Cette double confrontation arrive dans une situation pleine d’incertitudes du fait que plusieurs zones d’ombre existent au sein du groupe des Verts. Avec des absences de taille comme celles de Feghouli, soudani et Brahimi, ce sont trois éléments clés qui vont manquer cette rencontre déjà décisive pour la suite des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 qui se déroulera en Russie. Ainsi, on se demande ce que fera l’entraîneur national à l’heure d’aborder cette rencontre extrêmement importante pour l’onze national qui se veut ambitieux à l’approche de cette double confrontation et qui veut caresser le doux rêve d’un troisième mondial d’affilée dans le pays du Tsar. Pour en savoir un peu plus, on a pris attache avec des techniciens pour nous parler de cette rencontre mais aussi pour nous en dire un peu plus sur un possible schéma à adopter pour cette première manche.
Les avis diffèrent, mais pour tout le monde, l’important, c’est de rentrer à la maison avec un résultat probant pour bien aborder la seconde manche qui se jouera au stade Mustapha-Tchaker de Blida afin de valider le billet pour la suite du parcours. Les techniciens que nous avons joints sont unanimes pour dire que ce ne sera pas facile et notamment à cause du fait que des joueurs importants vont manquer à l’appel. Cependant, on parle de l’Algérie, une équipe mondialiste qui aura un statut à défendre face à une équipe tanzanienne classée à la 135e position dans le classement FIFA.
Slimani, l’homme de la situation
Pour certains techniciens que nous avons eus au bout du fil, l’attaquant du Sporting Portugal, Islam Slimani, a de fortes chances d’être l’homme providentiel au cours de cette partie. Le joueur traverse une phase euphorique et empile les buts en championnat. De quoi le mettre sur orbite pour la prochaine rencontre durant la quelle il aura un rôle déterminant à jouer pour que les Verts puissent réaliser une belle performance qui leur permettra d’aborder le match retour dans les meilleures conditions possibles.
I. Z.
Kabir (ancien membre du staff technique national)
«Il faut changer de schéma»
Il a été l’un des fidèles lieutenants de l’ancien sélectionneur national Rabah Saâdane. Lamine Kabir continue de suivre avec attention le parcours de l’équipe nationale. Interrogé sur le schéma tactique à adopter, il dira : «Je pense qu’il faudra changer quelque chose pour cette rencontre. Il ne faut pas oublier que nous aurons des absences à déplorer de joueurs importants comme Brahimi et Feghouli. Depuis sa venue, le sélectionneur suit son plan de jeu et joue sur son schéma préféré. Cependant, et au vu des absences pour cette partie, il faudra changer quelque chose car ce ne sera pas la même chose.»
I. Z.
Ghimouz (ancien sélectionneur U20)
«Il faudra jouer sur nos qualités»
Le second entraîneur que nous avons eu, c’est l’ancien entraîneur des U20 et actuel coach de l’ABS (Ligue 2 Mobilis). Pour lui, ces absences font que l’équipe va devoir jouer un autre jeu. «Je pense que cette rencontre ne sera pas facile et notamment à cause des défections que compte la sélection. Le coach essaye de faire avancer les choses avec son système habituel mais on a pu voir que des fois ça peut marcher et d’autres fois non. Maintenant, pour cette rencontre, il faudra donc faire la différence en jouant sur nos qualités. On l’a vu par le passé, Halilhodzic a dû changer son plan alors qu’il misait sur la possession et les passes. Après la CAN ratée en 2013, il a renforcé sa défense et a changé pour les résultats qu’on connaît. Pour Gourcuff, c’est la même chose. Il a essayé et après l’échec de la CAN 2015, il a compris qu’en Afrique il ne fallait pas essayer de jouer la possession comme Barcelone. Donc, pour cette rencontre, il faudra oublier cela et jouer sur nos qualités. En l’absence d’un joueur qui peut tenir la balle, ce sera difficile.»
«Slimani peut faire la différence»
Par ailleurs, Amine Ghimouz mise sur Slimani. «C’est un joueur qui aime beaucoup les espaces et aime profiter de cette donne pour faire avancer les choses, donc, il faut systématiquement le chercher. Lui peut faire la différence. Les conditions ne seront pas faciles et cela ne va pas favoriser le jeu, donc, il faut jouer sur nos qualités et essayer de trouver Slimani.»
I. Z.
Zoheir Djelloul (ancien membre du staff technique national)
«Il faut renforcer le milieu de terrain»
L’un des techniciens que nous avons encore joints pour nous parler de cette confrontation et du schéma possible du coach est Zoheir Djelloul, ancien adjoint de Rabah Saâdane. Pour le concerné, ce ne sera pas évident et dresse même un tableau inquiétant faisant savoir : «Ce ne sera pas une rencontre facile pour les Verts, il y aura beaucoup d’absents et ça ne joue pas en notre faveur. Je pense que peu importe le schéma, il ne faut surtout pas encaisser des buts durant cette partie. Pour ces raisons, je crois qu’il faut renforcer le milieu de terrain et donner plus d’impact. Il faudra faire preuve d’une grande prudence car cette équipe de Tanzanie est de qualité et qu’elle voudra profiter des absences pour tenter de piéger les Verts. Je crois que le coach doit jouer les contres pour avoir une bonne chance. Il faut marquer et ne pas encaisser. Je pense qu’un joueur comme Slimani qui marche sur l’eau actuellement peut faire pas mal de dégâts à la défense adverse puisqu’il va certainement monopoliser plusieurs défenseurs, ce qui laissera le champ libre aux autres joueurs.»
«Aborder la seconde manche à l’aise»
Pour notre interlocuteur, il faudra absolument ramener un bon résultat. «Il faut gagner car une victoire permettra au groupe d’aborder le match retour dans les meilleures conditions possibles. Les joueurs doivent donc savoir ce qu’il faut faire pour aller chercher la qualification. Je dirais que si on ramène un nul de Tanzanie, ce sera un exploit.»
I. Z.
Saïb (ancien international)
«On ne va tout de même pas faire de calculs pour la Tanzanie !»
Pour l’ancien entraîneur de la JSK et ancien international, Moussa Saïb, il faut faire abstraction de tout ce qui se passe et ne surtout pas rentrer dans le jeu des calculs par rapport à l’adversaire car pour lui, on parle tout de même d’une Algérie mondialiste dans le top 30 des meilleures nations. A cet effet, il assure : «On a vu que le 4-4-2 ne sied pas à notre équipe nationale. Donc, je ne sais pas si le coach va poursuivre ou bien s’il va changer. Cependant, l’essentiel est de faire une bonne prestation et assurer un résultat là-bas. Le contexte n’est pas facile, mais il faudra faire abstraction de tout cela. Les absences n’arrangent pas les choses mais les joueurs doivent faire le nécessaire pour prendre un bon résultat. Je ne vois pas pourquoi on parle autant de ce match, on parle de l’équipe nationale algérienne qui est mondialiste et qui a un statut à défendre. Ce ne sera que la Tanzanie qui ne doit en aucun cas rivaliser avec nous, ni sur le plan des individualités ni encore sur le plan du jeu.»
I. Z.
Bougherra (ancien international)
«Ce n’est pas une question de schéma, les joueurs doivent partir en guerre»
Pour l’ancien capitaine de la sélection nationale, ce n’est pas une question de schéma tactique. Pour lui, la solidarité des joueurs doit être plus importante que ce premier paramètre car il faudra que les joueurs partent en guerre. «Déjà, je ne suis pas avec l’équipe, je ne peux donc pas parler de choix. Ce sont des questions qu’il faut poser au sélectionneur. Cependant, je dois dire que le 4-4-2 est le système de jeu le plus facile. Après, ça peut changer pour devenir un 4-3-3 ou même un 4-3-2-1. Donc, à mon avis, ce ne sera pas une question de schéma tactique. Les joueurs doivent se montrer solidaires sur le terrain. Il faut qu’ils partent en guerre pour assurer un bon résultat. Donc, l’essentiel, c’est cet esprit du groupe et cette solidarité qui doit être présente le jour du match.»
I. Z.