Christian Gourcuff a de la chance d’avoir un second gardien de sa trempe dans l’équipe. Néamoins Mbolhi reste le numéro 1. Il est là depuis 2010. Il a fait 2 coupes du monde, 2 coupes d’Afrique et compte plusieurs matchs en Afrique noire. Il a sauvé l’équipe algérienne de situations très difficiles. Ses arrêtés décisifs sont incomptables. Il est incontestablement le joueur le plus important sur l’échiquier de Gourcuff et sûrement le plus régulier.
Il n’est jamais passé à côté
Rares sont les fois où les Algériens ou même la presse nationale et internationale ont accusé après un match Mbolhi d’avoir causé un but (la seule fois dont on se souvient est bizarrement face à cette même équipe tanzanienne à Tchaker lorsqu’il a encaissé un but des 30 mètres. Le score final de la rencontre était d’un but partout. Le hasard a voulu que Saâdane soit limogé juste après ce match, ndlr).
Sa présence rassure tout le monde
Avoir un gardien de but sur qui on peut compter quand les choses vont mal pour l’équipe est très important sur le plan psychologique. Mbolhi qui devait, selon nous hériter du brassard de capitaine il y a bien longtemps est une personne respectée de tous. D’abord de part sa personnalité, son âgé, son talent… mais aussi parce qu’il a une personnalité compliquée certes pour nous les journalistes qui ont du mal à le cerner mais tout à fait celle qu’il faut pour être le leader de ce jeune groupe. Sa présence à Dar Es Salam, son retour «sous les drapeaux», nous rassure tous. Public, journalistes et surtout joueurs sont heureux de le revoir. Ils le seront encore plus cet après-midi lorsque le onze algérien pénétrera sur le terrain et verra les 60 000 supporters.
Muet en dehors du terrain, râleur sur le terrain
Mbolhi est quelqu’un de très réservé. Il ne parle jamais à la presse, que se soit locale ou étrangère, ce n’est pas un bon client pour nous… mais il a de très bons rapports avec ces coéquipiers. «C’est même une personne sympathique», nous diront plusieurs de ses équipiers en sélection. Mais sur le terrain, Raïs Waheb Mbolhi est une grosse gueule, un râleur de première classe. Ce qui est bien avec lui c’est que malgré cela, il dégage une sérénité et un calme incroyables. Il place et remplace sa défense, il gueule même très fort sur les éléments qui n’appliquent pas les consignes ou qui ne l’entendent pas, secoue le groupe quand il a besoin d’être secoué et au dessus de tout fait des arrêts rassurants pour tous quand l’équipe est dominée, dépassées et en plein doute…
L’une des clés de la qualif’
Il est vrai que l’absence de son meilleur ami, Fouad Kadir l’a laissé pour orphelin, comme en témoignent les images prises hier à leur arrivée à Dar Es Salam où il s’était isolé du groupe, alors que d’habitude il était tout le temps aux côtés de Kadir, néanmoins Mbolhi s’entend avec tous les joueurs et membres du staff, notamment avec Michael Bolly, l’entraîneur des gardiens de but avec qui il entretien une amitié de longue date. Ainsi, Raïs sera peut-être la clé du match de cet après-midi. Souhaitons qu’il soit dans un bon jour et qu’il nous sorte un match comme celui face aux Allemands.
A. B.