RCA/Bousbia : «On veut travailler dans la sérénité»

La semaine passée au stade Ismaïl-Makhlouf, malgré un groupe de joueurs restreint à l’entraînement, Bousbia a essayé tant bien que mal de rester professionnel. Il nous livre cet entretien à cœur ouvert.

Il est difficile de travailler dans de pareilles conditions ?

Oui, bien sûr, mais il faut faire avec. Maintenant vous me dites que les conditions ne sont pas réunies, je vous dis que c’est la donne du moment. Dans mon cas, je viens et j’assure les séances le plus normalement du monde même si j’ai affaire à un seul joueur sur le terrain.

 

Mais là, techniquement parlant, c’est démotivant pour vous ?

Oui, c’est sûr, moi j’aurais aimé profiter de cette trêve pour faire un travail spécifique qui nous permettra d’aborder la reprise en bonne forme. Il ne faut pas oublier qu’un marathon de trois matches nous attend. Juste après la trêve on va jouer l’USM Harrach, l’USM Alger et le DRB Tadjenanet dans un espace de temps réduit. Le groupe a besoin de travailler davantage et très dur pour être fin prêt. Mais là on a perdu beaucoup de temps.

 

Déjà une partie de la trêve, et votre travail avec, est partie en fumée…

Ce qui me chagrine le plus, c’est une semaine de travail perdue et qui sera difficile à récupérer. Maintenant, il reste une deuxième partie. Jusqu’au 17 du mois, on va essayer de mettre le paquet pour au moins récupérer quelque chose.

 

Mentalement, les joueurs sont out, ils ont la tête ailleurs…

Plus maintenant, je crois qu’ils ont vidé leur sac. Ils ont eu une discussion avec le nouveau président de section, M. Zerrouk, et je pense qu’il les a rassurés. Là aussi, un gros travail psychologique nous attend. Le groupe a besoin de toutes ses ressources. On tâchera de faire un bon boulot sur cet aspect.

 

Plutôt de motivation, vous voulez dire…

Vous connaissez la mentalité des joueurs algériens, lorsqu’ils ne sont pas payés pendant de longs mois et qu’ils ne voient rien venir à l’horizon, ils tirent le frein. La direction du club est au courant du problème, de tous les problèmes, et elle s’active pour trouver les sources de motivation qui permettront à l’équipe de retrouver toute sa sérénité. Je pense que de ce côté-là, ça va se régler, car il y a une réelle volonté des deux côtés.

 

Ne pensez-vous pas que les joueurs ont bénéficié de beaucoup de repos ces derniers temps ?

Entièrement d’accord, quatre jours avant l’Aïd et quatre autres jours après la fête ; franchement, c’est trop et c’est indépendant de notre volonté. Mais toujours est-il, c’est vraiment trop pour une équipe qui est en bas du classement et qui a besoin de travailler plus.

 

Une partie de votre effectif est en France pour passer des jours en famille, votre commentaire ?

Au début de cet entretien, je vous ai dit que je souhaite avoir tout le monde sur le terrain pour faire un travail spécifique, mais vu l’absence de certains joueurs, il n’est plus possible de faire quoi que ce soit de bien. C’est pour ça que je vous ai dit que je suis chagriné. Alors qu’on devait se remettre au travail, ils ont pris l’avion et sont rentrés chez eux, laissant le groupe amoindri. Comment voulez-vous faire un travail spécifique lorsque la moitié de votre effectif vous manque ? J’aurais aimé ne pas faire de commentaire à ce sujet, mais là votre question touche à mon domaine technique.

 

Vous êtes bon dernier au classement, mais loin d’être distancé par les mal-classés…

Sincèrement, on a les moyens techniques pour revenir dans la course, on a une bonne équipe qui a juste besoin d’être rassurée et mise dans de bonnes conditions de travail, c’est tout. Il nous suffit de gagner un match et la machine va redémarrer. Le championnat est très long et rien n’est encore perdu.

 

Il vous faut un stage bloqué ?

Non, personnellement je suis contre le principe de stage bloqué en cette période et en plus ce n’est pas bon pour le moral des joueurs. Je m’explique. Si on va ailleurs travailler, cela sous-entend qu’on a fui nos supporters et la pression qui va avec. Moi je dis qu’il faut rester dans nos bases et travailler en présence de nos supporters. A mon avis, c’est l’une des meilleures sources de motivation du groupe. Il faut savoir affronter ses peurs et ne jamais reculer devant la difficulté. Et puis pourquoi gâcher de l’argent alors que le club en a besoin pour ses priorités ?

 

Mais vos supporters vont-ils l’entendre de cette oreille ?

Nos supporters sont connaisseurs et ont l’équipe dans le sang. Ils sont au courant de toute la situation du club et savent à quoi s’en tenir. Depuis l’entame de la saison et à ce jour, ils n’ont rien fait de méchant malgré nos mauvais résultats. Avant-hier, ils sont venus s’expliquer avec les joueurs et les dirigeants et, croyez-moi, ils l’ont fait dans le calme et sans aucun incident. Maintenant c’est à nous de leur donner de la joie.

 

Votre dernier mot ?

J’espère de tout cœur que cette situation, à laquelle nous faisons tous face, connaîtra sa fin le plus tôt possible. Nous avons hâte de travailler dans la sérénité.

M. A.

- «Une victoire et la machine redémarrera»

 

Pas de signe de vie des Franco-Algériens

Partis en principe pour quatre jours, sans autorisation, selon un membre de la direction du club, les Franco-Algériens Takerboucht, Mahsas, Khaled, Mehaya n’ont plus donné signe de vie. Selon un dirigeant du club, ces derniers devaient rentrer en même temps que le coach Janackovic, à savoir hier samedi 3 du mois en cours. A l’heure actuelle, ils ne se sont pas encore manifestés au stade Ismail-Makhlouf.

 

Reprise hier

Après les perturbations enregistrées jeudi passé au stade Ismail-Makhlouf suite à l’invasion du stade par des supporters et le report de la séance de travail, la direction du club a fixé, pour hier samedi à 16h30, la reprise des entraînements. Cette dernière a pris le soin de contacter individuellement tous les joueurs pour les informer de la date et l’heure du rendez-vous. Même les Franco-Algériens qui se trouvent chez eux en France ont été avisés par le manager général du club Badreddine Gasmi.

 

 

Janackovic devait rentrer hier

Vu la situation que traverse le club actuellement, on croit savoir que la direction du club a jugé utile d’instruire le coach des Bleu et Blanc, Daniel Janackovic, d’écourter son séjour et de rejoindre le club dans les meilleurs délais. Ce dernier, qui a été autorisé à se rendre en France auprès de sa famille, n’a pas tergiversé pour prendre le premier avion. En principe, c’est sous sa houlette que la reprise aura lieu dans l’après-midi (16h30) d’hier au stade Ismail-Makhlouf.

 

Stage bloqué, une question de moyens

Le prochain rendez-vous des Bleu et Blanc est programmé par la LFP au 18 du mois en cours. Ce qui donne au staff technique du RCA une marge de quinze jours de travail. Une opportunité que voudrait saisir aussi la direction du club pour l’exploiter à bon escient. Celle-ci est en train de prospecter un site avec toutes les commodités qui permettra aux camarades de Hocine Harrouche de se retrouver pour travailler dans la sérénité et évacuer ensemble les perturbations qui ont ébranlé le club la semaine précédente. Selon notre source, le choix du lieu où devrait avoir le stage n’est pas encore fixé. Plusieurs sites sont à l’étude, mais rien n’a été arrêté à ce sujet. Il est aussi question de moyens, a indiqué notre source.

 

 

 

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