Cette maladie chronique que l’on appelle, la valse des entraîneurs, continue de faire des ravages dans le football algérien. En seulement neuf journées de championnat, plus de la moitié des équipes dites professionnelles, de L1 et de L2 ont changé d’entraîneur. C’est là un nouveau record en la matière que vient de battre le football algérien. Neuf clubs de Ligue 1 et huit autres de Ligue 2 sont concernés. C’est beaucoup, c’est trop, c’est énorme même. Les responsables du football algérien devraient se pencher sérieusement sur ce fléau qui ne sert absolument pas le football. Cependant, il faut dire à ce sujet que ce sont les présidents de club, qui sont les premiers responsables de cette situation. Dans d’autres contrées, dont certaines ne sont pas trop loin de nos frontières, le recrutement d’un entraîneur se fait selon certains critères, certaines normes. On recrute un entraîneur par rapport à son projet de jeu, par rapport à ce qu’il va apporter comme organisation de l’équipe. On recrute un entraîneur pour ce qu’il peut faire afin que l’équipe avance. On le recrute pour son projet à lui qui sied à la politique du club. Un coach qui a réussi, avec des joueurs inconnus au bataillon, à monter une équipe compétitive en quatre ans, pour rivaliser avec les Cadors, ne peut forcément réussir dans un autre club qui, en une année exige de lui de gagner le titre. A chaque entraîneur sa façon de faire, et c’est à celui dont la méthode se rapproche de la philosophie du club qui est sollicité pour être engagé. Tout cela ne se fait pas chez nous, puisque le recrutement se fait par la voie du copinage. D’où cette instabilité chronique de nos équipes, dites de l’élite.
Instabilité
Pourtant, les exemples de clubs stables ne manquent pas (ce sont les exemples qui ne manquent pas les clubs stables), mais comme atteint par on ne sait quelle maladie, ces mêmes clubs ayant connu des heures de gloire avec un seul entraîneur en quatre, voire cinq ans, se remettent eux aussi à valser comme tout le monde. Dix-sept entraîneurs limogés ou remerciés après seulement neuf journées, c’est un signe qui ne trompe pas. Les présidents de club, sans projet, naviguent à vue. Et c’est le football algérien qui en pâtit. Le chiffre est effarant, et ce rythme-là n’est pas celui d’une valse mais bel et bien du rock’ n’roll, tellement ça va vite.
Juste pour l’anecdote, il faut signaler qu’un club de l’élite en est à son 56e entraîneur en 20 ans, soit une moyenne de trois (2,8) coaches par saison. Record du monde absolu.
Les différentes structures en charge du football national devraient trouver une formule pour endiguer ce fléau qui menace à terme le sport roi en Algérie.
M. M.
Deux licences/an pour chaque entraîneur
Ces coaches qui ont la peur au ventre
Avec la nouvelle réglementation limitant le nombre de licences à deux par an pour chaque entraîneur, certains d’entres eux vivent désormais avec l’épée de Damoclès au-dessus de leur tête.
Dans les nouvelles dispositions réglementaires pour la saison en cours, la LFP a décidé de n’octroyer que deux licences par an pour chaque entraîneur. De ce fait, ceux qui viennent de changer de club sont sous la menace. En effet, des entraîneurs comme Bouzidi (OM puis NAHD), Abbès (CRBAF puis USMMH), Velud (CSC, on l’annonce du côté de la JSS), pour ne citer que ceux-là, en sont à leur deuxième licence alors qu’on joue à peine la neuvième journée de championnat. Cette mesure aurait été beaucoup plus intéressante si la LFP avait eu le tact (et le courage ?) de l’imposer aux clubs pas aux entraîneurs. Là, avec cette réglementation, c’est les entraîneurs qui sont en position de faiblesse devant les présidents. La logique aurait voulu que ce soit les clubs qui n’aient droit qu’à deux licences, ce qui les aurait certainement contraint de faire profil bas et de garder le plus possible leur entraîneur.
M. M.