Noureddine Saâdi s’est engagé avec le MC El Eulma. Il révèle qu’il a, néanmoins, songé à mettre un terme à sa carrière.

 Saâdi au MCEE, c'est une petite surprise ?

Pas pour moi. J'attendais une sollicitation qui me convienne, celle d'El Eulma est arrivée, elle m'a plu, j'ai dit oui. Je dois cependant vous avouer que j’ai songé à arrêter ma carrière. J'étais la cible privilégiée des grands clubs en Algérie puis, brusquement, je ne sais pas ce qui est arrivé pour qu'on ne cherche plus après moi. Je me demande s'il ne faut pas avoir, maintenant, un manager puissant ou un journaliste non moins puissant pour exercer son métier au pays. Le fait est que je me suis découragé, j'ai été touché que les grands clubs ne me sollicitent pas en dépit du fait que je pouvais répondre à leurs aspirations. Cela étant, j'ai eu des contacts que je n'ai pas jugés bons.

Que dites-vous du challenge MCEE ?

Pour le moment, je ne peux pas dire que c'est un grand club, sur le plan organisationnel, parce qu'il y a des tas de problèmes, mais son équipe m'a plu. C'est le cas depuis l'année dernière et, même si elle a perdu trop de ses meilleurs joueurs, ceux qui la composent encore me plaisent bien.

Les infrastructures sont bonnes aussi, non ?

Il y a le gazon naturel, bien sûr, mais il faudrait songer à le ménager en perspective des pluies à venir. Je ne connais pas encore toutes les installations, mais je sais qu'ils ont une salle où travailler en cas de mauvais temps. Ils ont un terrain en gazon naturel, un autre en tartan, cela suffit largement pour travailler.

L'objectif sera, bien sûr, d'essayer de réintégrer l'élite rapidement…

C'est clair, surtout pour une équipe qui a laissé une très bonne impression la saison dernière, mais qui a malheureusement chuté. L'objectif, pour tout le monde, est évidemment l'accession. Nous sommes au début de l'aventure, le seul impondérable a trait au fait que je n'ai pas effectué la préparation de l'équipe. Je ne connais donc pas les manques et j'attaque les matches officiels immédiatement. J'ai pris cette responsabilité, j'essayerai de régler les choses à ma manière, semaine après semaine.

Quels seront vos principaux rivaux pour la montée ?

Je pense que tout est possible en Ligue 2 Mobilis où il y a souvent des surprises. La dernière a pour nom le DRB Tadjenanet ; il a commencé mal et a terminé très fort. On ne le comptait pas parmi les prétendants à l'accession, mais il est monté en Ligue 1 Mobilis. On ne peut rien affirmer avant la 10^e journée où, généralement, une décantation se fait. À ce moment-là, on y verra plus clair.

Petit paradoxe, vous prenez une équipe de deuxième division et vous serez bientôt appelé à jouer un match de Ligue des champions, en plus contre le tenant du titre...

De toute façon, c'est fichu pour les deux équipes. Mais je vais certainement saisir l'opportunité de ce match contre Sétif pour aligner certains joueurs que je ne connais pas et que je veux découvrir. C’est un bon match amical qui se présente à l'horizon.

N'avez-vous aucune crainte en acceptant ce challenge ?

Pas mal de gens m'appellent pour me dire qu'il faut faire attention, parce qu'il y a beaucoup de dirigeants au MCEE et qu'il y a ceci ou cela. Si j'avais enchaîné une autre année à la maison, devant la télé, je crois que j'aurai sans doute cessé d'entraîner après. Sofiane Saïdi est le dirigeant eulmi qui m'a convaincu d'accepter la mission, il a montré beaucoup d'admiration pour le travail que j'ai fait dans le foot algérien. Vous le savez, je marche au feeling, jusque-là celui-ci est bon. Alors, ce serait un honneur grandiose, pour moi, si je contribue à faire accéder le MCEE.

H. D.