Après les deux derniers faux pas, les Mouloudéens avaient besoin de cette trêve pour retrouver leurs esprits, mais aussi pour corriger certains détails au sein de la formation. C’est l’avis du premier responsable de la barre technique qui est satisfait du travail accompli pendant ces trois semaines de labeur : «Cette trêve était une bonne occasion pour nous afin de revenir en meilleure forme et d’effectuer une bonne préparation. Ces trois semaines d’arrêt du championnat ont été à notre avantage, car on a réussi à faire ce que l’on attendait. Je pense que maintenant, on a corrigé les faiblesses de l’équipe, même si ce n’était pas suffisant pour faire une préparation complète.» Il a ajouté : «On a fait un peu plus de 18 séances d’entraînement, deux matchs amicaux et il nous reste encore du temps avant de finir la préparation. Après cette trêve, les joueurs seront en meilleure forme physique par rapport avant la préparation.» Après la rencontre face au RCA, qui s’était soldée par un score de parité, le premier responsable de la barre technique mouloudéenne a demandé de lui laisser un peu de temps. Le coach est revenu sur ce sujet : «Je pense que pour mieux connaître les joueurs, ces trois semaines m’ont beaucoup servi, mais il faut savoir qu’il n’y avait pas que cela et que l’on a beaucoup travaillé aussi. On a réussi à expliquer aux joueurs que s’ils voulaient avoir de bons résultats, il fallait faire des sacrifices, dans le sens où il faut qu’ils soient sérieux dans leur travail. Il y a des éléments qui ont besoin de beaucoup de temps pour mieux évoluer. Ce n’est pas une formule magique. On ne peut pas apporter des changements en seulement quelques jours, il faut du temps et des fois il en faut même beaucoup. En tout cas, ce qui est le plus difficile de changer, c’est la mentalité d’une personne. Quand quelqu’un a des habitudes et que l’on essaye de les changer, ce n’est pas facile. C’est un combat quotidien et il faut souvent rappeler aux joueurs ce que l’on attend d’eux. Donc, pour le moment, je ne vais pas dire que ces trois semaines ont amplement suffi, mais je peux vous dire qu’elles nous ont beaucoup aidés pour travailler certains points faibles de l’équipe.»
«A mon arrivée, j’imaginais que l’équipe était dans un meilleur état»
Meziane Ighil n’a que trois matchs à son actif à la tête de la barre technique mouloudéenne. A son arrivée, il a été surpris par l’état de l’équipe : «Franchement, j’imaginais que l’état de l’équipe allait être meilleur, mais apparemment je me suis trompé. En plus, avec les entraînements quotidiens, on a découvert d’autres problèmes que l’on devait régler.»
Le coach a ajouté : «En tout cas, je savais très bien que ça n’allait pas être facile, car si c’était le cas, ils n’auraient bien sûr pas fait appel à mes services. Maintenant, on peut dire que les joueurs sont prêts moralement et qu’ils acceptent le changement. En plus, j’ai senti en eux une volonté pour qu’à l’avenir, ils fassent tout pour apparaître dans de meilleures conditions. Cela s’est vu lors des entraînements, et quand on leur parle individuellement, on voit bien qu’ils savent ce qu’il leur reste à faire et sont conscients de leurs responsabilités.»
«On va faire ce que l’on attend de nous»
Avec le très bon mercato de la dernière intersaison, tout le monde s’attendait à ce voir le Mouloudia démarrer la saison en force. Cependant, ce ne fut pas le cas. Mais en recrutant Meziane Ighil, la direction du club n’a pas changé d’objectif et lui a demandé de jouer les premiers rôles. Ce à quoi l’entraîneur a répondu favorablement. Même avec les deux derniers faux pas, pour Ighil, le titre reste possible : «L’équipe peut encore jouer le titre, mais à certaines conditions seulement. Certaines choses doivent être présentes au sein de l’équipe afin de réussir un bon parcours cette saison.» L’entraîneur mouloudéen a encore expliqué : «Personnellement, quand j’ai parlé de jouer les premiers rôles, c’était logique, car dès le début, le Mouloudia doit toujours jouer pour les titres du point de vue de ses moyens, de son histoire et surtout de sa renommée. Cependant, on ne peut pas jouer pour les titres sauf si l’on se prépare bien.»
Il faut dire que le coach mouloudéen est venu avec l’idée de changer certaines choses au sein de l’équipe et pour la faire avancer : «Actuellement, l’équipe est en plein changement et on se dirige tout droit vers nos objectifs. Moi, mon objectif est d’avancer plus rapidement qu’avant. Cette année, on va entrer dans la compétition pour le titre, mais avec certaines conditions, dont la plus importante est que l’équipe revienne avec une meilleure forme physique pour les prochains matchs. Tout cela, le Mouloudia sera parmi les équipes qui jouent le titre cette saison. On va faire ce que l’on attend de nous. Si l’on arrive à remporter le championnat, ce sera tant mieux, mais si on n’y arrive pas, on ne sera pas très loin.»
«Avec deux ou trois ans de travail, on pourrait remporter tous les titres»
Le premier responsable de la barre technique mouloudéenne veut un projet à long terme avec l’équipe. Pour Meziane Ighil, le Mouloudia d’Alger retrouvera son statut de leader du championnat après quelques années de travail : «Je pense qu’après deux ou trois ans de travail avec l’équipe, on pourrait remporter tous les titres. Le Mouloudia jouera les premiers rôles en Algérie, mais aussi sur le continent africain.» Le coach mouloudéen ne ferme cependant pas la porte pour cette saison puisqu’il a déclaré que l’équipe fera tout pour remporter le titre ou du moins finir sur le podium.
«La confiance des dirigeants me fait plaisir»
Depuis l’arrivée de Meziane Ighil à la barre technique mouloudéenne, le président Betrouni affirme que le coach bénéficie de toute la confiance des dirigeants et qu’il a carte blanche pour l’équipe. Pour l’entraîneur des Vert et Rouge, c’est un très bon avantage pour effectuer un travail sans pression : «C’est vrai que le président m’a donné toute sa confiance depuis mon arrivée et je l’en remercie. J’ai carte blanche, mais il faut savoir que je connais mes limites. Je sais très bien en quoi consiste mon travail et celui de la direction avec laquelle il y a une entente. On sait ce que chacun attend de l’autre. Je pense que ce qui nous manque, c’est un peu de rapidité dans notre travail. Comme je l’ai dit, carte blanche ne signifie pas que l’entraîneur fait ce qu’il veut, mais plutôt qu’il fait ce qui doit être accompli.»
«On doit renforcer le milieu de terrain et trouver un autre bon attaquant»
Le coach mouloudéen a déjà des idées sur le mercato hivernal et sur les compartiments qui devront être renforcés : « Je pense que le compartiment qui a le plus besoin d’être renforcé, c’est le milieu de terrain, il y a aussi l’attaque. Si on trouve un bon attaquant et qu’il soit meilleur que ceux qui sont déjà sur place, et qui pourra donner un plus à l’équipe, alors pourquoi pas. Mais le plus important, c’est le milieu de terrain. J’ai une idée sur la composante de mon équipe. Quand vous avez les moyens, vous pouvez appliquer ce que vous voulez. Mais on essaye de faire avec ce que l’on pour donner le meilleur. Comme je l’ai dit, si j’avais carte blanche sur deux ou trois saisons, l’équipe marcherait selon ma philosophie et ma façon de voir le Mouloudia jouer.»
«On veut finir la phase aller sur le podium»
Après avoir perdu des points largement à leur portée face au NAHD et au RCA, la suite du programme s’annonce difficile pour le Mouloudia. Pour le coach, rien n’a changé et l’objectif est le même : «Même si les prochains matchs s’annoncent difficiles, on veut finir la phase aller sur le podium. Le nom de notre adversaire n’est pas important, car on a bien vu que toutes les équipes peuvent créer la surprise. Pour nous, le plus important est que notre équipe soit prête afin de négocier les prochaines rencontres dans de meilleures conditions.»
«Il n’y a pas de dernière chance pour aucun joueur»
Selon des rumeurs, certains joueurs seront libérés au prochain mercato, le coach a tout contredit : «La dernière chance peut être un titre de film, mais dans le football, ça ne marche pas comme ça. Ce n’est pas lors d’un match que je vais juger un joueur, mais plutôt lors des entraînements. Donc même si un joueur ne joue pas, je sais très bien ce qu’il vaut. Je vois très bien au cours de la préparation les joueurs qui sont en forme et ceux qui le sont moins. Le onze se fait lors des entraînements et comme je l’ai toujours dit, c’est celui qui mérite qui joue.»
«Quand je jouais face au Mouloudia, j’avais peur de son public»
Pour terminer, le premier responsable de la barre technique mouloudéenne a parlé des Chnaoua : «Pour moi, le public du Mouloudia est le meilleur du monde. Moi quand je jouais face au MCA dans le passé, les supporters nous faisaient peur. C’est là que l’on comprend que le public a un rôle très important. Des fois, on était mieux que les Mouloudéens, mais avec les encouragements de leur public, le match tournait en leur faveur. C’est cela que doit faire le public afin d’aider son équipe à réussir de bons résultats et de renouer avec la victoire. Il faut que la confiance revienne entre le public et son équipe et qu’il continue à l’encourager quoiqu’il arrive, car des fois, c’est grâce à ce public que des matchs sont gagnés.»
M. K.