Pour la première fois dans l’histoire du football algérien, les matches de la Ligue 2 professionnelle Mobilis seront retransmis en direct. Non pas par la chaîne publique (EPTV) qui détient l’exclusivité des rencontres de la Ligue 1 professionnelle Mobilis, mais par le groupe audiovisuelle privé Dzaïr TV et Dzaïr News qui aura l’exclusivité sur les matches de la Ligue 2 Mobilis. Le groupe en question, seul et unique soumissionnaire, a remporté le marché contre la coquette somme de 9 milliards de centimes. 50 % de cette somme sera versée dans le compte bancaire de la Ligue à la signature du contrat et le reste sera versé au démarrage de la phase retour. Ainsi donc, le marché des droits TV est détenu par l’EPTV et la chaîne privée Dzaïr TV. Cela se répercutera directement sur les droits d’images pour les autres chaînes privées. Celles-ci sont, du coup, soumises à l’autorisation de la Télévision publique (pour les matches de la Ligue1 Mobilis) et de Dzaïr TV (pour les rencontres de la Ligue 2 Mobilis). Les conditions de travail vont se durcir pour les chaînes de télévision qui poussent comme des champignons depuis l’ouverture du champ audiovisuel. A l’exception de l’EPTV et de Dzaïr TV, toutes les chaînes qui activent sur le marché des médias lourds n’auront plus le droit de diffuser des séquences des matches des deux divisons professionnelles. C’est du moins ce qui ressort des propos tenus par le président de la Ligue de football professionnel Mahfoud Kerbadj. Interrogé hier par Compétition sur l’organisation du travail des médias audiovisuels en prévision du prochain exercice footballistique devant débuter le 14 août (Ligue 2 Mobilis) et le 15 août (Ligue 1 Mobilis), Kerbadj jure par tous les saints qu’il veillera sur le respect scrupuleux des règlements régissant ce marché. «Les droits de retransmission des rencontres de la Ligue 1 et de la Ligue 2 Mobilis sont attribués à l’EPTV et Daïz TV. Les autres chaînes de télévision sont désormais soumises à l’autorisation préalable de ces deux chaînes si elles veulent avoir accès au stade et transmettre des séquences des matches», déclare en substance l’homme fort de la première instance chargée de la gestion de la compétition professionnelle en Algérie. Mahfoud Kerbadj a mis en avant également la détermination de sa structure de faire respecter la loi. «On en a marre. On ne peut pas continuer dans cette situation où des chaînes de télévision privées se permettent de diffuser des séquences sans en avoir l’autorisation. Ce ne sera pas plus le cas. Si les chaînes en question n’obtiennent pas une autorisation de l’EPTV et de Dzaïr News, elles seront systématiquement refoulées à la porte du stade par le service d’ordre. Il faut absolument mettre fin à l’anarchie qui règne dans ce domaine», nous dira encore Kerbadj visiblement déterminé à mettre fin à l’anarchie. Et de poursuivre sur un ton coléreux : «Je me demande comment ces chaînes de télévision parlent de formation en journalisme. J’en doute fort. Dans la formation, ils ne nous ont pas appris de prendre des images TV pour les diffuser clandestinement. Croyez-moi, ce temps d’anarchisme est révolu. Nous mettrons tout en œuvre pour en finir avec cette situation. Si nous voulons être respectés par le monde, il nous est nécessaire, voire impératif d’apprendre à respecter la loi. A l’étranger, les télévisions se contentent d’images figées afin de ne pas enfreindre la loi. Croyez-moi, ce ne sont pas des paroles en l’air. Nous allons œuvrer inlassablement jusqu’à convaincre nos chaînes de télévision à se conformer aux exigences professionnelles et réglementaires du marché audiovisuel.» La saison prochaine 2015/2016 s’annonce, par conséquent, laborieuse pour nos télévisions pour servir leurs téléspectateurs, à moins qu’ils mettent la main à la proche.
«Pas d’homologation des stades défaillants»
Le président de la LFP s’est prononcé également sur le cas des stades devant abriter les matches de la Ligue 1 et de la Ligue 2 Mobilis lors du prochain exercice. Là aussi Kerbadj se veut ferme et s’engage à ne pas homologuer les enceintes présentant des anomalies. «Je peux vous confirmer dès maintenant que les stades qui ne répondent pas au cahier des charges ne seront pas autorisés à abriter des matches officiels. Et croyez-moi, je suis certain que des stades ne seront pas homologués», dira Kerbadj qui refuse de les rendre publics en dépit de notre insistance. Et d’ajouter : «La mort d’Ebossé doit nous servir de leçon. Je ne veux plus mettre en péril l’intégrité physique des supporters et des joueurs.» La commission d’audit devra effectuer une deuxième tournée dans les stades du pays après celle effectué au lendemain de la fin de la saison passée. L’opération s’effectuera par régions. Les stades de l’Est du pays seront contrôlés les 29 et 30 du mois en cours. Entre le 30 juillet et le 2 août, la commission d’audit visitera les enceintes de l’Ouest du pays. Les stades du Centre seront inspectés, quant à eux, entre le 23 juillet et le 3 août. Au sujet, par ailleurs, du dépôt des dossiers d’engagement des clubs, le président de la Ligue de football professionnel nous a révélé que certains pensionnaires des deux Ligues ont déjà déposé leurs dossiers, rappelant que le délai devra arriver à terme aujourd’hui.
Mohamed Fayçal