Au cours de cette soirée, on a vu que du bon, beaucoup de bons, juste un peu de moins bon. Une équipe pimpante, des joueurs batailleurs, pleins de joie de jouer, un système de jeu en adéquation avec les capacités du collectif et une avalanche de buts, comme s’il en pleuvait. Si d’aucuns estiment qu’il ne sert à rien de pavoiser «puisqu’il ne s’agit que de la Tanzanie», il faut bien admettre que cette équipe n’est pas aussi faible qu’on le dit. On renvoie ceux-ci au match aller pour comprendre que l’équipe tanzanienne n’est pas si faible que ça et qu’au match retour, ce sont les Verts qui ont élevé leur niveau pour que les Tanzaniens paraissent, en effet, faibles. Usant d’un système de jeu qui a donné plus d’espace et de liberté dans leur entreprise pour ses deux animateurs de jeu, que sont Brahimi et Mahrez, Gourcuff a trouvé l’alchimie qui fait avancer son équipe. Un 4-3-2-1 idéal pour des joueurs qui ne supportent pas d’être cantonnés tous, ou du moins une grande partie d’entre eux, dans l’entrejeu. Avec le 4-4-2 que conditionne une animation en deux lignes bien distinctes, avec seulement deux hommes devant, coulissant tantôt à droite, tantôt à gauche, les Verts se sentent à l’étroit. Techniques, ils veulent le jeu quitte à libérer certains espaces pour l’adversaire. Avec cette nouvelle organisation, Mahrez, Mesloub et consorts ont fait étalage de leur savoir-faire. Durant la première mi-temps, les Verts ont montré un visage très séduisant, emballant. Pleins d’entrain, orgueilleux, un brin revanchards, ils ont, dès le coup d’envoi, appuyé sur le champignon. Avec un zeste de chance, parce qu’il en faut aussi, Brahimi ne trouve aucune peine à ouvrir la marque dès la première minute sur un service de Slimani, lui-même servi dans l’espace et dans le sens de la marche par Mahrez. Durant les quarante-cinq premières minutes de la partie, du blanc, il y en avait partout. Et du jeu, les Algériens ont en produit énormément. Il y en avait de tout, de la percussion, des appels, des dédoublements, des débordements, de la conservation de la balle, de la maîtrise technique, un jeu tout en mouvement, des relais, tout. La totale quoi ! Toute la panoplie était de sortie au cours de cette soirée où les spectateurs avaient les yeux grands écarquillés afin de ne rien rater de ce splendide spectacle. Largement dépassés, les Tanzaniens n’ont fait que courir et ont fini par s’essouffler, laissant l’initiative à Brahimi et ses coéquipiers. Ce match devrait être une référence aux Verts pour leurs prochaines sorties. Il est bien évidemment entendu que le chemin qui mène à Moscou est encore long et parsemés d’embûches ; il faudra répéter des performances, le niveau de jeu, et bien plus comme ceux produits samedi soir, il en faudrait dans les semaines, voire les mois à venir afin d’espérer aller en Russie en 2018. Ce qui est à la portée de cette généreuse équipe.
M. O.