Raouf Zarabi: «Des jeunes d’ici peuvent jouer en France»

L’ancien international Abderaouf Zarabi, reconverti en conseiller de joueurs, estime que dans le championnat national, notamment parmi les joueurs dans les différentes sélections, il y a des éléments qui peuvent éventuellement postuler à jouer en Europe. «Il y a de la qualité», affirme-t-il sur un ton des plus sereins.

On parle du départ définitif de Jean-Michel Cavalli, l’entraîneur du MCO. Vous qui êtes son agent-conseil, vous confirmez ce départ ?

En effet, nous avons reçu la notification de la résiliation à l’amiable de son contrat. Cavalli est aujourd’hui chez lui en France au chevet de son frère malade. Il donnera des nouvelles et signera cette résiliation. Je crois que cette solution est la meilleure pour les deux parties. Il y a eu beaucoup de problèmes ces derniers mois autour de l’entraîneur, alors le mieux pour lui, et donc pour le club, c’était de se quitter à l’amiable. Je pense vraiment que les deux parties ont bien fait de se quitter de la sorte, à l’amiable. Pour ce qui me concerne, étant derrière la venue de Cavalli au Mouloudia d’Oran, je préfère cette issue. La collaboration entre l’entraîneur et les dirigeants était devenue quasiment impossible, alors autant résilier le contrat et que chacun rentre chez lui tranquillement. Le MCO va devoir se trouver un autre coach qui, j’espère, réussira dans sa mission. Quant à Cavalli, il a déjà de nombreuses sollicitations, du Maroc, du Soudan, du Yémen et même de France sachant que Nîmes lui demande de revenir à la barre. Mais bon, on verra bien ce qui va arriver après.

Est-ce que vous avez des joueurs qui vous demandent de venir jouer pour des clubs algériens ?

Pour le moment, il n’y en a pas beaucoup. Ils sont très peu à vouloir venir au pays. Il y a des joueurs de la CFA qui sont intéressés, ceux qui jouent en Ligue deux déclinent toutes les offres. Vous savez, pour transférer un joueur, il vous faut trouver le profil idéal pour les clubs qui vous sollicitent. Il ne sert à rien de ramener un paquet de joueurs dont le profil n’est pas celui recherché par les clubs. Dans ce cas, il est plus intéressant de s’abstenir d’effectuer un quelconque transfert ; vous avez votre réputation qui est en jeu.

On a parlé de votre frère Kheiredinne qui veut rentrer au pays…

Oui, depuis le temps qu’il est en Europe, Kiko a souhaité rentrer en effet. Il y a eu cette info le concernant, mais après rien. Pour lui, je pense qu’il mérite quand même de jouer au pays, parce qu’il a les qualités qu’il faut et puis l’avantage avec lui, c’est qu’il a déjà joué en Algérie, il n’a besoin ni de temps d’adaptation ni de quelque chose d’autre. Il a été formé au NAHD, il a joué au NAHD, au RCK, au CRB et à Sétif, c’est-à-dire que le championnat Mobilis, ça le connaît. Et puis, après des années passées en Europe, il a acquis une certaine rigueur dans le jeu qui, j’en suis convaincu, fera de lui un excellent joueur dans le championnat algérien.

Mis à part Cavalli, vous avez des joueurs à vous, dans le championnat algérien ?

Oui, outre le coach, il y a des joueurs du MC Oran qui sont avec moi, Merbah, Natèche, Larbi, Benchaa, il y a aussi Khaled (RC Arba).

Est-ce que vous pensez qu’il y a des jeunes qui peuvent faire le chemin inverse, c’est-à-dire quitter le championnat national pour aller jouer en Europe ?

Oui, bien sûr qu’il y en a ! Tenez, par exemple, le jeune Benchaa du Mouloudia d’Oran ; lui était en sélection nationale et devait être dans le groupe qui joue actuellement la CAN U23 au Sénégal. Malheureusement pour lui, un ménisque douloureux l’en a empêché. Lui peut éventuellement évoluer en Europe. Mais vous devez savoir que signer dans un club européen n’est pas une fin au soi. Ce n’est pas le fait de signer qui est difficile, c’est plutôt l’adaptation, la rigueur dans la vie professionnelle qui le sont. Il faut vraiment avoir l’envie de réussir, il faut vraiment s’accrocher et travailler durement pour faire son trou dans le monde professionnel. Vous savez, en Europe, vous pouvez sortir un grand match dimanche et vous retrouver sur le banc le dimanche d’après.

Aussi difficile que ça ?

Oui, moi j’ai l’intime conviction qu’on peut trouver parmi les jeunes qui disputent actuellement la CAN U23 des éléments qui peuvent jouer en Europe, mais comme je viens de vous le dire, le plus difficile, ce n’est pas la signature, c’est la vie qui vient après.

M. O. 

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