Berriche : «Le journaliste souffre aussi durant le Ramadhan»

La pratique du foot est pénible pour un footballeur durant le Ramadhan. Lakhdar Berriche, le célèbre journaliste algérien de beIN SPORTS, assure que c’est aussi ardu pour les médias de travailler durant le mois sacré.

On ne vous voit pas à la Copa America avec beIN SPORTS, est-ce une pause Ramadhan que vous observez ?

Après une année chargée, entre la Liga espagnole et la Champions League, en plus des va-et-vient entre Doha et Madrid, j'avais besoin de me reposer pour bien entamer la nouvelle saison. En plus, je vous apprends que je vais bientôt quitter l'Espagne pour m'installer à Doha, avec ma famille, pour au moins deux ans.

Comment c'est le Ramadhan en Espagne ?

Je ne peux pas dire que c'est la même chose qu'en Algérie. La famille, les amis, les soirées particulières du mois sacré, et la mosquée nous manquent. Mais il y a quand même une grande communauté musulmane à Madrid, notamment les Marocains, qui y remédie un peu. Il y a une grande mosquée saoudienne en plein centre de Madrid, les Arabes et les musulmans de partout viennent s'y réunir. Il y a une bonne ambiance mais ce n'est jamais celle de l'Algérie. En plus, la rupture du jeûne est très tardive, elle survient à 21h50. Le jour est long. À Doha, en revanche, je serai gâté puisqu'on mange aux environs de 17h30.

Et que dire de l'alimentation ?

C'est indéniable, la chorba algérienne n'est pas celle tunisienne, marocaine, persane ou du Golfe en général. Elle n'a pas son pareil !

Est-il aisé d'entretenir un Messi ou un Ronaldo en étant à jeun ?

C'est très difficile de faire son travail de journaliste pendant le mois de Ramadhan. J'ai assuré la couverture de la dernière Coupe du monde au Brésil, la deuxième moitié du tournoi a coïncidé avec le mois sacré. Je me souviens que c'était vraiment pénible de préparer le studio, de se concentrer sur le match et les invités sur le plateau. On avait Abou Trika, des Allemands et surtout Gullit qui parlait italien et anglais, je vous assure que même avec la traduction dans l'oreillette, on se perdait des fois. J'ai fait aussi les Jeux olympiques de 2012, à Londres, la journée paraissait interminable durant le Ramadhan. On commençait très tôt avec la boxe, la natation, et on travaillait jusqu'à 21h ou 22h. C'était très, très dur. C'est comme pour les athlètes, ça demande beaucoup d'énergie. Il faut dormir beaucoup, ne pas veiller, bien manger, consommer des sucreries, du miel surtout.

En somme, vous méritiez une médaille olympique, vous aussi ?

Pourquoi pas (rire). Et que dire des commentateurs qui parlent pendant 90 minutes. Ce n'est vraiment pas donné à tout le monde.

Une anecdote à raconter…

Non, je n'en ai pas, du moins rien qui me vienne à l'esprit en ce moment. Si vous le permettez, je préfère plutôt envoyer un message chaleureux au monde musulman, j'ai mal en voyant ce qui lui arrive : des tueries en plein Ramadhan, des guerres partout et des invasions entre pays musulmans. On n'est pas à l'abri. Je passe aussi le bonjour à toute l'Algérie, j'espère que l'année prochaine sera meilleure. Je souhaite que mon pays réussisse lors de la prochaine Coupe d'Afrique et, incha Allah, lors de la Coupe du monde 2018.

H. D.

 

 

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