Depuis son engagement comme entraîneur des Fennecs en juillet 2014 juste après la Coupe du monde au Brésil, Gourcuff a essayé de mettre son empreinte sur le jeu de l’EN, les résultats juste après le rendez-vous mondial étaient bons, car l’EN avait encore cet esprit acquis sous les ordres de Halilhodzic mais cela a disparu peu à peu, et actuellement l’EN n’arrive plus à convaincre, elle arrive à gagner difficilement face à des adversaires moyens, des fois même faibles, et ce qui s’est passé durant ce stage du mois d’octobre restera à jamais gravé dans les mémoires des joueurs mais aussi des amoureux de l’EN.
Blessures et forfaits
L’EN a donc clôturé hier le plus stressant stage de son histoire, après un match au Lesotho pas du tout convaincant, le peuple attendait ce retour au 5-Juillet avec enthousiasme, d’autant que ça allait être le vrai test face à public, qui a souvent joué le rôle de jury, c’est donc tout naturellement qu’on s’attendait à du nouveau, Gourcuff, plus stressé que jamais, comprendra vite qu’il va être malmené comme jamais, bien avant le début du stage, il a eu droit à un avant-goût, avec la blessure de Mandi, suivie de celle de Zeffane puis de Kashi, le sort, réservait un traitement sur mesure.
Le doute s’installe
En plus des craintes, Gourcuff a eu droit à sa dose de doute, après les critiques qu’il a essuyé lors du précédent stage quand Feghouli s’est absenté pour blessure puis rejoué très rapidement avec son club, cette fois le Breton a décidé de soumettre ses joueurs déclarés blessés à des contrôles, il aurait été contraint d’agir de la sorte, car l’EN perdait peu à peu sa valeur devant de tels stratagèmes, il convoquera Zeffane et Kashi, qui ont été rapidement déclarés inaptes, et donc libérés, au même moment, un léger bobo est décelé chez Brahimi le stratège de la sélection, est à son tour déclaré out pour le match de la Guinée, mais pris de panique Gourcuff se contredira pendant le match en question.
Brahimi incorporé malgré sa blessure
Après 4 jours de préparation au CTN, dans les conditions que Gourcuff adore, c'est-à-dire loin des regards, il nous sort un onze remodelé et plein d’anomalies, en défense face à la Guinée, il décide d’aligner Tahrat au lieu de Belkaroui, mais aussi Soudani et Slimani côte à côte, ces deux derniers ont été grillés définitivement puisqu’après le match il a critiqué leur rendement ensemble, reconnaissant qu’il ne les fera plus jouer ensemble.
Pendant le même match, il s’est illustré par l’étrange incorporation de Brahimi après l’heure de jeu, alors qu’il l’avait déclaré inapte quelques jours auparavant, il faut dire que la Brahimi dépendance chez Gourcuff est devenue inquiétante, le Français ne sait plus trouver de solutions en son absence, mais malgré cela, l’EN a quand même perdu contre la Guinée, avec en plus des cas d’indiscipline qui en disent long sur les difficultés que le mathématicien français vit au sein du groupe.
Slimani, Ghoulam, Soudani, Brahimi, Bouzenad, l’EN au bord de l’implosion
En effet, la sortie de Slimani après l’heure de jeu n’a pas été du goût de l’ancien joueur de la JSMC, comme au Lesotho, les caméras de la télé l’ont montré en train de prononcer des mots critiquant clairement son entraîneur et ses choix, la soirée de vendredi passé, nous a aussi permis de vivre un fait rarissime, Ghoulam souvent assidu et calme, s’est emporté en frappant un Guinéen avec un ballon, un geste qui lui a coûté une expulsion, on a cru alors que ça allait être les derniers épisodes d’une rébellion quelque peu attendue, mais non, puisque mardi aussi, Brahimi et Soudani se sont échangés des amabilités devant les présents à la fin du match, avant que Gourcuff ne s’emporte et s’accroche avec Bouzenad, le SG de la FAF, des scènes qui montrent que la situation est critique au sein de l’EN, le tout sous le regard impuissant de Gourcuff et du président Raouraoua incapables d’agir pour rétablir le calme.
L’équipe gagne sans convaincre
Après la débâcle de la Guinée, Gourcuff a décidé d’apporter quelques changements, il a mis des locaux dans le onze, un fait rare pour être signalé, Ziti et Boudebouda, avec visiblement une envie de prouver à leur entraîneur qu’il a toujours eu tort, ont fait ce qu’il fallait en jouant simple et juste, notamment l’Usmiste très à l’aise à gauche, Belkaroui est pour sa part incorporé dans l’axe, Gourcuff a cédé à la pression exercée par le joueur mécontent vendredi passé, le résultat était au rendez-vous à la fin du match, mais pas le rendement, le public est resté sur sa faim et a tenu à l’exprimer tout au long du match.
Payé cash
Connu pour être quelqu’un qui aime toujours tout faire seul, au point où il ne laisse pratiquement rien pour ses adjoints, Gourcuff a compris que la gestion d’un groupe est un travail collectif. Gourcuff a perdu le contrôle de son groupe. Raouraoua, jusque-là resté en retrait, a dû intervenir pour booster les joueurs et leur demander de jouer sur leur vraie valeur.
Ceci dit, il reste maintenant à savoir comment contraindre le Breton à changer ses habitudes, lui qui encore une fois a déclaré n’avoir aucune intention de retoucher son éternel 4-4-2.
Gourcuff craque
Pour clore ce stage de tous les gâchis, Gourcuff se montrera critique envers le public algérien et la presse locale. L’ancien entraîneur de Lorient s’est même permis d’insulter un journaliste, en lui demandant de changer de lunettes, car ce journaliste a osé faire le constat qu’il ne fallait pas concernant le rendement médiocre de l’EN, au même moment, les caméras des confrères enregistraient les déclarations des supporters qui portaient le même message que la banderole affichée par ces derniers dans les gradins « Gourcuff dégage ». Le sélectionneur national dira quand même lors de ce rendez-vous avec la presse qu’il pourrait quitter les Verts après le match de la Tanzanie. Le 5-Juillet a fait montrer les lacunes de l’EN, enlever le voile sur ce qui se passe en EN et surtout fait craquer Gourcuff.
S. M. A.