recrutement pour la nouvelle saison ?

On n’a pas les moyens pour ramener de grosses pointures. On continue d’opter pour la politique de la détection de jeunes talents issus des divisions inférieures tout en essayant de garder quelques cadres afin de les encadrer.

Plusieurs joueurs sont annoncés sur le départ, est-ce que cela vous perturbe ?

Je ne peux pas retenir un joueur contre son gré, celui qui veut partir, les portes lui sont grandes ouvertes.

Ne pensez-vous pas que la direction doit faire l’effort nécessaire pour essayer de garder les joueurs ?

Elle est incapable de les retenir, faute de moyens financiers. A l’USMH on ne peut pas s’offrir des joueurs à coup de millions comme le font certains clubs.

Quand on voit des équipes gaspiller autant d’argent pour, finalement, se contenter du maintien, alors que l’USMH, avec peu de moyens, réussit à chaque fois de jouer les premiers rôles, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

C’est une satisfaction morale et une gifle pour ceux qui disent qu’avec l’argent on peut tout faire. A la différence des autres équipes de Ligue 1 Mobilis, on travaille dur et on parle peu.

Justement, vous avez débuté la préparation d’intersaison bien avant les autres équipes, c’est un peu votre méthode à vous…

On commence tôt pour permettre aux nouveaux joueurs recrutés d’améliorer leur condition physique et d’intégrer vite le groupe et d’acquérir le rythme nécessaire pour pouvoir attaquer la nouvelle saison. On travaille beaucoup la cohésion et les automatismes, car on veut arriver à avoir une équipe compétitive prête pour le championnat.

Pensez-vous avoir le temps nécessaire pour construire une nouvelle équipe, sachant que plusieurs cadres ont quitté le club cet été ?

On fera tout pour assurer une bonne préparation et avoir une équipe qui sera prête pour attaquer le premier match de la saison.

La liste des partants risque de s’allonger, ne craignez-vous pas une véritable hémorragie ?

Comme je vous l’ai dit, je ne retiens aucun joueur contre son gré, mais il faut dire que nous avons des joueurs qui sont sous contrat. Si on arrive à garder 8 joueurs de la saison écoulée, ce serait bien.

Mais refaire à chaque fois une équipe est pénalisant surtout dans la durée…

On n’a pas d’autre solution, car l’USMH n’a pas les moyens pour retenir ses meilleurs joueurs. Personnellement, ça ne me pose aucun problème, car je crois en mes idées et à ma méthode de travail.

Avec le changement opéré à la tête du CA de la SSPA, ressentez-vous déjà un changement, ou est-ce toujours le même topo dans la gestion ?

Pour l’instant, il n’y a aucun changement dans la gestion malgré les efforts de Mana. On va attendre et voir comment les choses vont évoluer dans les prochaines semaines.

Quel est l’objectif recherché pour cette saison ?

On va essayer de former une équipe compétitive tout en visant un rang entre la 6e et la 8e place.

L’USMH risque de recevoir ailleurs en raison de l’exigüité du stade et de l’état délabré des tribunes et des vestiaires ?

C’est le seul stade qui existe à El-Harrach, ce stade date de l’ère coloniale. Je pense que les responsables politiques ont leur part de responsabilité dans l’état où se trouve actuellement le stade du 1er-Novembre. Fermer le stade à l’équipe et la faire domicilier ailleurs, c’est la solution de facilité.

Plusieurs joueurs, qui étaient sous votre coupe à l’image de Djabou, Bounedjah ou Belkaroui, sont partis ailleurs, ce qui montre bien que le produit local est exportable à l’étranger. Mais pourquoi, à votre avis, on dit que le joueur local n’a pas le niveau pour jouer en EN ?

Ce n’est pas vrai, le joueur local qui a une bonne formation peut jouer en EN le doigt dans le nez. On a des joueurs du championnat national capables de jouer en sélection A.

Lors du dernier match disputé par l’EN contre les Seychelles, et à l’exception de Chenihi incorporé dans le dernier quart d’heure, les locaux étaient aux abonnés absents…

Si on ne donne pas la chance aux locaux contre les Seychelles, je me demande quand est-ce ils l’auront. Je pense que mon message est bien passé.

Suivez-vous la Copa America qui se déroule actuellement au Chili ?

Parfois, lorsque j’ai un peu de temps libre.

Que pensez-vous du niveau actuel ?

C’est un niveau intéressant avec un jeu porté vers l’avant et beaucoup d’engagement de la part de toutes les équipes.

Comment voyez-vous la suite de cette compétition ?

Il faut s’attendre à de beaux spectacles lors du second tour. Pour moi, l’Argentine, la Colombie et le Chili restent les grands favoris pour le sacre final.

K.H.

1- «Je n’ai pas encore négocié ni signer de contrat avec l’USMH»  

2- «Je ne retiens aucun joueur contre son gré»

3- «J’ai supervisé 600 joueurs en deux semaines»

4- «Je suis fidèle à mes principes et je ne changerai pas»

 

 

 

 

 

 

 

 

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